Législatives 2022 : où en sont les négociations des partis de gauche avec La France insoumise ? – franceinfo

Qui rejoindra la Nouvelle Union populaire écologique et sociale pour essayer de porter Jean-Luc Mélenchon à Matignon ? “Nous sommes à quelques pas d’un accord historique”, a assuré, mardi 3 mai sur Europe 1, le chef des négociateurs du Parti socialiste, Pierre Jouvet, dans le cadre des pourparlers avec La France insoumise en vue des élections législatives. Un éventuel accord pourrait être soumis “au débat” lors du bureau national du PS mardi soir, a-t-il avancé.

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En cette date anniversaire de la victoire du Front populaire de 1936, seuls deux partis de gauche ont déjà trouvé un terrain d’entente avec LFI. Deux autres formations ont claqué la porte. Mais trois autres pourraient rejoindre la ronde dans les prochaines heures ou les prochains jours, avant une convention d’investiture des membres de la Nupes prévue samedi. Franceinfo fait le point sur l’avancée des discussions, parti par parti.

Ils ont trouvé un accord

Génération.s. Le mouvement fondé par Benoît Hamon, ex-candidat socialiste à la présidentielle de 2017, a conclu un accord avec LFI dès jeudi 28 avril, avec l’espoir d’obtenir “au moins 10 à 15” circonscriptions réservées. “Nous considérons qu’on a peu de temps à perdre, parce que chaque journée de perdue pour l’unité est une journée dans laquelle nous n’allons pas combattre ensemble”, avait alors pressé son coordinateur national Benjamin Lucas, porte-parole de Yannick Jadot lors de la présidentielle.

Europe Ecologie-Les Verts. Membre du Pôle écologiste comme Génération.s, EELV a été le premier poids lourd à rejoindre LFI sous la bannière de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale. Une décision approuvée en conseil fédéral, dans la nuit de dimanche à lundi : 84 représentants d’EELV ont voté pour l’accord, 10 contre et 8 blanc. EELV a obtenu une centaine de circonscriptions réservées au Pôle écologiste, sur un total de 577. Depuis, le parti de Julien Bayou est partie prenante aux négociations avec les autres formations.

Ils négocient toujours

Le Parti communiste français. Allié historique de LFI, le PCF a assuré, lundi, de la “volonté commune” des deux partis à “construire cette grande coalition de la gauche”. Son secrétaire national, Fabien Roussel, espérait alors “conclure cet accord” dans la journée ou dans la nuit. Finalement, les négociations n’ont pas abouti. Un accord semblait toutefois en bonne voie mardi matin. “L’exécutif national du PCF vient de donner un mandat favorable à sa délégation nationale pour finaliser le projet d’accord, s’est réjoui dans un tweet le négociateur communiste Igor Zamichiei. Ce projet sera soumis à 15 heures à son conseil national, après consultation des conseils départementaux.”

Le Parti socialiste. Le PS représente le dossier le plus épineux de ces discussions. Le parti avait été initialement écarté des pourparlers, avant de rejoindre la danse le 27 avril. Et ce malgré la fronde interne d’un courant minoritaire et de figures historiques comme Jean-Christophe Cambadélis, Stéphane Le Foll et François Hollande, qui juge un éventuel accord “inacceptable”

Le camp du premier secrétaire Olivier Faure se dit toutefois prêt à “construire quelque chose de solide”, sans “calendrier préfixé”. Les échanges ont été mouvementés, et même suspendus en fin de semaine par le PS, inquiet d’une “logique hégémonique” de LFI. Des avancées ont eu lieu lundi. Le patron du PS s’est rendu en personne au siège des “insoumis” pour participer aux négociations. Et une nouvelle session est prévue mardi 3 mai, dès 10 heures. “On ne va pas régler tous les points en l’espace de quelques heures, alors que depuis dix ans on ne se parlait plus”, a expliqué le chef des négociateurs socialistes, Pierre Jouvet.

Le Nouveau Parti anticapitaliste. Le NPA a “répondu favorablement”, dès le 19 avril, à l’invitation que lui avaient adressée les “insoumis” par courrier. Depuis, les négociations patinent. Le parti de Philippe Poutou a répété son opposition à la présence du PS au sein de la Nupes. “Nous ne croyons pas que le parti qui a été le principal agent du social-libéralisme depuis 40 ans dans ce pays puisse devenir du jour au lendemain une force de rupture avec les politiques libérales et antisociales”, a défendu le NPA jeudi. Les tractations devaient reprendre mardi matin, au siège de LFI.

Ils ont dit non

Le Parti radical de gauche. Le PRG a annoncé lundi son refus de s’associer aux négociations en cours, après un vote interne à 90,5% en ce sens. Rappelant son attachement à la construction européenne, à la laïcité et au nucléaire, le parti de centre gauche évoque des désaccords “considérables” avec La France insoumise. Il dit préférer son “indépendance” et ses “valeurs” à “des arrangements” et des “reniements profonds”. Quitte à mettre son avenir “en danger”, le PRG présentera sous ses couleurs “une centaine de candidats” aux législatives. Il compte trois députés dans la législature actuelle.

Lutte ouvrière. Contrairement au NPA, LO a fait savoir jeudi qu’il n’entendait pas “cautionner” la démarche initiée par LFI, assimilée à une opération de rafistolage du réformisme” de gauche. Se voulant “totalement indépendant des directions réformistes”, le parti de Nathalie Arthaud s’oppose à tout projet de gouvernement et dénonce “le piège du système politique bourgeois qui consiste à substituer le combat électoral au combat de classe”. Lutte ouvrière envisage donc de faire cavalier seul “dans toutes les circonscriptions de la métropole, pour défendre le ‘camp des travailleurs’.

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