Renaud Muselier annonce qu’il quitte le parti Les Républicains – Le Monde

Renaud Muselier décide finalement de claquer la porte du parti Les Républicains (LR). Après des échanges musclés par médias interposés avec sa famille politique, notamment avec Eric Ciotti, son rival local, prétendant à l’investiture du parti pour l’élection présidentielle, Renaud Muselier a annoncé son départ du parti, mercredi 24 novembre, sur la chaîne LCI.

La veille, le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) avait déclaré, dans un entretien accordé au journal Le Parisien, qu’il soutenait Xavier Bertrand pour le congrès du parti, face notamment à Eric Ciotti, qu’il a qualifié de « faux nez » de l’extrême droite. Quelques jours plutôt, avant l’élection de David Lisnard à la tête de l’Association des maires de France, M. Muselier avait également critiqué l’édile de Cannes dans une lettre adressée aux maires et appelé à voter pour son concurrent jugé « Macron-compatible ».

Après le refus de son soutien par Xavier Bertrand dans la journée, condamnant les attaques visant son concurrent Eric Ciotti, Renaud Muselier a déclaré, mercredi 24 novembre : « La conséquence elle est simple, je vais quitter Les Républicains. » « Je ne me retrouve pas dans cette dérive vers l’extrême droite. C’est très réfléchi, et je suis malheureux, c’est la fin de l’histoire avec ma famille politique », a-t-il ajouté, avant de préciser qu’il ne s’y « attendait pas ».

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« Logique de rupture, pas d’atterrissage »

Evoquant cette décision comme « irrévocable » et « le fruit d’une réflexion importante », le président de la région PACA a expliqué son choix : « Mon grand-père a donné la croix de Lorraine à la France Libre, mon père a été déporté à Dachau, l’ensemble de ma famille a été déporté et torturé. » « J’ai grandi dans le RPR sous Jacques Chirac puis dans LR, j’ai été membre fondateur de l’UMP et de LR, mais je ne m’y retrouve pas aujourd’hui », s’est-il justifié, avant d’enchaîner :

« On a un moment très important pour ma famille politique… Toute ma vie je me suis battu contre le Front national, et là on dit : Ne touchez pas à Ciotti” ? »

« Dans les débats successifs qui ont eu lieu dans notre famille politique, il y a un vrai problème concernant notre position face à l’extrême droite », avait-il jugé quelques minutes plus tôt. Selon lui, à l’époque de Jacques Chirac, « il y avait une ligne [par rapport à l’extrême droite] qui était infranchissable », tandis qu’« aujourd’hui on passe d’un côté à l’autre comme si de rien n’était ».

Interrogé sur un possible futur soutien au président de la République, Emmanuel Macron, ou à l’ancien premier ministre Edouard Philippe, ancien membre de LR, qui a lancé son parti Horizons en octobre, Renaud Muselier a fait valoir qu’il était « aujourd’hui dans une logique de rupture [vis-à-vis de LR], pas d’atterrissage ». « Je n’ai pas d’ambition particulière pour moi », a-t-il assuré.

Au même moment, le patron des sénateurs du parti LR, Bruno Retailleau, affirmait au micro de Sud Radio, que Xavier Bertrand « a eu raison » de refuser le soutien de M. Muselier. « Je lui donne absolument raison. Renaud Muselier a prêté la main à une stratégie de déstabilisation de la droite », estimait-il encore. A une semaine du congrès LR où les adhérents choisiront leur candidat à la présidentielle, Michel Barnier et Valérie Pécresse avaient également apporté leur soutien à Eric Ciotti.

Le Monde

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