Manifestations contre le passe sanitaire : sixième samedi de mobilisation – Le Monde
A l’approche de la rentrée, les opposants au passe sanitaire et à la vaccination comptent accroître la pression sur le gouvernement pour leur sixième week-end de mobilisation, avec plus de 200 manifestations prévues en France.
Des rassemblements sont annoncés à partir de midi dans les principales villes (Paris, Toulon, Nice, Marseille, Perpignan…), mais aussi de petites agglomérations, comme Sarlat, Vichy ou Antibes. A Paris, quatre cortèges sont organisés, dont deux à l’initiative de collectifs de « gilets jaunes » et l’un à l’appel de Florian Philippot, ex-numéro 2 du Front national devenu chef de file des Patriotes.
Selon les estimations d’une source policière, entre « 170 000 et 220 000 » personnes devraient manifester. Samedi 14 août, le ministère de l’intérieur avait recensé 214 845 manifestants sur tout le territoire, un chiffre en légère baisse par rapport à la semaine précédente. De son côté, le collectif militant Le Nombre jaune, qui publie un décompte ville par ville, avait dénombré 388 843 participants, en légère baisse par rapport aux 415 000 du samedi précédent.
Vigilance sur les contenus antisémites
Alors que les mouvements de contestation sociale ont été marqués ces dernières années par de très fortes tensions avec les forces de l’ordre, cette vague se distingue par un calme relatif, attirant familles et personnes âgées. « Tant que les manifestations se tiennent en respectant les policiers, les gendarmes et le bien public, les gens ont le droit de manifester, qu’ils soient 100 000 ou 300 000 », a déclaré le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin.
M. Darmanin s’est néanmoins dit inquiet de l’apparition dans ces cortèges de certaines pancartes antisémites, nourries par les théories complotistes, des appels à la haine raciale faisant l’objet de plusieurs enquêtes judiciaires. « Je ne laisserai pas passer et j’ai donné des consignes aux préfets pour qu’il n’y ait pas de nouveau des démonstrations antisémites absolument inacceptables. »
Appel à soutenir Didier Raoult
Parmi les mots d’ordre des manifestations samedi figure en premier lieu le refus du passe sanitaire, perçu comme « une obligation vaccinale déguisée » ou une mesure « discriminatoire ». Ce document, qui atteste d’une vaccination complète, d’un test antigénique de moins de soixante-douze heures ou d’une preuve de maladie dans les six derniers mois, est exigé dans de nombreux lieux publics : restaurants, cinémas, musées, stades… Depuis lundi, son usage a été étendu à plus de 120 grands centres commerciaux de la région parisienne et de la moitié sud de la France.
Les manifestants expriment aussi des craintes sur l’extension de la vaccination aux moins de 12 ans, avec le slogan « Touche pas à mes enfants ». Cette mesure n’est « pas d’actualité » en France, a assuré jeudi le ministre de l’éducation, Jean-Michel Blanquer.
Autre mot d’ordre, relayé par Florian Philippot : le soutien au professeur Didier Raoult, promoteur d’un traitement controversé des malades du Covid-19, après les déclarations du directeur général de l’Assistance publique-Hôpitaux de Marseille, qui ne souhaite pas reconduire l’infectiologue de 69 ans à la tête de l’IHU Méditerranée infection.