Grève à la SNCF: ces situations absurdes auxquelles les usagers sont confrontés – Le Figaro

Quand l’incompréhension se mêle à la galère. La SNCF recommande à 48% des voyageurs de trouver des solutions alternatives de déplacement les 23 et 24 décembre, en répons aux nombreuses suppressions de trains liées à la grève. Certains téméraires ont tout de même décidé de se rendre en gare, et à leur grand étonnement, leur train était à quai.

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«J’ai pris un train indiqué comme «billet impossible à la vente», sous-entendu complet ou supprimé. Je suis quand même allée en gare. Conclusion: train de 800 places avec seulement 50 voyageurs à bord! Tout le monde avait renoncé», raconte Corinne*. Si par chance elle a finalement pu rejoindre sa destination, elle déplore «un grand n’importe quoi» de la part de la SNCF en matière d’information.

Un train annulé… pourtant à quai

La situation est quasi identique pour Marie*, qui s’agace des «annonces aléatoires et mouvantes» de la SNCF. Son train pour Biarritz annoncé supprimé, elle s’est tout de même rendue à la Gare Montparnasse pour tenter sa chance. Résultat: son train était bien là, parti à l’heure et loin d’être plein. Cependant, la compagnie a omis de prévenir les voyageurs d’un changement de destination. «On nous a fait descendre à Bordeaux en nous disant de peut-être prendre un TER pour Dax, et enfin un car vers Biarritz…».

Certains voyageurs ont, eux, dû faire face à deux indications différentes… pour un seul et même train. C’est le cas de Félix, dont le TER était annoncé comme maintenu sur sa réservation et supprimé sur le site internet de la SNCF. «Qui croire? La SNCF ou la SNCF?» ironise-t-il sur son compte Twitter. Un agent lui a alors affirmé un oubli d’avertissement des voyageurs de la part de la SNCF, ou bien un bug de l’application. «En fait il faut venir vérifier soi-même sur place», s’agace Félix. «Si je n’avais pas fait attention, je n’aurai pas été prévenu de la suppression de mon train».

Pour Léa, la suppression de son train a entraîné la perte de ses points de fidélité. «Comme nous avions en partie pris nos billets avec notre carte «Grand voyageur», nous perdons les 15.000 points acquis jusque-là, qui sont évidemment non remboursables», précise-t-elle. S’ajoute à cela la non garantie d’avoir des places assises dans le TGV suivant ainsi que le supplément à payer pour conserver la 1ère classe qu’ils avaient initialement réservée. Désemparés, Léa, son mari et leur bébé d’un an sont donc contraints de prendre la route.

Des conseils pas toujours très réglementaires

En effet, les remboursements peuvent parfois prendre du retard ou subir quelques complications. Ainsi dans la file d’attente de la «Boutique grande ligne» de la Gare de Lyon, à Paris, notre journaliste Christine Ducros assiste à cette scène: une cliente s’impatiente. Elle a acheté un billet international en France sur Lyria pour l’Italie. Le train étant supprimé, la compagnie lui a assuré qu’elle serait remboursée. Cependant, «ils ne veulent pas», dit-elle à un agent SNCF. Celui-ci lui conseille alors de demander le remboursement directement à la SNCF «sans garantie», ou bien tout simplement de monter dans un autre train avec son ancien billet.

Cette pratique est a priori interdite. Interrogée par Le Figaro, la SNCF rappelle qu’il n’est pas permis de monter avec un billet non valable, même pendant la grève. «Chaque train a un billet spécifique, le règlement stipule que pour un train donné, le voyageur doit avoir un billet affilié à ce train. Sinon, c’est une fraude».

Dans la même file d’attente, une autre cliente questionne les «gilets rouges» de la SNCF. Elle a dû acheter deux billets TGV après que son train Ouigo a été supprimé. «Ils m’ont coûté plus cher», précise-t-elle en demandant si elle sera remboursée. «Non Madame, lui répond-on, dans le sens inverse ce serait possible mais là ce n’est pas envisageable, Ouigo est une filiale de la SNCF». La dame s’étonne: «où est le problème alors?» L’employé lui répond: «mais ce n’est pas la SNCF. Les services de la SNCF ne sont pas les mêmes, beaucoup plus haut de gamme». La foule s’esclaffe…

Non loin, un passager, surpris, raconte avoir reçu un SMS lui expliquant que son train supprimé sera en retard…

*Les prénoms ont été changés à la demande des personnes interrogées.

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