L’Australie torpille le « contrat du siècle » pour la livraison de sous-marins français – Le Monde

Une image d’ordinateur montrant un Shortfin Barracuda de Naval Group, à Cherbourg, en 2016.

Touché coulé pour le « contrat du siècle » attribué au constructeur français Naval Group (ex-DCNS) par l’Australie, en 2016, pour la livraison de douze sous-marins conventionnels. Le partenariat franco-australien a été torpillé, jeudi 16 septembre, par la nouvelle alliance stratégique entre l’Australie, les Etats-Unis et le Royaume-Uni, qui prévoit, cette fois, la livraison d’une flotte de sous-marins à propulsion nucléaire par Washington.

Au cœur du traité de sécurité « Aukus », annoncé jeudi par les trois dirigeants américain, Joe Biden, britannique, Boris Johnson, et australien, Scott Morrison, se trouve la décision surprise de doter la marine australienne de sous-marins nucléaires. Les Américains promettent de partager leur technologie nucléaire avec les Australiens – alors que l’Australie ne dispose pas d’industrie nucléaire.

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Pourtant l’Australie était déjà liée à la France pour renouveler sa flotte sous-marine, avec un chantier naval établi à Adélaïde, en Australie-Méridionale. En avril 2016, Canberra avait jeté son dévolu sur Naval Group pour la livraison de douze Shortfin Barracuda, version à moteur diesel-électrique du modèle initialement à propulsion nucléaire de la firme française.

Budget alourdi

Naval Group l’avait alors emporté face à l’allemand ThyssenKrupp Marine Systems et au japonais Mitsubishi Heavy Industries, pour ce qui était alors baptisé le « contrat du siècle » de 50 milliards de dollars (environ 35 milliards d’euros, à l’époque), dont environ 8 milliards pour Naval Group et les entreprises françaises. Il s’agissait du contrat de défense le plus important jamais octroyé par l’Australie, pour remplacer sa flotte de Collins, avec une première livraison escomptée à l’horizon 2030.

Les destins militaires australiens et français devaient de la sorte être liés sur un demi-siècle, avec, outre la conception et la fabrication des embarcations, des transferts de connaissances et des créations d’emplois à la clé. L’Australie misait sur « une construction australienne, des emplois australiens et de l’acier australien », assurait le premier ministre d’alors, Malcolm Turnbull. En scellant formellement l’« accord historique » en décembre 2016, à Adélaïde, le ministre de la défense français, Jean-Yves Le Drian, se réjouissait, lui, d’un « jalon important dans l’approfondissement de [la] relation bilatérale, notamment dans les domaines de la coopération opérationnelle entre [les] deux marines ».

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