Test Suunto Wing & Sonic : l’aventure commence ici, en musique

Aux côtés de la Race, Suunto a créé la surprise en annonçant un casque audio à conduction osseuse appelé Wing. Suunto y a intégré son ADN outdoor avec quelques éléments comme des LED pour être visible la nuit, un socle de recharge externe et des commandes par mouvements de tête.

Ce sont ces 3 points qui font la spécificité du Wing par rapport aux autres casques à conduction osseuse qu’on trouve sur le marché.

Depuis, une version plus basique est sortie, appelée Sonic.

Test Suunto Wing & Sonic : le verdict

Suunto a apporté une touche de réflexion pour pousser encore plus les casques à conduction osseuse vers un usage outdoor. Reste que l’augmentation de prix pour le Wing est significative et que le Sonic ne se distingue pas de la concurrence.

POUR
Autonomie (10 + 20 h)
Double connexion Bluetooth
Contrôle main libre
CONTRE
Boutons difficiles à trouver
Prix du Wing

Présentation du casque Suunto Wing & Sonic 

Présentation Suunto Wing

Pas de révolution pour ce qui est de la construction de ces casques à conduction osseuse. Suunto a repris ce qu’on a déjà vu par ailleurs, c’est-à-dire un arceau souple en titane avec à chaque bout des transducteurs en forme d’olive qui vont venir se positionner au niveau de l’articulation de la mâchoire et des petits blocs qui contiennent la batterie et l’électronique qui seront situés derrière les oreilles.

Ce qui fait sortir le Wing du lot, c’est son look bicolore, avec des transducteurs rouges et un arceau noir. Franchement, je trouve ça beau et même super beau lorsque les LED rouges sont allumées.

Toute la partie noire est recouverte d’une couche de silicone très agréable au toucher. La face interne des transducteurs rouges (en contact avec la peau) est également couverte de silicone mais le reste est en plastique dur.

Le Sonic peut arborer plusieurs coloris mais est uni, donc ressemble plus aux casques à conduction osseuse classiques.

Au niveau de la construction, les différences avec un casque Shokz sont minimes. J’ai vraiment dû en mettre 2 côte à côte pour trouver une différence : chaque bloc d’électronique, qui se positionnent derrière les oreilles lorsqu’on porte le Wing, forment un retour plus prononcé et un angle plus aigüe. C’est pas plus mal, je pense que ça optimise le maintien du pontet en épousant mieux le tour de l’oreille.

Le transducteur droit intègre 2 micros et le gauche un bouton multifonctions. On trouve également 2 autres boutons sous le bloc électronique droit avec juste derrière le connecteur aimanté du câble de recharge.

L’ensemble pèse 33 g (le Shokz OpenRun pèse 26 g) et a une résistance à l’eau classée IP67, c’est-à-dire une immersion à 1 m pendant 30 minutes (pareil que l’OpenRun ; mieux que l’OpenRun Pro). Je l’ai testé sans problème sur un trajet vélotaf sous la drache de la tempête Louis.

Le socle de recharge est quant à lui IP 55 (résistance contre les projections d’eau). Il faudra donc faire attention à ne pas le laisser tomber dans une flaque d’eau.

Ni le Wing ni le Sonic n’embarquent de mémoire interne capable de stocker de la musique. Ils ne fonctionnent que comme casque audio Bluetooth et donc uniquement en mode connecté (à un smartphone ou une montre avec lecteur de musique). De ce fait, ils ne peuvent pas être utilisés en natation (le Bluetooth ne passe pas dans l’eau).

Le Wing est livré avec un petit sac de transport et des bouchons auriculaires.

Les débuts avec le Suunto Wing ne sont pas forcément très intuitifs : il faut le coupler à l’application Suunto. On peut faire sans, mais c’est nécessaire pour faire les réglages (qualité du son, contrôle main libre, éclairage des LED) et conseillé pour les mises à jour. J’ai dû consulter l’assistance Suunto et même avec ça je m’y suis repris à plusieurs fois pour comprendre, car la procédure est un peu différente de l’ajout d’une nouvelle montre GPS.

A partir du casque éteint, il faut donc d’abord appuyer longtemps (une dizaine de secondes) sur le bouton ‘-‘ pour lancer la procédure d’appairage. Ensuite, il faut le coupler en Bluetooth avec son smartphone. Et c’est seulement après qu’on va le coupler avec l’application Suunto.

Une fois que c’est fait, le Wing n’apparait pas en haut à gauche comme les montres mais on le trouve sur la page profil (l’icône de torse en bas à droite, puis ‘mon casque’).

A partir de là, on peut :

  • Activer ou désactiver le contrôle par mouvements de tête
  • Choisir le mode sonore (outdoor ou normal)
  • Activer et choisir le mode d’éclairage des LED (constant, clignotant ou SOS)
  • Autoriser la connexion à 2 appareils simultanés

A l’usage, l’interface de base est simple (allumer, volume +, volume -). Mais si on regarde dans le détail, l’interface est beaucoup plus complexe.

