StopCovid, vilain petit canard de l’harmonisation européenne des applications de traçage

StopCovid, vilain petit canard de l'harmonisation européenne des applications de traçage

La Commission européenne vient de conclure un accord afin de permettre les échanges de données entre les éditeurs des 18 applications mobiles nationales de traçage de contacts échafaudées pour lutter contre la Covid-19. Mais voici que la France ne pourra pas intégrer ce programme. La cause ? Ces applications ont en commun l’utilisation d’une architecture “décentralisée” mise en place par le duo Google / Apple.

En France, comme en Hongrie, les informations collectées sont stockées sur des serveurs contrôlés par les autorités de santé de ces pays, et ne donc pas compatibles avec la technologie mise en place par les deux géants de la technologie. Et ce au nom de la “souveraineté numérique”.

Dans le cas de l’architecture décentralisée, les smartphones des utilisateurs importent régulièrement la liste de tous les pseudonymes ayant croisé des personnes contaminées, et vérifient eux-mêmes si leur pseudonyme figure sur ces listes ou pas.

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En Allemagne, une application qui a été téléchargée plus de 16 millions de fois

“La Commission européenne a conclu un accord avec T-Systems et SAP pour développer et construire une plateforme passerelle pour l’échange transfrontalier des alertes” sur une contamination, a indiqué un porte-parole de l’exécutif européen mentionne l’AFP. Le projet devrait être finalisé dans 3 à 4 semaines.

En Allemagne, SAP a développé avec Deutsche Telekom une application qui a été téléchargée plus de 16 millions de fois. En France, entre 2 et 2,5 millions de personnes ont téléchargé l’application traçage de contacts StopCovid selon le secrétaire d’État au Numérique Cédric O, qui a estimé, jeudi 30 juillet, qu’il était “trop tôt” pour “faire le bilan”. Depuis juin 2020, l’application StopCovid n’a envoyé que 14 notifications aux Français. Elle a déjà été désinstallée 500.000 fois.

Mais ces chiffres sont loin de décourager Cédric O. «Je pense qu’on ne sera pas mécontents, si l’épidémie revient, d’avoir cet outil dans la panoplie des réponses sanitaires » a t-il expliqué.

L’application avait essuyé de nombreuses critiques, et ce dès les premières phases de sa conception. De nombreux débats ont porté sur l’utilisation du protocole ROBERT, contrairement à de nombreux pays qui ont choisi d’opter pour les protocoles décentralisés, favorisés par Google et Apple. La CNIL a également mis en demeure l’application la semaine dernière : l’autorité de protection des données demandait à l’application de proposer une version dépourvue du captcha Google qu’elle utilisait jusqu’alors et de mieux préciser dans son étude d’impact l’utilisation qui était faite des adresses IP collectées par l’application.

Pour aller plus loin sur ce sujet
StopCovid : le guide pour tout comprendre

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