Affaire Sarah Halimi : des rassemblements prévus en France pour réclamer « justice » – Le Monde

Rassemblement en mémoire de Sarah Halimi place de la République à Paris, le 5 janvier 2020.

Plusieurs rassemblements en mémoire de Sarah Halimi sont prévus en France, dimanche 25 avril, pour réclamer « justice », après la décision de la Cour de cassation de confirmer l’irresponsabilité pénale de l’homme qui a tué cette sexagénaire juive, en 2017 à Paris.

Sous le mot d’ordre « Sans justice, pas de République », le rassemblement principal aura lieu à 14 heures, Place du Trocadéro à Paris, à l’initiative du collectif « Agissons pour Sarah Halimi ». D’autres manifestations sont prévues dans de nombreuses villes françaises (Lyon, Lille, Marseille, Bordeaux…) ainsi qu’en Israël, à Jérusalem ou à Tel-Aviv.

La plus haute juridiction de l’ordre judiciaire a rejeté, le 14 avril, le pourvoi formé par la famille de Mme Halimi contre la décision rendue en 2019 par la cour d’appel de Paris, qui avait déclaré l’homme irresponsable pénalement sur la base de trois expertises, selon lesquelles il avait commis les faits au cours d’une « bouffée délirante » sur fonds de forte consommation de cannabis. La Cour de cassation, tout en entérinant le caractère antisémite du crime, a confirmé l’irresponsabilité pénale du meurtrier.

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Changer la loi

La famille de Sarah Halimi, qui avait déjà manifesté sa colère de voir le meurtrier de cette Parisienne de 65 ans ne pas être jugé aux assises, veut saisir la justice israélienne afin d’obtenir un procès contre Kobili Traoré, qui avait battu Sarah Halimi avant de la défenestrer.

« Le droit pénal israélien prévoit que lorsque la victime est juive et que le crime est de nature antisémite, la justice israélienne est compétente », a expliqué Me Francis Szpiner, l’un des avocats de la famille de la victime.

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Après la décision de la Cour de cassation, le président de la République Emmanuel Macron a demandé au ministre de la justice, Eric Dupond-Moretti, de changer la loi. « Décider de prendre des stupéfiants et devenir alors comme fou ne devrait pas, à mes yeux, supprimer votre responsabilité pénale. (…) Là aussi, pas de fausse impunité », justifie-t-il.

Dans un entretien au Monde publié vendredi, François Molins, désormais procureur général près la Cour de cassation, a tenu à rappeler que la décision avait été rendue « conformément à la règle de droit », et que « la justice ne délivre aucun permis de tuer ».

« L’émotion suscitée par cette décision révèle sans doute que la loi n’est pas adaptée », a reconnu M. Molins, tout en mettant en garde le Parlement contre la tentation de « légiférer dans l’urgence et sous le coup de l’émotion ».

Le Monde

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