L’opposant russe Alexeï Navalny, toujours dans le coma, a atterri à Berlin – Le Monde
L’avion médicalisé transportant l’opposant russe Alexeï Navalny et arrivant de la ville russe d’Omsk a atterri à Berlin, samedi 22 août au matin, près de cinquante heures après que l’opposant est tombé inconscient à bord d’un autre avion, commercial celui-là, qui le ramenait chez lui, à Moscou. M. Navalny doit être ensuite transporté à l’hôpital de la Charité, dans la capitale allemande.
Le tumultueux feuilleton de son évacuation aura constitué un chapitre à part dans cette histoire dont l’issue n’est pas encore écrite. M. Navalny, 44 ans, est plongé dans le coma depuis jeudi, sur des soupçons d’empoisonnement, et son état reste critique. Son arrivée à Berlin, résultat d’une âpre bataille, est toutefois un motif d’espoir pour ses proches, à commencer par sa femme, Ioulia Navalnaïa, qui l’accompagne en Allemagne.
Dans la soirée de vendredi, après de nombreux revirements, l’hôpital d’Omsk a finalement donné son accord à un transfert. Il aura, ensuite, fallu encore attendre sept heures avant que l’avion de l’ONG allemande Cinema for Peace ne décolle de l’aéroport de la ville sibérienne. Aucune explication à ce délai n’a été fournie, mais il pourrait avoir un lien avec les multiples procédures judiciaires visant l’opposant sur le sol russe.
Chaque heure compte
Si les derniers instants avant le départ de Russie ont été aussi nerveux, c’est que chaque heure compte : selon les médecins de M. Navalny, il en va de sa survie autant que des chances d’établir avec certitude ce qui lui est arrivé.
L’implication de l’ONG Cinema for Peace tout comme le choix de l’hôpital berlinois de la Charité rappellent ainsi le précédent de Piotr Verzilov, en 2018. Ce militant des Pussy Riot, remarqué deux mois plus tôt pour son intrusion sur la pelouse lors de la finale de la Coupe du monde de football, était tombé subitement malade le 11 septembre, avec des symptômes comparables à ceux d’Alexeï Navalny. A l’issue de son transfert en Allemagne, quatre jours plus tard, les médecins avaient pu conclure à un empoisonnement mais sans déterminer avec certitude la substance utilisée.
Concernant Alexeï Navalny, le verdict est tombé de manière inattendue, quelques dizaines de minutes après un avis contraire. « Nous avons décidé de ne pas nous opposer à son transfert dans un autre hôpital, celui qui nous sera désigné par ses proches », a simplement déclaré aux journalistes Anatoli Kalinitchenko, le directeur adjoint de l’hôpital d’Omsk.
Soulagement immense pour ses proches
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