Primaire de la gauche proposée par Hidalgo : «Non», répond Yannick Jadot, «ce n’est pas le choix des écologistes» – Le Parisien

La réponse est claire et nette : Yannick Jadot ne se lancera pas dans une nouvelle primaire pour obtenir la place de candidat de la gauche réunie. Comme attendu, le candidat écologiste à la présidentielle a rejeté, ce jeudi matin sur Europe 1, l’idée soulevée par Arnaud Montebourg mercredi matin, et défendue – et désormais incarnée – quelques heures plus tard par Anne Hidalgo. « Elle prend acte de l’impasse de sa candidature », a taclé Jadot, ajoutant que cette nouvelle primaire à gauche, « ce n’est pas le choix des écologistes. (…) Non, je ne participerai pas à une primaire de la gauche, parce que l’élection c’est dans quatre mois et demi, et qu’il faut être un peu sérieux ».

Mercredi soir, au 20 heures de TF1, la maire PS de Paris a surpris son monde en proposant de départager les sept candidats qui, à gauche, ont déjà leurs 500 parrainages, et qui éparpilleront les voix. « Organisons une primaire de la gauche, que viennent participer à cette primaire les candidats qui veulent gouverner ensemble », a-t-elle lancé, assurant que « « cette gauche fracturée, qui désespère beaucoup de nos concitoyens, doit se rassembler pour gouverner ».

Alors que la séquence politique de la semaine dernière – entrée en campagne d’Éric Zemmour et désignation de Valérie Pécresse comme candidate des Républicains – a polarisé l’attention à droite, en témoigne le sondage du Parisien ce jeudi matin. Et la campagne de la candidate socialiste peine à décoller, avec seulement 4 à 5% des voix dans les sondages.

Jadot n’apprécie pas qu’on lui rappelle qu’il obtient dans les sondages environ 7% des intentions de vote. « A chaque élection, les sondeurs se plantent totalement. Aux européennes, le matin-même, ils me mettaient 5 points en dessous du résultat que j’ai fait. Il y a quelque semaines, Marine Le Pen était au second tour, et là Valérie Pécresse gagne dix points en une semaine », a-t-il relativisé.

« Si vous doutez de votre candidature, venez nous rejoindre », l’appel de Jadot et Roussel

Yannick Jadot avait déjà repoussé l’idée d’un pré-premier tour dans la matinée, après la main tendue par Montebourg. « La politique se crée sur des dynamiques, pas sur un accord de sauvetage », avait-il défendu. Jean-Luc Mélenchon a lui aussi refusé, par la voix d’Eric Coquerel. « Nous, l’union, on la propose déjà autour d’un candidat, d’un programme et de notre stratégie de l’union populaire », a fait valoir le député LFI.

Ce jeudi matin, Jadot défend, sans le dire, un ralliement de la candidate socialiste à sa candidature. « Le panache que nous avons eu il y a cinq ans, c’est de retirer notre candidature, de discuter du projet » avec le candidat socialiste d’alors, Benoît Hamon, a-t-il rappelé. Ajoutant qu’il appelait les socialistes, « conscients de leur faiblesse », à travailler « à un socle commun », mais en gardant en tête que « dans le camp du progrès il n’y a pas d’alternative à un projet écologique ». Bref, « c’est une candidature écologiste qu’il faut à la présidentielle ».

Interrogé quelques minutes plus tard sur France Info, le candidat communiste Fabien Roussel a refusé, lui, d’opposer un « non » explicite. Et d’ajouter que « participer à une primaire pour poser la question des personnes, ce n’est pas le choix que nous voulons faire ». « Je réponds à Anne Hidalgo comme à Arnaud Montebourg: si vous doutez de votre candidature, venez nous rejoindre, autour du pacte des jours heureux ».

Logiquement, la Primaire populaire se rallie, elle, à l’idée d’une gauche unie derrière un seul candidat. Le mouvement citoyen qui plaide pour une candidature commune à la présidentielle, a salué ce jeudi « les prises de positions décisives d’Anne Hidalgo et d’Arnaud Montebourg ». « Anne Hidalgo et Arnaud Montebourg ont entendu la volonté de 70% de l’électorat des gauches et de l’écologie, qui attendent le rassemblement pour que l’écologie et la justice sociale gagnent en 2022 », a souligné dans un communiqué Mathilde Imer, porte-parole de la Primaire populaire.

La Primaire populaire a mis en place un socle commun de propositions, avec treize partis politiques des gauches et de l’écologie, et veut organiser un vote du 27 au 30 janvier. Plus de 240.000 personnes se sont déjà engagées à y participer. Anne Hidalgo comptait, comme Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot, parmi les dix personnalités présélectionnées, mais tous trois ont refusé d’y participer la semaine dernière. L’ancienne ministre Christiane Taubira fait aussi partie des présélectionnés, mais elle n’est pour le moment pas candidate. La liste définitive sera présentée le 15 janvier.

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