TDF prêt à vendre ses réseaux de fibre optique

TDF prêt à vendre ses réseaux de fibre optique

La vente à la découpe devient une tendance forte dans le secteur des télécoms. Alors que Patrick Drahi, président fondateur d’Altice, envisage de céder à un grand nombre d’actifs afin de donner des gages à ses créanciers, Les Echos nous apprend que TDF s’apprêterait à vendre ses réseaux de fibre optique.

Après avoir tenté de vendre ses tours télécoms au fonds d’investissement suédois EQT, les actionnaires du groupe français – Brookfield, PSP, APG et Predica – ont mandaté BNP Paribas pour trouver un repreneur à ses réseaux très haut débit dont il loue l’accès aux opérateurs télécoms. A charge pour ces derniers de les commercialiser auprès des particuliers, des professionnels et des collectivités.

publicité

Un réseau récent et de qualité

Initiée à partir de 2017, cette infrastructure fibre conçue, déployée, exploitée et maintenue par TDF comprend quelque 765 500 prises et dessert plus de 676 000 foyers et entreprises en zone peu dense. Trois départements sont couverts – le Val d’Oise, les Yvelines, le Val de Loire –, l’ancienne région de l’Anjou et la communauté de communes de Faucigny-Glières, au cœur de la Haute Savoie.

Si ce réseau est l’un des plus petits que compte le territoire, il est à la fois récent et de qualité. « C’est une infrastructure très bien construite et de qualité », estime une source interrogée par Les Echos. Le journal économique note, par ailleurs, que « le réseau va commencer à dégager des revenus stables et de long terme », l’essentiel de l’investissement étant accompli avec 80 % des prises déployées et environ 40 % commercialisées.

La stratégie de diversification d’activité dans la fibre a été, en effet, gagnante pour TDF. La croissance de 5,2 % du groupe en 2022 est portée par les télécoms. Si le chiffre d’affaires réalisé par l’activité fibre ne pèse que 51,8 millions d’euros – moins de 7 % du total groupe -, il est en progression de 42,8%. D‘après Les Echos, la décision de vendre n’avait pas forcément la faveur du management qui a dût se ranger derrière l’avis des actionnaires.

Trois candidats au rachat

Parmi les candidats au rachat, on trouverait Orange Concessions. Cette filiale de l’opérateur historique, dédiée aux Réseaux d’initiative publique (RIP), exploite des infrastructures situées en zone rurale et portés par les collectivités territoriales. La reprise du réseau de TDF ferait donc sens. Orange connaît, par ailleurs, la maison. Il était propriétaire de TDF avant de sortir de son capital en 2004.

Les Echos citent deux autres postulants. Troisième opérateur d’infrastructure de fibre optique en France, Altitude Infra compte plus de 5 millions de prises contractualisées. Ses réseaux couvrent 29 départements. Dernier prétendant, Vauban Infrastructure Partners s’est associé à Bouygues Telecom pour accélérer la généralisation de la fibre dans les zones moyennement denses (AMII/AMEL) et peu denses (RIP). Objectif : déployer environ 20 millions de prises d’ici 2027.

Alors que la vente des réseaux de fibre semble bien partie, la cession de 45 % du capital de TDF au fonds d’investissement suédois EQT n’aurait, en revanche, pas encore abouti selon Les Echos. La vente des 19 600 sites de l’opérateur français pour plus de 8 milliards d’euros serait sur « pause forcée », en raison des difficultés de financement de l’acquéreur.

Si la cession de ses actifs télécoms finit par aboutir, TDF ne conservera que son métier historique, le « broadcast » soit la diffusion de la télévision et de la radio. Le groupe a pris le virage de la Télévision Numérique Terrestre (TNT) et, plus récemment, de la radio numérique DAB+.

Leave a Reply

Discover more from Ultimatepocket

Subscribe now to keep reading and get access to the full archive.

Continue reading