Valérie Pécresse, la vie après la défaite à l’élection présidentielle – Le Monde

Valérie Pécresse, lors d’un déplacement à Sainte-Opportune-la-Mare (Eure), pendant la campagne présidentielle, le 25  février 2022. 

Quand le directeur financier de sa campagne l’informe, lundi 25 avril, que Nicolas Sarkozy vient de faire un don au « Pécressethon », Valérie Pécresse voit rouge. Hors de question d’accepter « l’aumône » de l’ancien président, qui a méthodiquement « saboté » sa campagne, comme elle le répète depuis sa brutale défaite à la présidentielle. Elle demande aussitôt que le virement – 2 000 euros, selon les informations du Monde – soit recrédité sur le compte émetteur, comme l’a révélé, jeudi 5 mai, le site Politico. « Je ne demande pas la charité, mais la solidarité et l’amitié », lâche-t-elle devant ses conseillers. « Elle en a un peu marre », justifie l’un d’eux, expliquant qu’elle n’a plus l’intention de s’écraser devant Nicolas Sarkozy, qui a soutenu sans réserve Emmanuel Macron.

Depuis son discours de défaite, au soir du premier tour, Valérie Pécresse n’est pas revenue sur les raisons de cet échec, le pire subi par la droite depuis le début de la Ve République. Elle ne tient pas à alimenter les divisions au sein du parti Les Républicains (LR) et à rendre plus délicates encore les législatives à venir. Elle veille également à ne pas envenimer ses relations avec sa formation, sur laquelle elle compte encore pour boucler le financement de sa campagne. Même si ses relations avec son président, Christian Jacob, las des requêtes insistantes de la candidate déchue, se sont tendues.

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Elle en veut à la Terre entière. Aux élus du parti, qui se sont « planqués ». A ses « mousquetaires », Xavier Bertrand et Eric Ciotti, qui ont « joué perso ». Aux réseaux sociaux, qui l’ont moquée. Aux « vautours » qui ont chroniqué sa chute. Pour un peu, elle en voudrait même aux électeurs de droite qui ont voté Macron au dernier moment, affolés par la perspective d’un second tour Le Pen-Mélenchon et qu’elle a semblé morigéner, le 11 avril devant le siège du parti, en leur demandant de l’aider « d’urgence » à boucler le financement de sa campagne. « Avant le 15 mai ! », a précisé, la voix blanche, la candidate, personnellement endettée à hauteur de 5 millions d’euros. « On ne peut pas lui en vouloir. Pour elle, c’était un coup de massue », la défend le député Robin Reda, alors que cet appel au don improvisé, juste avant un comité stratégique de LR, a parfois été jugé abrupt et maladroit.

« Détermination » ou « déni » ?

La veille, au soir du premier tour, la candidate n’a pas compris tout de suite l’ampleur du désastre. En début de soirée, alors qu’elle se fait maquiller dans sa loge de la Maison de la chimie, à Paris, où LR a choisi d’installer son QG, elle est encore donnée à 8,5 %, juste devant Eric Zemmour.

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