Louis Lareng, le fondateur du SAMU, est mort – Blog Le Monde
Professeur de médecine, il est à l’origine de la création du SAMU en 1968, au sein des hôpitaux de Toulouse, puis de la loi qui étendra le SAMU à tous les départements français avec un numéro unique et gratuit, en 1986.
Le fondateur du SAMU, le professeur de médecine Louis Lareng, âgé de 96 ans, est mort dimanche 3 novembre à Toulouse, a annoncé dans un communiqué le préfet de la Haute-Garonne. Dans un tweet, la ministre de la santé Agnès Buzyn a salué « la mémoire » de ce spécialiste en anesthésie et réanimation, « qui a eu l’audace, en 1968, de créer le SAMU, dont on connaît le rôle majeur dans notre système de santé. Notre médecine d’urgence lui doit beaucoup », a souligné la ministre.
Louis Lareng était né le 8 avril 1923, à Ayzac-Ost, dans les Hautes-Pyrénées, commune dont il sera le maire de 1965 à 1977. Professeur de médecine, il est à l’origine de la création du SAMU en 1968, au sein des hôpitaux de Toulouse. Une circulaire de février 1969 autorise ensuite officiellement ces Services d’aide médicale urgente (SAMU), « service d’intérêt général », coordonnant les « secours privés et publics ».
Mais aucun numéro d’urgence opéré par un médecin coordonnateur n’est créé, ce que déplore M. Lareng dans une tribune au Monde en 1977. « Le progrès ne représente rien si l’homme ne peut en bénéficier, écrivait-il. [Ces mesures] ne [sont] pas difficiles à mettre en place, pour peu que l’on veuille aboutir. Cependant la volonté ne suffit pas : des moyens financiers sont indispensables. Une loi s’impose. »
En 1986, c’est chose faite. La « loi Lareng », du nom de celui qui est devenu député socialiste depuis, est adoptée à l’unanimité. Celle-ci étend le SAMU à tous les départements français avec un numéro unique et gratuit, le 15.
« Un grand humaniste »
L’ancien patron du SAMU à Toulouse, le docteur Jean-Louis Ducassé a exprimé sa tristesse sur Twitter, rappelant que M. Lareng « a été pour un grand nombre d’entre nous un exemple de dévouement au service public hospitalier ».
M. Lareng, également conseiller municipal de Toulouse de 1983 à 1995, était un « homme de progrès et d’innovation qui s’est intéressé très tôt à la télémédecine », écrit dans son communiqué le préfet de la Haute-Garonne, Etienne Guyot, qui a rendu hommage « à un grand humaniste ».
Louis Lareng « était un homme politique engagé, un socialiste humaniste et un républicain également investi dans les ordres patriotiques », salue de son côté, dans un communiqué, le maire (LR) de Toulouse, Jean-Luc Moudenc. « Son volontarisme faisait de Louis Lareng une personnalité remarquable. Je tiens à saluer sa mémoire aujourd’hui, lui qui fut mon parrain à la Légion d’honneur », ajoute le maire, qui rappelle que Louis Lareng a présidé l’Université Paul Sabatier de Toulouse de 1970 à 1976.
En 2016, Louis Lareng avait été promu au rang de grand officier dans l’ordre de la Légion d’honneur.