L’imam Iquioussen expulsé vers le Maroc après plusieurs rebondissements judiciaires – Le Monde

L’imam marocain Hassan Iquioussen à Mons, en Belgique, le 10 novembre 2022.

Les autorités belges ont expulsé, dans la soirée du vendredi 13 janvier, l’imam marocain Hassan Iquioussen, 58 ans, vers Casablanca. Arrêté le 30 septembre près de la ville de Mons, il avait, depuis, multiplié les procédures pour tenter d’éviter cette mesure, ainsi que son retour en France, où il était visé depuis la fin juillet par une mesure d’expulsion. Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, lui reprochait « un discours prosélyte émaillé de propos incitant à la haine et à la discrimination, porteur d’une vision de l’islam contraire aux valeurs de la République ».

Jeudi 12 janvier, le consulat général du Maroc à Liège a finalement délivré un laissez-passer autorisant le départ du prédicateur fiché « S », permettant ainsi de mettre fin au casse-tête juridique auquel étaient confrontées les autorités belges.

« Le prédicateur de haine a été renvoyé (…). Pas de place pour les extrémistes étrangers dans notre pays », a commenté, sur Twitter, Nicole de Moor, la secrétaire d’Etat belge à l’asile et la migration. Elle a, par ailleurs, remercié les autorités françaises pour leur « bonne coopération ». L’entourage de M. Darmanin évoquait, vendredi soir, « une grande victoire contre le séparatisme ».

Après l’arrestation de l’imam, la justice belge avait rejeté les termes du mandat d’arrêt européen lancé par Paris. M. Iquioussen était introuvable en France lorsque le Conseil d’Etat avait définitivement validé son arrêté d’expulsion, le 31 août. Et, à l’époque, les autorités de Rabat refusaient de leur côté de délivrer le laissez-passer qui aurait permis un éloignement vers le Maroc.

Longues tractations

Dans un premier temps, M. Iquioussen avait obtenu des décisions favorables en Belgique, la justice de Tournai, puis Mons, actant l’illégalité d’une éventuelle remise à la France puisque le droit belge – et européen – ne prévoit pas de sanction pénale en cas de « soustraction à l’exécution d’une mesure d’éloignement », ce qui était l’incrimination retenue par la Paris.

Le prédicateur allait toutefois être ensuite placé dans un « centre de retour fermé » près de Liège, puisqu’il ne disposait pas du droit de séjourner en Belgique. Et il se voyait dès lors signifier un ordre de quitter le territoire. A l’étape suivante, ses avocats n’obtenaient pas gain de cause devant le Conseil du contentieux des étrangers, une instance de recours qui estimait notamment que, s’il devait retourner en France, M. Iquioussen aurait droit à un procès équitable.

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Le gouvernement belge comprenait toutefois très vite compris que les autorités françaises ne comptaient pas s’encombrer à nouveau de l’imam et misaient sur une expulsion vers le Maroc décidée par la Belgique. « L’objectif de la France est qu’Hassan Iquioussen reste en dehors du territoire national », confirmait à l’époque une source gouvernementale à Paris.

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