L’Egypte va commander 30 Rafale supplémentaires à la France – BFMTV

D’après le média en ligne Disclose, la France et l’Egypte ont conclu fin avril un contrat de 3,95 milliards d’euros.

L’Egypte va passer commande de 30 avions de combat Rafale supplémentaires à la France, a indiqué ce lundi une source proche du dossier, confirmant en partie des informations dévoilées par le média d’investigation en ligne Disclose. Gros client de l’industrie française d’armement, Le Caire a été le premier pays étranger à acheter des Rafale, en 2015. Ce contrat pour 24 appareils de l’avionneur Dassault était assorti d’une option pour 12 autre Rafale, qui n’avait jamais été levée.

Dassault n’a pas souhaité commenter cette information qui marquerait un nouveau gros succès commercial pour l’avion français. “Des discussions très avancées ont en effet lieu avec l’Egypte et des annonces pourraient intervenir très prochainement”, a de son côté réagi une source gouvernementale française.

D’après Disclose, la France et l’Egypte ont conclu le 26 avril un contrat d’un montant total de 3,95 milliards d’euros, comprenant la vente de 30 avions de chasse Rafale ainsi que deux autres contrats au bénéfice du missilier MBDA et de Safran Electronics & Defense. Selon le média d’investigation, qui cite des documents gouvernementaux égyptiens détaillant les termes du contrat, l’Egypte a obtenu un prêt garanti par la France à hauteur de 85% pour financer ces achats. Une délégation égyptienne devait parapher l’accord ce lundi à Paris.

L’Egypte sous la pression

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a été reçu en décembre par Emmanuel Macron, qui lui a remis la Grand-Croix de la Légion d’honneur. Cette décision, dans un pays accusé par les ONG de bafouer les droits humains, avait suscité des réactions outrées sur les réseaux sociaux. Emmanuel Macron s’était abstenu de mettre trop de pression sur l’Egypte, où l’arrivée au pouvoir du président Sissi en 2015 s’est accompagnée d’une répression croissante contre toute forme d’opposition, islamiste ou libérale.

“Je ne conditionnerai pas notre coopération en matière de défense, comme en matière économique, à ces désaccords”, avait déclaré le président français. Les deux pays affichent volontiers leur convergence sur d’autres enjeux de sécurité régionale, comme les rivalités avec la Turquie en Méditerranée orientale ou le conflit israélo-palestinien. En revanche, la France fait partie des pays qui ont demandé à l’Egypte, dans le cadre de l’Onu, de cesser d’abuser de sa législation antiterroriste pour museler les opposants. Les organisations de défense des droits humains accusent l’Egypte d’utiliser des armements contre des civils, notamment pour réprimer l’opposition et les activistes. Le Caire réfute systématiquement ces accusations.

L’inquiétude exprimée par Emmanuel Macron sur la situation des droits de l’Homme en Egypte, lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue en janvier 2019, avait mis fin à la lune de miel entre la France et l’Egypte, qui n’avait depuis pas conclu de nouveau contrat, observait en novembre le député Jacques Maire dans un rapport sur le contrôle des exportations d’armement.

P.L. avec AFP

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