L’ancien premier ministre japonais Shinzo Abe dans « un état très grave » après avoir été blessé par balle – Le Monde

L’ancien premier ministre japonais Shinzo Abe, à Tokyo, en septembre 2020.

Des coups de feu ont été tirés, vendredi 8 juillet, sur l’ancien premier ministre japonais Shinzo Abe lors d’un rassemblement électoral à Nara, dans l’ouest du pays, a rapporté le gouvernement nippon. « On a tiré sur l’ancien premier ministre vers 11 heures 30 [4 h 30, heure de Paris] à Nara. Un homme suspecté d’être le tireur a été interpellé. L’état de santé de M. Abe est actuellement inconnu », a déclaré le secrétaire général du gouvernement, Hirokazu Matsuno, à la presse.

Selon l’actuel premier ministre, M. Abe est dans « un état très grave ». Un peu plus tôt, des médias locaux croyaient savoir qu’il ne présentait aucun signe de vie. « C’est un acte barbare en pleine campagne électorale, qui est la base de la démocratie, et c’est absolument impardonnable », a ajouté M. Kishida, disant prier pour la survie de M. Abe, son ancien mentor politique et dont il avait été ministre des affaires étrangères de 2012 à 2017.

Citant des sources policières, la chaîne de télévision publique NHK avait déclaré plus tôt qu’un homme d’une quarantaine d’années avait été arrêté pour tentative de meurtre et qu’une arme à feu lui avait été confisquée.

L’ancien chef de l’exécutif, âgé de 67 ans, prononçait un discours lors d’un rassemblement de campagne en vue des élections sénatoriales de dimanche, lorsque des coups de feu ont été entendus, ont expliqué NHK et l’agence de presse Kyodo.

« Il prononçait un discours et un homme est arrivé par derrière », a déclaré à NHK une jeune femme présente sur les lieux. « Le premier tir a fait le bruit d’un jouet. Il n’est pas tombé et il y a eu une grosse détonation. Le deuxième tir était plus visible, on pouvait voir l’étincelle et de la fumée », a-t-elle ajouté. « Après le deuxième tir, des gens l’ont entouré et lui ont fait un massage cardiaque », a-t-elle encore témoigné.

M. Abe s’est effondré et saignait du cou, a déclaré une source du Parti libéral-démocrate (PLD) au pouvoir à l’agence de presse Jiji. Contactés par l’Agence France-Presse, ni le PLD ni la police locale n’étaient en mesure de confirmer ces informations dans l’immédiat.

Dans cette image tirée d’une vidéo, l’ancien premier ministre japonais Shinzo Abe, au centre, est à terre à Nara, dans l’ouest du Japon, après avoir été touché par balle, le vendredi 8 juillet 2022.

« Farouche défenseur de l’ordre multilatéral »

M. Abe est le premier ministre japonais à être resté le plus longtemps au pouvoir. Il a été en poste en 2006 pour un an, puis de nouveau de 2012 à 2020, date à laquelle il avait été contraint de démissionner pour des raisons de santé. Les réactions des dirigeants internationaux se multiplient.

Sur Twitter, le président français, Emmanuel Macron, s’est dit « profondément choqué par l’attaque odieuse dont Shinzo Abe a été victime ». « Pensées à la famille et aux proches d’un grand premier ministre. La France se tient aux côtés du peuple japonais », a-t-il écrit.

L’ambassadeur américain au Japon, Rahm Emanuel, a déploré cette attaque. « Nous sommes tous tristes et choqués par l’attaque par balle contre l’ancien Premier ministre Abe Shinzo. Abe-san a été un dirigeant exceptionnel du Japon et un allié indéfectible des États-Unis. Le gouvernement et le peuple américains prient pour le bien-être d’Abe-san, de sa famille et du peuple japonais », a déclaré M. Emanuel dans un communiqué.

Dans la foulée, les Etats-Unis sont « profondément préoccupés » par l’attaque par balle contre l’ancien premier ministre japonais Shinzo Abe, a déclaré vendredi le secrétaire d’État américain Antony Blinken. « C’est un moment très, très triste », a dit M. Blinken aux journalistes lors d’une réunion du G20 à Bali.

Le premier ministre britannique démissionnaire, Boris Johnson, s’est dit, vendredi, « consterné et attristé » après cette attaque « abjecte ». « Mes pensées vont vers sa famille et ses proches », a-t-il tweeté. De son côté, le président du Conseil européen, Charles Michel, s’est dit vendredi « choqué et attristé par l’attaque lâche » contre Shinzo Abe, qu’il a décrit comme un « véritable ami, farouche défenseur de l’ordre multilatéral et des valeurs démocratiques ». « L’UE est aux côtés du peuple du Japon et [du premier ministre] Fumio Kishida en ces temps difficiles. Profondes condoléances à sa famille », a écrit M. Michel sur Twitter.

Le premier ministre indien, Narendra Modi, s’est dit, sur Twitter, également « profondément bouleversé », décrivant l’ex-premier ministre japonais comme un « ami cher », ajoutant : « Nos pensées et nos prières sont avec lui, sa famille et le peuple japonais. »

Le Japon dispose de l’une des législations les plus strictes au monde en matière de contrôle des armes à feu, et le nombre annuel de décès par de telles armes dans ce pays de 125 millions d’habitants est extrêmement faible. L’obtention d’un permis de port d’arme est un processus long et compliqué, même pour les citoyens japonais, qui doivent d’abord obtenir une recommandation d’une association de tir, puis se soumettre à de stricts contrôles de police.

Le Monde avec AFP

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