Larmes, Miss Belgique et « Hymne à la joie »… Le Parlement européen dit adieu aux députés britanniques – 20 Minutes

Des députés britanniques brandissent des écharpes — Francisco Seco/AP/SIPA

« It’s not goodbye, it’s au revoir ». Que ce soit un « adieu » ou un « au revoir », c’était la dernière séance des députés britanniques au Parlement européen ce mercredi avant le Brexit, prévu ce vendredi. Entre les larmes de certains Européens convaincus et l’exaltation de Nigel Farage, cette journée historique a été particulièrement intense pour les députés européens.

Le groupe des sociaux-démocrates (S & D) a organisé une cérémonie d’adieu en l’honneur des députés du Labour. A la tribune, la cheffe du groupe parlementaire, l’Espagnole Iratxe Garcia Perez, essuie quelques larmes. Le président du Parlement, David Sassoli, tente de la consoler.

Ambiance match de foot

Face à elle, les eurodéputés du Labour brandissent avec fierté des écharpes rouges et bleues, aux couleurs des drapeaux européen et britannique : « Unis dans la diversité ». L’élu Rory Palmer en a eu l’idée. « Je me suis dit qu’une écharpe de football pouvait symboliser l’amitié toute particulière entre le Royaume-Uni et nos amis européens, qui va perdurer après cette semaine si triste ».

Certains pleurent, d’autres s’embrassent. Les « standing-ovations » se succèdent. Tous veulent croire au retour, un jour, du Royaume-Uni. « Quand on verra que le Brexit ne fonctionne pas, il y aura peut-être une opportunité pour revenir », espère Richard Corbett, chef de file des députés Labour, qui se souvient d’avoir été l’un des premiers stagiaires britanniques au Parlement.

« Mister Brexit » dans le « rôle du méchant »

Contraste frappant avec Nigel Farage, l’homme fort du Brexit, qui, lui, ne boude pas son plaisir : « Cela fait vingt ans que j’essaie de perdre mon boulot, ça arrive enfin ! » s’amuse celui qui a été réélu à quatre reprises depuis son premier mandat d’eurodéputé en 1999. Pour son ultime conférence de presse bruxelloise, il assure le show, tout sourire devant ses supporters, qui s’esclaffent à chaque bon mot.

Nigel Farage, l'artisan du brexit, hilare, le 29 janvier 2020 au Parlement européen.
Nigel Farage, l’artisan du brexit, hilare, le 29 janvier 2020 au Parlement européen. – Virginia Mayo/AP/SIPA

« Voici l’homme du moment, M. Brexit », l’introduit son chargé de communication, qui demande à ce qu’il n’y ait dans la salle « ni applaudissements, ni sifflets ». Farage, élu dans une institution qu’il rejette mais qui lui a offert sa notoriété, le reconnaît : il a aimé jouer le rôle du « méchant ». Et revendique la théâtralité de son personnage. Il espère que le Royaume-Uni deviendra un concurrent pour l’UE, dont il souhaite la fin, et que le Brexit entraînera d’autres départs, citant la Pologne, le Danemark et l’Italie.

« Un grand drame »

Drôle d’ambiance dans l’immense bâtiment du Parlement européen, plein à craquer en ce jour historique. Des dizaines de caméras, de l’Europe entière, assurent duplex et interviews. Ici, l’Italien Antonio Tajani, l’ex-président de l’hémicycle. Là, l’Allemand Manfred Weber, éphémère candidat à la présidence de la Commission européenne, en grande conversation avec le Polonais Donald Tusk, ancien chef du Conseil européen.

« Tout le monde regrette profondément le Brexit et ça se ressent dans les couloirs du Parlement », souligne l’eurodéputé luxembourgeois Christophe Hansen (PPE). « J’ai vécu beaucoup de discours (d’adieu), qui nous mettent presque les larmes aux yeux. Ce sont des collègues qui croient en l’UE. On sent que pour eux, c’est vraiment un grand drame », ajoute-t-il.

Au milieu de cette effervescence, Miss Belgique 2020 fait une apparition aussi lunaire que remarquée, à l’invitation d’une élue belge qui veut lui expliquer le rôle des institutions européennes. Pas grand monde, en revanche, à l’extérieur, sinon un couple de touristes qui observe l’Union Jack flotter pour encore quelques heures, aux côtés des autres drapeaux de l’UE.

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