Le bouton multifonction permet de :

  • 1 clic : lancer ou arrêter la musique
  • 1 clic : répondre à un appel ou raccrocher en fin d’appel
  • 2 clics : morceau suivant
  • 3 clics : morceau précédent

Les 2 autres boutons permettent de changer le volume (+/-).

On peut ajouter à ça les contrôles par mouvements de tête :

  • 2 fois gauche – droite pour changer de morceau ou rejeter un appel
  • 2 fois haut – bas pour répondre à un appel

Mais les boutons peuvent aussi permettre de faire des réglages :

  • Appui long sur le bouton – : allume les LED, chaque appui long supplémentaire change de mode
  • Appui long simultané sur le bouton – et le bouton multifonction : active le contrôle par mouvements de tête

Autonomie

Autonomie Suunto Wing

Seul, le Wing a une autonomie de 10 h. C’est 2 h de plus que l’OpenRun.

Comme pour les montres GPS, cette valeur peut varier en fonction du volume et des réglages :

  • 8 h si le contrôle de mouvement de tête est activé
  • 4 h si les LED sont activées en continu

Le Wing (pas le Sonic) est livré avec un socle qui embarque une batterie suffisante pour le recharger 2 fois. Donc on peut partir en excursion avec 30 h d’autonomie (10 + 20) sans câble, en emportant le casque et le socle chargés.

On peut recharger le Wing de 2 manières :

  • Avec le câble propriétaire sur un port USB
  • Sans fil, en le positionnant sur son socle

Le trouve que le connecteur aimanté du Wing ne permet pas toujours de bien positionner le câble de recharge. Il est souvent mal mis et il vaut mieux vérifier à chaque fois qu’il est bien en charge (les LED doivent être allumées).

Pour la recharge sans fil, il y a un clip qui sert à maintenir le casque en position sur le socle. Donc on peut mettre le tout dans un sac sans crainte d’un faux contact qui interromprait la recharge.

A son tour, le socle peut être rechargé avec un câble USB-C. Je trouve ça un peu con de ne pas avoir uniformisé les ports…

La recharge rapide permet de redonner 3 h d’autonomie en 10 minutes. Il faut 1h pour la recharge complète.

Il ne faut toutefois pas compter sur le socle-batterie pour recharger le Wing pendant les ravitos d’un ultra, parce que la recharge est plus lente qu’avec le câble et une prise (1 h 30 pour la recharge complète).

Suunto Wing Bouton commander i-run

Utiliser le Suunto Wing en sport

Suunto Wing sport

Le Wing se positionne facilement sur les oreilles, les transducteurs juste devant les oreilles et l’arceau derrière la nuque. Je trouve qu’il serre un peu plus que les Shokz (j’ai une grosse tête). En tout cas, il tient bien en place.

Je le porte sans problème en même temps que mes lunettes, un casque de vélo ou un casque en ski de rando. La seule situation où ça devient inconfortable (et c’est pareil pour tous les casques à conduction osseuse), c’est avec un bonnet. A la longue, le bonnet écrase le cartilage du pavillon des oreilles contre le crâne et le pontet du casque finit par faire mal (genre au bout d’une heure).

Les boutons sont vraiment très peu épais, donc ils ne sont pas faciles à localiser au toucher (je parle même pas quand on a des gants). En gros, ce n’est pas compliqué pour le bouton multifonction positionné sur le transducteur gauche, mais c’est pas simple de sentir la différence entre le bouton + et le bouton – derrière l’oreille droite pour changer le volume.

On se dit alors que pour certaines commandes, les contrôles par mouvement de tête vont être bien pratiques. L’idée est de pouvoir faire des interactions sans les mains, à vélo ou en escalade, par exemple. Mais est-ce que ça fonctionne bien ?

La détection de mouvement gauche – droite ou haut – bas fonctionne à tous les coups. Et comme il faut faire 2 allers-retours, c’est difficile de le déclencher par erreur (sauf éventuellement si vous regardez frénétiquement à gauche et à droite avant de traverser la route). En tout cas, ça ne m’est jamais arrivé.

Mais bon, les commandes disponibles par mouvement de tête sont limitées, donc on n’est pas amené à s’en servir souvent. C’est bien pour la réception d’appel téléphonique. En gros, on fait ‘oui’ pour décrocher ou ‘non’ pour raccrocher. Au lieu de l’utiliser pour passer au morceau suivant, j’aurais préféré qu’il serve à mettre en pause pour quand on a besoin de couper la musique pour X ou Y raison. Le mieux, ça aurait même été que Suunto laisse la possibilité de le personnalisé dans l’application comme ça tout le monde aurait été content. Donc en l’état, c’est pas si utile que ça.

Autre innovation : les LED. Chaque bloc électronique situé derrière les oreilles intègre 3 bandes LED. Ca ne permet pas de s’éclairer mais juste d’être visible dans le noir (c’est pas très puissant). Compte tenu de l’usage sportif prévu pour le Wing, c’est une bonne idée. Après, ça ne remplacera pas la frontale pour faire un trail et comme c’est situé sur les côtés et pas derrière, je ne garantis pas que ça suffise la nuit au bord d’une route. Et je n’ai pas ce problème, mais je pense que les cheveux longs vont cacher les LED.

