Réforme des retraites : Les Républicains tentent d’imposer leurs nouvelles conditions – Le Monde

Le président du parti Les Républicains, Eric Ciotti, à l’Assemblée nationale, à Paris, le 10 janvier 2023.

Il est toujours mal vu de venir chez des « amis » les mains vides. Alliés uniques et stratégiques du gouvernement, afin de lui garantir une majorité à l’Assemblée nationale sur la réforme des retraites, Les Républicains (LR) arrivent donc les bras chargés, lundi 30 janvier, à l’Assemblée nationale. Leur groupe a prévu de déposer quatorze amendements, lors de l’examen du texte devant la commission des affaires sociales. Si une partie de ses exigences a déjà été acceptée par les macronistes au préalable, la droite n’entend pas signer un chèque en blanc à l’exécutif, consciente de l’impopularité exponentielle de la réforme et de la nécessité de diffuser une musique différente. « Un amendement est un acte politique et il faut rappeler que nous sommes un groupe d’opposition », avance Stéphane Viry, député des Vosges et l’un des trois orateurs de LR à partir de lundi.

Dans les rangs de Renaissance, on note la liste de courses, sans trop s’avancer sur tous les points de convergence possibles. « On est sensible à leur démarche constructive pour le débat parlementaire, qui contraste avec les 6 000 amendements déposés par la Nupes, salue le député macroniste du Val-de-Marne, Mathieu Lefèvre. En revanche, il s’agit aussi de préserver l’équilibre général et budgétaire de la réforme. »

Depuis que le président de LR, Eric Ciotti, a annoncé le soutien de son parti au texte du gouvernement, la majorité présidentielle s’efforce de se montrer attentive aux requêtes de ce précieux allié, sans non plus lui laisser penser que le texte est une feuille blanche sur laquelle il est libre de tout écrire et proposer. « On a tout intérêt à pousser nos propositions. La majorité n’a pas d’autres solutions que de nous écouter et de ne pas seulement en donner l’illusion », veut croire une des autres oratrices de LR en commission, Véronique Louwagie.

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Si le soutien à la réforme des retraites de l’élue de l’Orne n’est pas un secret, c’est loin d’être le cas de tous ses soixante et un autres collègues. D’après des sources internes, une quinzaine de députés de droite seraient prêts à appuyer sur le bouton « contre ». Conscient des réticences d’une partie du groupe, leur chef de file, Olivier Marleix, a multiplié les longues réunions, ces derniers jours, pour écouter les hésitants et chercher à convaincre les frondeurs en puissance.

« Pas de chèque en blanc »

Chaque jour ou presque, un média publie le décompte du nombre d’élus LR refusant d’approuver le texte. La démarche irrite Olivier Marleix, qui évite cependant de s’épuiser à ramener dans le troupeau les quelques brebis égarées pour de bon et rétives dès le départ à la mesure d’âge à 64 ans. « Je ne donne pas de chèque en blanc au gouvernement, j’attends de voir le texte, de voir les progrès qui seront faits, annonce le député d’Eure-et-Loir. On compte bien sur le fait qu’il soit amendé comme on le demande. »

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