Limogeage de la préfète Marie Lajus : pour Gérald Darmanin, « un représentant de l’Etat doit être inattaquable et respectable » – Le Monde

Le ministre de l’intérieur et des outre-mer, Gérald Darmanin, en compagnie des élus Mansour Kamardine et Rachadi Abdou lors d’une visite à Mayotte, samedi 31 décembre 2022.

Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, s’est exprimé pour la première fois, dimanche 1er janvier, sur le limogeage de la préfète d’Indre-et-Loire, Marie Lajus, en dénonçant « beaucoup de mensonges » autour de cette affaire sur BFM-TV.

Dans cette déclaration depuis Mayotte, où il est en déplacement, M. Darmanin a affirmé que la décision de démettre la préfète de ses fonctions n’avait « rien à voir avec des projets immobiliers ». « Mais parfois au comportement des uns et des autres », a-t-il ajouté de manière sibylline. L’éviction de Marie Lajus a suscité une mobilisation inédite d’élus locaux, de parlementaires, de responsables d’associations et d’une ancienne procureure générale de Paris par le biais d’une pétition, d’une tribune et de courriers.

Les soutiens de Mme Lajus expliquent qu’elle a été limogée pour s’être opposée à un projet d’implantation d’un incubateur de projets de recherche dans le parc du château Louise-de-la-Vallière, à Reugny, ce qui avait irrité des élus. « Nous avons tous considéré, a poursuivi le ministre, dans la responsabilité qui est la nôtre, et moi, je prends mes responsabilités, qu’il fallait savoir changer lorsque les choses n’allaient pas ». « Un représentant de l’Etat doit être inattaquable et respectable et lorsque ce n’est pas le cas, je prends mes responsabilités en tant que chef de l’administration », a-t-il accusé sans citer le nom de la préfète.

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Lundi, lors de sa prise de fonctions, Patrice Latron, le successeur de Mme Lajus, a tenu une conférence de presse au cours de laquelle il a évoqué ce limogeage. Il a ainsi fait valoir que dans le « métier passionnant » de préfet, il y avait « des servitudes ».

« Dans ces servitudes, a-t-il dit, il y a le fait qu’on est à la disposition du gouvernement. On est révocable ad nutum, c’est-à-dire d’un signe de tête. Ça fait partie des conditions d’exercice du métier. Il faut l’intégrer. C’est extrêmement désagréable quand ça vous arrive (…) mais il faut l’intégrer. C’est comme ça ! » Gérald Darmanin avait lui aussi insisté sur le fait que les préfets étaient nommés à la discrétion du gouvernement. Leur nomination est décidée en conseil des ministres sur proposition du ministre de l’intérieur, le chef de l’Etat ayant le dernier mot.

Le Monde avec AFP

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