« La tension monte » entre Moscou et l’UE, situation « très dangereuse » aux frontières de l’Ukraine – Le Monde

Le chef de la politique étrangère de l’Union européenne, Josep Borrell, s’adresse aux médias, lundi 19 avril.

Les tensions entre la Russie et l’Europe montent d’un cran alors que les troupes russes sont de plus en plus nombreuses à la frontière ukrainienne et que l’état de santé d’Alexeï Navalny s’aggrave de jour en jour. « Les relations avec la Russie ne s’améliorent pas. Au contraire, la tension s’accroît dans différents domaines », a déploré le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell, au début d’une réunion informelle avec les ministres des affaires étrangères des Vingt-Sept, lundi 19 avril.

La visioconférence devait débuter par une discussion sur les expulsions de diplomates survenues de part et d’autre entre Prague et Moscou, a-t-il fait savoir. La décision de la République tchèque d’expulser 18 diplomates russes, accusés d’espionnage, est une « provocation », a estimé, lundi, le Kremlin. « Nous ne sommes catégoriquement pas d’accord avec de telles conclusions » sur les diplomates russes, a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. « C’est une provocation et un acte inamical », a-t-il réagi.

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La « situation s’aggrave » pour Navalny

Les ministres vont ensuite s’entretenir de l’état de santé « très inquiétant » d’Alexeï Navalny. « Les Européens ont demandé aux autorités russes de lui fournir des soins de santé. Notre demande n’a pas été prise en compte. Maintenant que la situation s’aggrave, nous rendons les autorités russes responsables de la santé de M. Navalny », a averti Josep Borrell. Entre-temps, l’administration pénitentiaire a annoncé le transfert de l’opposant russe dans un hôpital pour détenus de la région, tout en évoquant un état « acceptable ».

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a balayé les critiques occidentales. « Nous ne pouvons pas accepter de telles déclarations de la part de représentants d’autres gouvernements » a-t-il déclaré aux journalistes. « Nous ne suivons pas l’état de santé des prisonniers russes. »

Autre gros sujet : l’Ukraine et la situation « très dangereuse » provoquée par le déploiement de troupes russes à ses frontières. Les ministres européens auront un entretien avec leur homologue ukrainien Dmytro Kouleba.

Les Vingt-Sept vont tenter de se mettre d’accord sur les leviers à actionner, mais aucune sanction contre Moscou n’est, pour le moment, en discussions. « Nous allons voir au cours de la journée », a confié à l’AFP un responsable européen. Le président Emmanuel Macron a évoqué cette option, samedi, « en cas de comportement inacceptable » de la Russie.

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Jeu d’équilibriste

« Un conflit reste une possibilité avec un tel déploiement de troupes. Le danger d’un conflit par accident ne peut être écarté », a confié un haut responsable européen. « Vladimir Poutine est en difficulté sur le plan intérieur et la Russie perd de son influence en Ukraine et sur la scène internationale. Je ne pense pas qu’il y ait des calculs de géopolitique dans ses actions. Seulement la crainte », a-t-il analysé.

Moscou a déployé « deux armées et trois unités de troupes aéroportées aux frontières ouest de la Russie pour des exercices », a fait savoir la semaine dernière le ministre russe de la défense Sergueï Choïgou.

L’Ukraine craint que le Kremlin ne cherche un prétexte pour l’attaquer. Le président Volodymyr Zelensky a demandé à l’OTAN et à l’UE d’accélérer le processus d’adhésion de son pays pour envoyer au Kremlin « un vrai signal », mais cela lui a été refusé. « Personne ne veut donner un prétexte à la Russie. L’OTAN comme l’UE soutiennent les aspirations de l’Ukraine, mais sans enclencher le processus d’adhésion », ont expliqué plusieurs diplomates des deux organisations.

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Le Monde

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