33 interpellations, réactions politiques, “esprit de vengeance”… On fait le point sur les affrontements qui ont eu lieu à Nice mercredi et dimanche – Nice matin

“Tout le monde était au courant que ce serait le bordel”

Rayan (le prénom a été changé à sa demande), 16 ans, habitant de la Madeleine, était sur Jean-Médecin, dimanche. Il s’est filmé sur place. Pour lui, les violences sont directement liées à celles de mercredi, provoquées par les groupes identitaires à l’encontre des Maghrébins.

“Mercredi, pour France-Maroc, on savait que ça allait être le bazar. Sur le cours Saleya, des membres de la BSN [brigade Sud Nice, groupe de supporters ultra de l’OGCN dissout en 2010 et devenu la Populaire Sud] ont commencé à se cagouler et à chercher des proies, des supporters d’origine maghrébine. Sur la place Masséna, les insultes gratuites ont commencé, les gens ont remonté Jean-Médecin. D’autres rebeus se sont ajoutés, les CRS sont arrivés et c’est parti en cacahuète.”

Esprit de “vengeance”

Selon lui, le mot s’est répandu dans son entourage et dans la communauté maghrébine: Jean-Médecin sera le nouveau point de rencontre après la finale, dans un esprit de “vengeance” contre les groupes racistes.

“Les rebeus disaient: on va aller là-bas et les retrouver. Perso, je savais que ça allait être le bordel, que c’était débile. Mais j’y suis allé après le match, juste pour faire la commère. Sur Snapchat, on voyait à l’activité, au nombre de stories, que c’était le bazar sur Jean-Médecin, tout le monde était au courant.”

“Je suis arrivé à 20h, une demi-heure après le match et il y avait de la lacrymo partout, ça brûlait à la gorge depuis la place Masséna. Le barrage était au niveau de Monoprix, j’ai fait le tour et j’ai rejoint la foule. Les CRS essayaient de disperser. Il y avait des jets de bouteille, de la lacrymo, des familles se sont fait gazer, des gens qui n’avaient rien à voir.”

“Certains prenaient ça comme une guerre civile”

“À un moment, on était un peu bloqués. J’ai croisé un pote, on a voulu partir, parce qu’au bout d’un moment, c’est fatigant. On ne le prenait pas au sérieux. Mais d’autres prenaient ça comme une guerre civile. Ils disaient ‘reculez pas!’. On était les plus jeunes, beaucoup avaient plutôt 25-30 ans. Nous, on y était pour rigoler plus qu’autre chose.”

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