Qu’est-ce que le groupe État islamique au Grand Sahara, dont le chef a été tué par la France ? – LCI
DÉCRYPTAGE – Dans la nuit de mercredi à jeudi, Emmanuel Macron a annoncé la neutralisation du chef de l’État islamique au Grand Sahara (EIGS). Mais quel est ce groupe terroriste qui sévit dans le Sahel ?
Depuis quand sévit-il ?
L’EIGS a été créé en 2015 par Adnan Abou Walid al-Sahraoui, ancien membre du Front Polisario, puis de la mouvance djihadiste Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI). Son noyau originel est composé de combattants du Mujao (mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest) et d’Al Mourabitoune. L’État islamique au Grand Sahara exploite également les tensions dans la région, et notamment la rivalité entre les nomades et les agriculteurs.
Souvent abandonnés par les États centraux de la région – au Sahel – les éleveurs sont devenus les cibles de recrutement prioritaires de ce mouvement djihadiste. “Adnan Abou Walid al-Sahraoui s’est installé dans cette zone avec l’appui d’une partie de la communauté peule nomade, même si aujourd’hui il recrute dans toutes les communautés”, confirme Hannah Armstrong, analyste à l’International Crisis Group, à nos confrères de Libération.
Quelle est sa zone d’action ?
Comme plusieurs autres mouvements de la région, à l’instar de Boko Haram dont il est proche, l’EIGS sévit surtout dans la région dite des “trois frontières”. Il s’agit d’un vaste espace aux contours vagues à cheval sur le Mali, le Niger et le Burkina Faso, des pays qui comptent parmi les plus pauvres du monde. Selon plusieurs experts, le groupe a aussi des vues plus au Sud, vers le Golfe de Guinée via le Bénin, le Togo ou la Côte d’Ivoire.
Des attaques à répétition ces dernières années
Après sa création, l’État islamique au Grand Sahara s’est rapidement fait connaître pour ses actions sanglantes d’envergure. En octobre 2017, il a causé la mort de quatre soldats américains des Forces spéciales et quatre Nigériens lors d’une embuscade à Tongo Tongo, dans le sud-ouest du Niger, près de la frontière malienne.
Fin 2019, l’EIGS a mené une série d’attaques d’ampleur contre des bases militaires au Mali et au Niger. Désigné “ennemi prioritaire” au Sahel lors du sommet de Pau (janvier 2020), le groupuscule terroriste organise en octobre 2020 l’assassinat de six travailleurs humanitaires français et de leurs guide et chauffeur nigériens. Une action qui a suscité une vive émotion en France et au Niger.
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Comment se finance-t-il ?
Contrairement à de nombreuses autres structures djihadistes, l’État islamique au Grand Sahara possède une organisation économique rationnelle. Écosystème à part entière, l’EIGS semble se financer essentiellement par trois biais, souligne France Culture. Le premier s’axe sur la contrebande et les trafics en tous genres, des cigarettes aux armes en passant par la drogue. Par ailleurs, les terroristes prélèvent un impôt religieux, la zakat, dans les territoires qu’ils contrôlent. Enfin, ils peuvent compter sur l’exploitation de nombreuses mines d’or artisanales (plus de 2200) situées dans la région. Leur production totale est estimée à plus de 2 milliards de dollars par an au cours actuel de l’or.
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