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Le jour où… En 1981, le RPR comptait devenir le parti dominant de l’opposition malgré son élimination au premier tour de la présidentielle

Archive du « Monde » du 9 juin 1981.

Il y a quarante et un ans, le candidat du Rassemblement pour la République (RPR), Jacques Chirac, éliminé au premier tour de l’élection présidentielle, se donnait les apparences d’un vainqueur. Faisant leur la devise du Taciturne – « Il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer », – les Chiraquiens donnaient l’impression d’avoir allègrement supporté leurs échecs successifs des dernières années, pouvait-on lire dans Le Monde daté du mardi 9 juin 1981.

« D’où viennent ces ressources d’optimisme qui semblent inépuisables et qui bravent toutes les adversités ? Comment, après tant de turbulences, les gaullistes se considèrent-ils encore comme porteurs d’un “message d’espoir” ? Comment peuvent-ils voir dans leur chef un recours toujours disponible ? », se questionnait le journaliste André Passeron.

« En quatre ans, Jacques Chirac a su constituer un mouvement de masse et développer son implantation militante à travers tout le pays. Mais, trop habitués à ne se concevoir que comme parti de gouvernement, trop longtemps maîtres ou émanation du pouvoir, les gaullistes n’ont pas su s’adapter à la situation nouvelle lorsque les leviers de l’Etat leur ont échappé », analysait-il. « De plus, l’ambiguïté de leurs positions à l’égard du président de la République de 1976 à 1981, leur présence dans la majorité malgré les critiques adressées au gouvernement Barre ont accentué l’inconfort de leur situation et paralysé leurs initiatives », écrivait encore M. Passeron.

Pour s’adapter à une situation qu’ils n’avaient jamais connue sous la Ve République, les amis de M. Chirac comptaient s’inspirer, en partie, de l’attitude que les socialistes avaient adoptée et qui leur avait si bien réussi. Ils souhaitaient donc faire, tout d’abord, porter leur effort sur la préparation des élections locales à venir, les cantonales de 1982, et surtout les municipales de 1983. En cherchant à reconquérir certains bastions provinciaux qui étaient passés à l’union de la gauche, ils espéraient surtout s’efforcer de retrouver une audience nationale qui s’était amenuisée.

En attendant, quelle stratégie voulait mettre en place M. Chirac pour les législatives des 14 et 21 juin 1981 ? « Il ne s’agit pas de contester la légitimité du nouveau chef de l’Etat ni de réaliser un troisième tour qui serait celui de la revanche », écrivait enfin André Passeron, poursuivant : « Selon une doctrine que les défenseurs de la Ve République avaient pourtant toujours dénoncée, le maire de Paris propose de créer, face aux pouvoirs que détient la gauche, un contrepoids parlementaire. »

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