Angers. Vanille, un an, tuée par sa mère : retour sur une journée tragique – Ouest-France

L’Alerte Enlèvement s’est terminée ce dimanche sur un épilogue tragique : Nathalie Stéphan a avoué avoir étouffé sa fille vendredi après-midi. Le corps de la petite a été retrouvé derrière la maison de quartier du Trois-Mâts dimanche soir.

Angers, le 9 février 2020. En suivant les indications données par la maman, les enquêteurs ont retrouvé le corps de la petite Vanille dans une benne à vêtements située derrière la maison de quartier Le Trois-Mâts, aux Justices. | PHOTO CO – MICHEL DURIGNEUX

  • Angers, le 9 février 2020. En suivant les indications données par la maman, les enquêteurs ont retrouvé le corps de la petite Vanille dans une benne à vêtements située derrière la maison de quartier Le Trois-Mâts, aux Justices. | PHOTO CO – MICHEL DURIGNEUX
Il était déjà trop tard lorsque l’alerte a été donnée vendredi soir par les services de la protection de l’enfance. Trop tard encore quand l’Alerte Enlèvement a été déclenchée au plan national 24 heures plus tard. Vanille, 1 an, était déjà morte vendredi en début d’après-midi. Sa mère, Nathalie Stéphan (39 ans) – à qui la garde de l’enfant avait été retirée – disposait d’un droit de visite et devait ramener sa fille au plus tard vendredi, à 17 h 30, à l’llot des familles, un centre d’hébergement mère-enfant situé rue Lebas, dans le quartier de la Madeleine. Ce qu’elle n’a pas fait, et pour cause.

Un message inquiétant

Après avoir interrogé ses proches sur ce qui n’était encore qu’un retard, les enquêteurs du Service régional de police judiciaire d’Angers ont commencé à réellement s’inquiéter en visitant l’appartement de la maman. Elle avait laissé dans sa chambre des éléments qui laissaient craindre qu’elle allait passer à l’acte. Elle n’a jamais indiqué très précisément ce qu’elle allait faire mais on pouvait penser à quelqu’un d’un peu désespéré, expliquait dimanche soir le procureur de la République d’Angers, Eric Bouillard.

Quelques heures plus tôt, lors d’une première conférence de presse, ce denier évoquait un mot laissé par Nathalie Stéphan à ses proches et qui se concluait par un je vous aime qui a laissé les enquêteurs perplexes et inquiets.

Une femme psychologiquement fragile

Réputée très fragile psychologiquement, la maman a en effet une autre fille, issue d’une autre union. C’est une femme qui n’avait pas attiré l’attention de nos services sur le plan pénal, note le procureur qui ajoute cependant : Elle avait déjà eu un problème consistant à ne pas ramener son enfant à l’heure fixée mais, à aucun moment, elle n’avait mis en danger la santé et la sécurité de celui-ci. En tout cas pas volontairement, même si elle n’était pas considérée comme parfaitement apte à la prendre en charge.

Le procureur d’Angers Eric Bouillard, a annoncé la mort de la fillette lors d’une conférence de presse ce dimanche 9 février à 18 heures. | PHOTO CO – MICHEL DURIGNEUX

Grâce à des témoignages recueillis par le biais de l’Alerte Enlèvement, les enquêteurs ont finalement retrouvé la mère dimanche matin dans un hôtel près de la gare de Nantes. Seule. Placée en garde à vue au commissariat de Nantes, Nathalie Stéphan a dans un premier temps donné des versions différentes, notamment en disant qu’elle avait confié sa fille à une amie avant de quitter Angers.

Mais la vérité, si tragique soit elle, a fini par l’emporter. La maman a accepté de reconnaître qu’elle avait donné la mort à son enfant. Et ensuite, après une longue mise en condition, de dire aux enquêteurs de la PJ où se trouvait précisément le corps de Vanille, explique Eric Bouillard. Il s’agit d’une benne à vêtements où elle espérait que le corps de son enfant serait retrouvé un peu plus tard. Vers 17 h 30, ce dimanche, le corps de Vanille était découvert par les enquêteurs derrière la maison de quartiers Le Trois-Mâts, au cœur du quartier des Justices.

La maman n’a pas donné d’explication à son geste

Le mobile du crime reste encore confus. Elle a donné assez peu d’explications sur ses motivations pour l’instant. Le premier temps de la garde à vue a d’abord été justifié par la mise en confiance pour qu’elle accepte de dire ce qui s’était passé, d’une part, et qu’elle conduise les enquêteurs à l’endroit où elle avait déposé le corps de son enfant, d’autre part. La deuxième partie de la garde à vue va s’attacher à essayer de comprendre le mobile de ce crime.

La mère aurait étouffé sa fille

Nathalie Stéphan a indiqué qu’elle avait étouffé sa petite fille, une hypothèse que les médecins légistes vont désormais devoir confronter à leurs examens lors d’une autopsie qui devrait avoir lieu en début de semaine. Elle situe la mort de son enfant vendredi en début d’après-midi. Les enquêteurs ont eu recours à la vidéosurveillance pour mieux cerner le parcours de cette femme à Angers. Leurs investigations corroborent le fait que la mort serait certainement intervenue entre 13 heures et 15 heures vendredi. Mais tout cela nécessite d’être encore étayé par les constatations de l’enquête qui ne fait que commencer.

La petite Vanille avait aussi un papa, dont il n’a jamais été question au cours de ces 48 heures tragiques. Selon les explications de la maman, le papa est identifié mais il n’a pas reconnu l’enfant. C’est sans doute un des éléments à prendre en compte. Et il n’est pas, au moment où je vous parle, en état de s’occuper de cet enfant. Là aussi, ce sera à l’enquête de s’intéresser à toutes les victimes, même indirectes, répond Eric Bouillard. Lors de sa conférence de presse, le procureur de la République a aussi tenu à remercier tous ceux qui ont apporté leur témoignage, par le biais de cette alerte enlèvement qui a permis de retrouver très rapidement la maman et d’avoir les premières explications.

L’auteure des faits encourt la perpétuité

La garde à vue de Nathalie Stéphan devrait se prolonger jusqu’à mardi matin au plus tard avant qu’une information judiciaire pour meurtre par ascendant sur mineur de moins de 15 ans ne soit logiquement ouverte par un juge d’instruction. La peine encourue pour ce crime, rappelle le procureur, est la perpétuité. Pour l’heure, on ne sait pas encore si l’intéressée ira en détention provisoire ou sera hospitalisée.

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