Mikhaïl Gorbatchev, dernier dirigeant de l’URSS, est mort à l’âge de 91 ans – Le Figaro
DISPARITION – Plus tacticien que stratège, cet ancien apparatchik rêvait d’un socialisme à visage humain. S’obstinant à réformer l’Union au mépris des nations, il s’est éloigné des aspirations des peuples qu’il avait éveillées.
Mikhaïl Gorbatchev aura été le bon champion de deux mauvaises causes: «la survie du communisme et le maintien de l’Union soviétique.» Cette formule lapidaire d’un intellectuel moscovite résume toute l’histoire… Celle d’un réformateur exceptionnel, dont la faiblesse fut d’être «le dernier des Soviétiques». Passionnément, viscéralement.
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Cette donnée irréductible a si profondément modelé la vision du monde de Mikhaïl Gorbatchev qu’elle a fini par l’abattre. Lui qui avait toujours su anticiper les réactions de ses adversaires politiques du parti n’a pas vu venir le cyclone des renaissances nationales. Il s’est obstiné à réformer l’Union au mépris des nations.
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Certains parleront de faute, voire d’aveuglement politique. Mais Gorbatchev avait-il les moyens de ne pas être aveugle? Gorbatchev pouvait-il renier Gorbatchev? «Nous ne pouvons nous séparer, camarades, s’écriait-il en décembre 1990 devant un congrès d’écrivains. C’est écrit dans nos gènes!»
L’homme de la perestroïka a-t-il jamais dit autre…