« L’affaire Fillon » devant la justice trois ans après – Ouest-France éditions locales
François Fillon, son épouse Penelope et son ancien suppléant, Marc Joulaud, sont jugés durant neuf jours à Paris, à partir de ce lundi, dans l’affaire des emplois présumés fictifs de la femme de l’ex-Premier ministre.
fictives ou surévaluées.
Ce dossier retentissant est jugé à partir de lundi 24 février – sauf renvoi à mercredi en raison de la grève des avocats – à Paris. L’ex-Premier ministre, 66 ans, et son ancien suppléant, Marc Joulaud, 52 ans, maire de Sablé-sur-Sarthe (Sarthe) candidat à sa réélection, comparaissent pour détournement de fonds publics. Penelope Fillon, 64 ans, est renvoyée pour complicité et recel de ce délit.
Plus d’un million d’euros perçu
L’épouse aurait perçu 1,054 million pour des contrats entre 1998 à 2007, puis en 2012-2013. François Fillon a toujours défendu la réalité des emplois de sa première et plus importante collaboratrice
dans la Sarthe. Elle gérait l’agenda local
, le courrier parlementaire
et rédigeait parfois des mémos
, soutient la défense, parlant de contributions essentiellement orales »
et de notes manuscrites au fur et à mesure détruites.
Mais pour les juges d’instruction, les nombreux éléments présentés comme preuves
d’un travail effectif, destinés à faire masse
, ne démontrent rien
. Les activités décrites ne vont pas au-delà du rôle social joué de manière assez traditionnelle par les conjoints
de politiques. Ils estiment aussi exagéré l’argument de la discrétion cultivée par Pénélope Fillon
.
L’emploi de cette dernière auprès de Marc Joulaud, quand son mari est nommé ministre à partir de 2002, n’était pour l’accusation qu’une contrepartie
et un moyen pour le couple d’augmenter ses revenus
. Elle était d’ailleurs mieux payée que son député.
Les Fillon sont aussi poursuivis pour recel et complicité d’abus de biens sociaux pour l’emploi de conseiller littéraire obtenu par la mère de famille à la Revue des deux mondes de leur ami Marc Ladreit de Lacharrière, entre 2012 et 2013. Le couple se voit enfin reproché des emplois de complaisance
accordés à deux de ses enfants lorsque François Fillon était sénateur. Ainsi que, pour lui encore, la non-déclaration d’un prêt (50 000 €) de M. Lacharrière.
Les trois prévenus encourent dix ans de prison, de lourdes amendes et des peines d’inéligibilité. Leurs avocats plaideront la relaxe. L’Assemblée nationale, partie civile au procès, réclame « le remboursement de 1,08 million d’euros, au titre des rémunérations, si la juridiction considère que l’emploi de Penelope Fillon était fictif ».