L’ex-otage française Sophie Pétronin est arrivée en France après sa libération au Mali – Le Monde

Sophie Petronin à son arrivée à Paris, entourée d’Emmanuel Macron et de Jean-Yves Le Drian.

Sophie Pétronin, la dernière otage française dans le monde, a recouvré la liberté au Mali jeudi 8 octobre ; elle était attendue vendredi à la mi-journée en France, pour l’épilogue de près de quatre années de détention aux mains de djihadistes présumés. L’avion en provenance du Mali transportant Mme Pétronin, son fils, un médecin et des diplomates, s’est posé vendredi à 12 h 45 sur la base aérienne de Villacoublay, au sud de Paris.

La septuagénaire, masquée et vêtue d’un imperméable beige, a été accueillie au pied du Falcon par le président, Emmanuel Macron, et le ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. C’est la deuxième fois que M. Macron accueille des ex-otages de retour en France, après les deux touristes libérés au Burkina Faso en mai 2019.

« Sa libération est un immense soulagement. Aux autorités maliennes, merci. Le combat contre le terrorisme au Sahel se poursuit », a réagi dès jeudi soir Emmanuel Macron, sur Twitter.

« Tu étais à mes côtés en me disant : “tiens bon” »

Sophie Pétronin a été libérée jeudi en même temps qu’un prêtre et un jeune Italien, ainsi que l’homme politique malien Soumaïla Cissé. Les retrouvailles entre la septuagénaire et son fils Sébastien Chadaud, qui s’est battu depuis le début de la captivité de sa mère pour que son sort ne soit pas oublié, ont eu lieu jeudi soir à l’aéroport de Bamako, où les otages ont fait une première étape.

« Tu étais là à mes côtés en me disant : tiens bon », peut-on l’entendre dire, la tête recouverte d’un fin voile banc, à son fils, sur une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.

Les otages, aux mains du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), une alliance de groupes djihadistes affiliée à Al-Qaïda, ont été reçus à la présidence malienne, où ils sont apparus en bonne santé. Leur libération parachève une opération dont la genèse, le déroulement, mais aussi les implications concernant le gouvernement de transition au Mali, sont entourés de vastes zones d’ombre.

Elle a coïncidé avec la remise en liberté entre dimanche et mardi de plusieurs dizaines de prisonniers que des responsables maliens, s’exprimant sous le couvert de l’anonymat, ont présentés comme des djihadistes, mais dont l’identité et le profil n’ont pas été divulgués.

Après quatre jours d’informations, de rumeurs et de confusion, la présidence malienne a rompu jeudi soir le silence observé par les autorités de Bamako, mais aussi de Paris. Mme Pétronin et M. Cissé ont d’abord embarqué dans un avion à Tessalit, ville du vaste Nord désertique, proche de la frontière algérienne, avant de retrouver les leurs à Bamako.

Peu après le tweet de la présidence malienne, le gouvernement malien a également annoncé la libération des Italiens Nicola Chiacchio et Pier Luigi Maccalli. Jamais leurs noms n’étaient jusqu’alors apparus publiquement dans ces rumeurs et négociations de libération.

« Pour le Mali, je vais prier »

Sophie Pétronin, 75 ans, avait été enlevée le 24 décembre 2016 à Gao (nord du Mali), où elle vivait et dirigeait depuis des années une organisation d’aide à l’enfance. « Pour le Mali, je vais prier, implorer les bénédictions et la miséricorde d’Allah, parce que je suis musulmane. Vous dites Sophie, mais c’est Mariam que vous avez devant vous », a-t-elle dit.

Pier Luigi Maccalli, installé depuis onze ans au Niger, avait été enlevé en 2018 à son domicile de Bamoanga (sud-ouest du Niger), proche du Burkina Faso.

Il est apparu pour la première fois dans une vidéo tournée en mars 2020, en compagnie d’un compatriote, Nicola Chiacchio, a indiqué un journal privé nigérien. Nicola Chiacchio, jusqu’alors inconnu, a été présenté par les médias comme un jeune homme ayant disparu dans le nord du Mali en février 2019 alors qu’il voyageait à vélo.

Quant à Soumaïla Cissé, 70 ans, figure de l’opposition malienne, il avait été enlevé le 25 mars alors qu’il faisait campagne pour les élections législatives dans la région de Tombouctou (nord-ouest du Mali).

Le Monde avec AFP

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