Révélations de «Libé» sur la surveillance de Bayou : Sandrine Rousseau assure qu’elle «n’était pas du tout au courant» – Libération

Affaire Bayou

La députée écoféministe assure ce dimanche midi que le groupe informel de militantes féministes qui ont enquêté sur Julien Bayou pendant trois ans ne sont «que des femmes qui se sont parlé entre elles» pour «se protéger».

Elle ne s’était pas exprimée sur l’affaire Bayou depuis nos révélations. Sandrine Rousseau réagit ce dimanche à l’enquête que Libération a publiée vendredi, selon laquelle, depuis trois ans, le désormais ancien patron d’EE-LV vivait sous la pression d’un collectif féministe informel lui reprochant sa conduite avec les femmes et enquêtant sur ses relations. Interrogée sur France 3, la députée de Paris affirme qu’elle «n’était absolument pas au courant». Elle assure ensuite qu’il ne s’agit «pas du tout d’une mise sous surveillance. Ce sont des femmes qui se sont parlé entre elles, car elles estimaient que c’était important pour se protéger et protéger d’autres femmes. Et heureusement. […] Tant que la justice ne le fera pas, il n’y a rien de condamnable à cela parce que précisément la justice ne le fait pas».

Quant au fait que Julien Bayou ait conservé son mandat de député, après avoir quitté son poste de secrétaire national d’EE-LV, Sandrine Rousseau n’a «aucun problème» avec cette décision de ne pas démissionner, «en tout cas actuellement, tant que les faits ne sont pas connus». Elle estime toutefois qu’il serait préférable que Julien Bayou ne s’exprime pas dans le débat politique «jusqu’à la fin de l’enquête». Selon la députée, «la cellule contre les violences sexuelles et sexistes [d’EE-LV] va rendre sa décision bientôt, au pire en fin de mois ou dans deux mois.»

«Pas une ‘‘justice privée’’»

Samedi, le parti était déjà sorti du silence. La direction d’Europe Ecologie-les Verts s’était entretenue dans la matinée avec la cellule de lutte contre les violences sexuelles et sexistes (VSS). Puis, dans un communiqué publié en début d’après-midi, le bureau exécutif d’EE-LV avait tenu à «réaffirmer» «toute la confiance que nous portons dans le travail de la cellule». Avant de préciser que l’instance «n’a pas estimé qu’il y avait lieu de suspendre de manière conservatoire Julien Bayou». «Elle poursuit son travail et ces auditions.»

Cette cellule «n’est pas une ‘’justice privée’’, comme j’ai pu l’entendre, mais une instance disciplinaire de notre mouvement chargée de proposer des sanctions internes», a aussi défendu en parallèle le secrétaire national adjoint du parti écologiste, Jérémie Crépel, qui a tenu une conférence de presse. Il a rappelé qu’un «audit pour pouvoir décider des évolutions nécessaires» de cette instance est à l’ordre du jour.

C’est Sandrine Rousseau qui avait contribué à médiatiser l’affaire Bayou. L’élue écoféministe avait mis en cause le patron d’EE-LV lors d’une émission à la télévision le 19 septembre. Un peu plus tôt, de nombreuses féministes regroupées sous la bannière «Relève féministe» avaient interpellé le parti sur les réseaux sociaux au sujet du signalement en interne visant Julien Bayou, accusé de «violences psychologiques» sur son ex-compagne. «Je ne regrette absolument rien», clame la députée de Paris ce dimanche.

Lundi 26 septembre au petit matin, Julien Bayou a annoncé par voie de communiqué sa démission de son poste de secrétaire national du parti écologiste, qu’il occupait depuis novembre 2019. Et ce, deux mois avant le congrès de sa formation politique, dont il avait déjà acté qu’il comptait passer la main. Il conserve toutefois son mandat de député à l’Assemblée nationale.

Mise à jour : à 12 h 55, avec davantage de déclarations de Sandrine Rousseau ce dimanche.

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