Mais ce qui est sûr, c’est que ça leur donne un look cool.

Le Wing ne sert pas uniquement à écouter de la musique, il va transmettre tout ce qui vient de votre smartphone. C’est-à-dire que vous pourrez aussi recevoir les indications de coaching vocal pendant une séance de running avec la Race.

Certains trouveront que la qualité sonore n’est pas top, mais c’est inhérent à la technologie de conduction osseuse. Il suffit d’ouvrir la bouche pour que le contact des transducteurs avec la peau se fasse mal et que ça altère la qualité du son. Mais bon, perso, pendant une séance de sport, je ne cherche pas la qualité audio d’un opéra et je place mes exigences assez bas. C’est juste un agrément. La sécurité apportée par les oreilles libres est bien plus importante. Après, c’est le confort.

Les réglages depuis l’application Suunto permettent d’ajuster la qualité sonore avec un mode outdoor ou un mode normal. Je n’ai pas trouvé ça très utile dans la mesure où le seul effet du mode outdoor est d’augmenter le volume. Je comprends la logique, mais bon, si j’ai besoin de monter le volume parce qu’il y a des voitures autour de moi, ben je vais utiliser le bouton prévu pour ça.

Je pense qu’il aurait été plus utile de proposer un mode boostant les basses ou des trucs comme ça, pour que chacun ajuste ça en fonction de la musique qu’il aime écouter.

Les vibrations sur le haut des joues deviennent désagréables sur la joue quand le volume est très fort.

Au bilan, le Suunto Wing a les mêmes points faibles que tous les autres casques à conduction osseuse :

  • On sent des vibrations désagréables lorsque le volume est très fort
  • L’arceau derrière la nuque ne permet pas de s’allonger sur le dos en posant la tête par terre (pour certains exercices de muscu ou d’étirements)
  • On entend les bruits environnants (avantage mais aussi désavantage parfois)

Utiliser le Suunto Wing en dehors du sport

Suunto Wing sac

On peut se servir du Wing pour passer un coup de téléphone en main libre, participer à une visio ou écouter une vidéo. Il faut simplement se rappeler qu’on entend aussi les bruits environnants. Perso, je m’en sers par exemple dans le salon lorsque j’édite mes vidéos YouTube, ça me permet d’entendre si ma femme ou mes enfants m’appellent. Mais dans le train, on est obligé d’augmenter le volume et c’est là qu’apparait le désagrément des vibrations.

Dans l’autre sens, par contre, c’est complètement silencieux. Même quelqu’un assis à côté de vous sur le canapé n’entendra rien de ce que vous écoutez.

On ne peut pas non plus reposer sa tête sur l’appui-tête du dossier dans le TGV (mais ça passe en voiture).

Les différences entre le Suunto Sonic et le Wing

Test Suunto Sonic

Je pourrais présenter le Suunto Sonic comme une version plus basique du Wing ou alors comme l’équivalent du Shokz OpenRun. Il est :

  • à peine plus léger (31 g)
  • dépourvu de LED
  • moins résistant à l’eau (IP55)
  • sans contrôle par les mouvements de tête
  • vendu sans bloc de recharge
  • 50€ moins cher

Pour le reste, tout est pareil (confort, boutons, micro, autonomie, etc).

Conclusion du test des Suunto Wing et Sonic

En tant que sportif, on n’achète pas un casque à conduction osseuse pour la qualité sonore. Le principal intérêt d’un casque à conduction osseuse tient à la sécurité du fait qu’on n’est pas dans une bulle mais qu’on peut entendre son environnement. Et aussi pour le confort et la tranquillité parce qu’on ne risque pas de le perdre.

Tous les fabricants se sont arrêtés là. Suunto a été plus loin en réfléchissant à des ajouts pour rendre le Wing meilleur que tous les autres casques audio dans un usage outdoor. L’autonomie, le support de recharge, les LED, les contrôles par mouvements de tête, tout ça est bien trouvé. Pas forcément utile à tout le monde et tout le temps, mais potentiellement utile un jour (comme la lampe torche des Epix Pro). Parmi cette liste, et après avoir testé le Wing, l’atout le plus utile par rapport à la concurrence est son autonomie avec le socle de recharge, qui le rend autonome pour des aventures de plusieurs jours.

Maintenant, il manque clairement une montre GPS avec lecteur de musique dans la gamme Suunto pour obtenir la synergie avec le Wing.

Le Sonic a moins d’intérêt, sauf si on est un fan de la marque, parce qu’il est vendu un peu plus cher que ses équivalents chez la concurrence.

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J’espère que ce test sera utile pour faire votre choix. Un test complet, ça demande du temps. J’essaie toujours, dans la mesure du possible (et de mes moyens), de pousser mes tests au maximum et de chercher les moindres petits détails. Je ne suis pas payé pour le faire.

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