Procès Bygmalion : Fabienne Liadzé, une femme très seule dans le bourbier de l’UMP – Le Monde

Fabienne Liadzé, ex-directrice des ressources à l’UMP, à la barre, le 31 mai 2021 à Paris.

Après presque six heures d’interrogatoire, lundi 31 mai, on ne sait plus quoi penser de Fabienne Liadzé. Au départ, l’ancienne directrice des ressources de l’UMP (devenue Les Républicains) bénéficiait d’un a priori favorable. Seule femme parmi les quatorze prévenus, ancienne membre de l’équipe administrative du parti, elle présentait le profil du fusible idéal dans le monde masculin et brutal du pouvoir politique.

Et évidemment, il y a de cela. Licenciée du parti en 2014 pour « faute grave » après la révélation dans la presse de l’affaire des comptes de campagne de Nicolas Sarlozy, Fabienne Liadzé est renvoyée devant le tribunal correctionnel pour « usage de faux », « abus de confiance », « complicité de financement illégal de campagne électorale » et « complicité d’escroquerie ». Cela fait beaucoup pour ses minces épaules, surtout en l’absence de son patron de l’époque, le secrétaire général de l’UMP Jean-François Copé, sur le banc des prévenus. Il lui est reproché d’avoir été « l’opérationnelle » du système de fausse facturation qui a permis de maquiller les dépenses de meetings du président candidat en frais de conventions plus ou moins fictives dans la trésorerie du parti.

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« Je ne suis pas une financière »

Lorsque en 2010, Jean-François Copé devient secrétaire général de l’UMP, Fabienne Liadzé s’attend à être remerciée, en vertu de la loi implicite selon laquelle chaque nouveau dirigeant écarte l’équipe de son prédécesseur pour installer la sienne. Elle n’occupe ses fonctions d’adjointe à la direction des ressources humaines du parti que depuis quelques mois et doit son embauche à Xavier Bertrand. Le couperet tombe en effet, non pas sur elle, mais sur sa supérieure hiérarchique de l’époque. Fabienne Liadzé est promue à sa place. « Dès le départ, ce n’est un secret pour personne que je ne suis pas une financière », dit-elle.

C’est pourtant le rôle qui lui est dévolu alors que se profilent à l’horizon une élection présidentielle et des législatives. Mais Fabienne Liadzé se sent rassurée. Le parti a un trésorier national, Dominique Dord, des experts-comptables, un avocat, toute une équipe qui connaît la loi sur le financement des campagnes électorales et saura la faire respecter. Il a aussi une double hiérarchie : administrative, avec un directeur général, Eric Cesari, qui est le supérieur direct de la directrice financière ; et politique, avec comme interlocuteur principal, le directeur de cabinet de Jean-François Copé, Jérôme Lavrilleux. Fabienne Liadzé explique qu’elle se tient à une règle simple : « Quand j’ai besoin d’arbitrages, je les demande et j’attends. »

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