A la SNCF, la CFDT-Cheminots maintient son mot d’ordre de grève malgré Noël – Les Échos

C’est non. Après avoir hésité depuis plusieurs jours sur la conduite à tenir, la CFDT-Cheminots s’est finalement prononcée vendredi soir contre une suspension de son mot d’ordre de grève à la SNCF. Au sortir d’un très long conseil national, le syndicat « déplore l’insuffisance des propositions gouvernementales pour garantir les droits des cheminots au statut et construire un pacte social fort pour le personnel contractuel », sans faire explicitement référence au maintien de « l’âge d’équilibre » par les pouvoirs publics. La CFDT-Cheminots donne rendez-vous à ses adhérents « en janvier-février prochain », avec la confédération CFDT, lors du débat parlementaire sur le projet de loi sur les retraites.

Ni grève totale, ni reprise annoncée du trafic : deux semaines et demie après le début du conflit, la SNCF est ainsi rentrée dans un très instable et incertain « ni-ni », qui devrait de se prolonger pendant la période des fêtes. Le souhait du gouvernement d’enfoncer un coin entre les syndicats, pour déclencher un progressif redémarrage des circulations de TGV et de TER dans le pays, est pour l’instant largement contrecarré.

Ouverture pour l’UNSA

D’autant que l’appel à la « pause pour les fêtes de fin d’année » lancé jeudi soir par l’UNSA, deuxième syndicat à la SNCF, n’a pas été entièrement suivi sur le terrain, loin de là. Sept sections locales de l’UNSA-Ferroviaire, dont celle de Paris-Sud-Est ou la Bretagne, ont décidé de décliner cette proposition vendredi, estimant trop fragile l’appel à négocier du gouvernement.

Le syndicat avait pourtant salué « une position d’ouverture de la part du gouvernement qui propose pour la première fois des avancées notables », mais n’a pas été intégralement suivi. Selon son secrétaire général Didier Mathis, ce rejet partiel est lié au manque de temps pour expliquer aux assemblées générales comme à la base les avancées sur un dossier « très pointu et complexe ».

CGT et Sud toujours hostiles

Le compromis qui s’est dessiné en quelques jours avec les pouvoirs publics tourne surtout autour de la manière dont une partie des personnels, nés après 1985 pour les sédentaires ou après 1985 chez les roulants, basculeraient dans le nouveau système de retraite à points, sans être lésés par rapport à leur système de retraite actuel. Un « point dur » porte sur la valorisation des droits acquis à fin 2024, basée sur le salaire des six derniers mois. De nouvelles dispositions restant à formaliser avant de signer un accord, permettraient de calculer les pensions en fonction du salaire théorique des agents en fin de carrière. Certaines primes acquises en cours de carrière devraient aussi être finalement prises en compte dans le calcul des retraites.

Dans un communiqué commun, la CGT-cheminots et Sud-Rail, qui appellent à la poursuite du mouvement « malgré la période de vacances scolaires », estiment que le premier ministre « s’est contenté de renvoyer quelques points secondaires à des négociations ultérieures ». Et jugent que les seuls points nouveaux dans les débats sont « le passage de 250 à 450 jours maximum pour le compte d’épargne temps et la transformation des indemnités de nuit en primes de nuit ».

Incertitude à la RATP

Très techniques, les débats sont assez voisins à la RATP, où l’UNSA, forte de certaines avancées, a décidé vendredi de « laisser les agents étudier ces propositions et les AG souveraines se positionner ». Une première depuis le début du conflit national, le 5 décembre. Dans les jours précédents, l’UNSA s’était tenu à l’écart de la concertation avec sa direction. Pour expliquer ce tournant, le syndicat (l’un des trois représentatifs à la RATP) invoque les assouplissements récents.

Exemple pour les agents dont l’ouverture des droits interviendra après 2037: « les droits acquis seront calculés en décembre 2024 sur les six derniers mois en prenant le dernier coefficient de la grille « opérateurs », quel que soit le niveau hiérarchique de l’agent à cette date ». Pour les agents contractuels, l’accord retraite complémentaire (PERCO) sera renégocié à la hausse en 2020, tout comme les dispositions sur l’aménagement de fin de carrière (temps partiel bonifié). 

Au siège de la RATP, on précisait vendredi qu’à l’issue d’une concertation avec deux des trois syndicats maison (UNSA et CFE-CGC, « ces propositions sont également été largement communiquées aux salariés pour qu’ils puissent, sur la base de ces avancées concrètes, prendre leur responsabilité et permettre un retour progressif du trafic à la normale ».

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