Municipales à Marseille: pourquoi la sénatrice Samia Ghali aura un rôle décisif – BFMTV

La sénatrice ex-socialiste Samia Ghali, qui a déjà remporté huit sièges au conseil municipal à Marseille, pourrait être faiseuse de reine dans le troisième tour qui doit avoir lieu samedi.

Rien n’est encore joué dans la seconde ville française. Les Marseillais vont devoir attendre samedi, le troisième tour des élections municipales, avant de connaître leur nouveau maire. Car si la candidate du Printemps marseillais Michèle Rubirola est largement arrivée en tête en nombre de voix (avec 38%) devant la candidate LR Martine Vassal (30%) dimanche, ni la droite ni la gauche n’ont obtenu la majorité absolue de 51 conseillers municipaux nécessaires pour remporter la mairie. A Marseille, où l’on vote par secteur, la gauche a remporté quatre secteurs sur huit, la droite trois.

Les 101 conseillers vont désormais devoir choisir leur futur maire, et tisser des alliances en vue de revendiquer une majorité absolue au conseil municipal. Or même avec leurs éventuels alliés naturels, il n’est pas certain que Michèle Rubirola ou Martine Vassal parvienne à faire basculer le scrutin en sa faveur.

Marseille tangue encore

Mais la situation politique est quelque peu bloquée, et tous les regards se tournent désormais vers les trois conseillers du dissident LR Bruno Gilles, mais surtout vers les huit de la sénatrice Samia Ghali. C’est cette figure des quartiers populaires du nord de Marseille qui pourrait permettre à l’un des deux camps de gagner le troisième tour de ces municipales.

“Ce n’est pas le troisième tour auquel on s’attendait, c’est-à-dire avec deux blocs à égale distance, avec pour arbitre le RN. Cette situation est presque confuse: Bruno Gilles à droite et Samia Ghali vont jouer ce rôle d’arbitre sans que personne ne puisse savoir vraiment où ça va tomber”, souligne auprès de l’AFP Nicolas Maisetti, chercheur en sciences politiques.

8 sièges pour Samia Ghali

A droite comme à gauche, des tractations et autres négociations se mettent déjà en place pour essayer de convaincre Samia Ghali de rejoindre l’un des deux camps. Le Printemps marseillais, situé à gauche sur l’échiquier politique, espère ainsi que la sénatrice ex-socialiste Samia Ghali lui apporte son soutien. Cette dernière a en effet été réélue dans le 8e secteur de la cité phocéenne (15e et 16e arrondissements, les quartiers nord), et obtenu huit sièges au conseil municipal.

“Vous avez les Verts qui ont rejoint Samia Ghali, elle est plutôt d’origine de gauche, mais pour autant elle ne s’entend pas du tout avec le Printemps marseillais”, a relevé lundi matin sur
franceinfo le président LR de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur Renaud Muselier.

A ses yeux, les blocs de voix engrangées par Samia Ghali et Bruno Gilles pour le conseil municipal ne sont pas “monolithiques” – une manière de laisser entendre que les négociations pourraient aussi être menées au niveau individuel.

Un rôle d’arbitre

Cette incertitude laisse de l’espoir à la candidate LR Martine Vassal, ou tout au moins à son camp, car son crédit a été entamé par son historique revers dans les bourgeois 6e et 8e arrondissements, où Jean-Claude Gaudin, qui quitte l’Hôtel de ville après 25 ans à la mairie, était systématiquement réélu dès le premier tour.

Un secteur “normalement imperdable”, a rappelé Renaud Muselier. Pour lui, la présidente de la métropole Aix-Marseille et du département des Bouches-du-Rhône reste toutefois “légitime, si elle rassemble”, a-t-il poursuivi, tout en glissant aussi le nom de Lionel Royer-Perreault, réélu dimanche soir dans son secteur des 9e et 10e arrondissements.

Joël Gombin, politologue à la Fondation Jean-Jaurès, prédit auprès de l’AFP que “Samia Ghali va faire monter les enchères”. “Aucun scénario n’est exclu, même si la pression politique va être assez forte pour qu’elle se rapproche du Printemps marseillais”, abonde l’expert.

Benoît Payan, qui vient d’être élu maire du 2e secteur de Marseille (2e et 3e arrondissements) pour le Printemps marseillais, assure ne pas être inquiet, et estime être “en capacité de fabriquer une majorité, en capacité de proposer samedi un gouvernement municipal le plus large possible”. “Qui peut croire que Samia Ghali va offrir sur le tapis vert une victoire à la droite qu’elle combat depuis 25 ans ?”, s’est-il encore interrogé ce lundi sur franceinfo.

Ce lundi, Samia Ghali n’a pas encore pris la parole mais ses moindres faits et gestes vont être scrutés dans les prochains jours, car son positionnement pourrait peser et faire pencher la balance d’ici samedi.

Jeanne Bulant Journaliste BFMTV

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