Incendies dans l’Hérault : ce que l’on sait du pompier pyromane en quête d'”adrénaline”, qui a avoué être à l’ – franceinfo

Le pompier pyromane de l’Hérault a passé sa première nuit en prison, mis en examen jeudi 28 juillet pour destruction des forêts. Interpellé dans la nuit de mardi à mercredi, il risque 15 ans de prison et 150 000 euros d’amende. On fait le point sur ce que l’on sait.

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Plusieurs départs de feux ces trois dernières années

L’homme de 37 ans, marié, père de 2 enfants, a été interpellé mercredi 27 juillet dans l’Hérault. Selon le communiqué du procureur de la République de Montpellier, il a reconnu devant les enquêteurs avoir provoqué plusieurs départs de feux ces derniers jours, voire même ces trois dernières années.

Son véhicule avait été repéré sur les lieux de plusieurs départs de feux les 21 et 26 juillet dernier.Le sapeur-pompier volontaire a expliqué “vouloir provoquer des interventions de sapeurs-pompiers afin de s’extraire d’un cadre familial oppressant”, de bénéficier de reconnaissance sociale, mais aussi en raison de “l’adrénaline” provoquée par ces feux.

Incendies : un pompier volontaire héraultais avoue être à l'origine de départs de feu depuis trois ans (FRANCE 2)

Pompier volontaire, forestier, élu et pyromane

Il y avait bien des soupçons à Saint-Jean-de-la-Blaquière autour de l’action d’un pompier pyromane avec ces départs de feu, toujours bien calculés, par grand vent, sur des secteurs vulnérables. Mais personne n’imaginait l’action d’un enfant du pays. D’ailleurs, l’homme de 37 ans mis en cause était pleinement investi dans la vie de sa commune. Habitant de Saint-Jean-de-la-Blaquière depuis toujours, il est pompier volontaire depuis 20 ans. Ancien président de l’amicale des pompiers, il exerçait le métier de forestier sapeur et est aussi conseiller municipal de sa commune, en charge des festivités. Il a été suspendu à titre conservatoire par les pompiers de l’Hérault.

Dans une interview donnée l’an passé au site “Le journal toulousain”, l’homme racontait comment il passait ses journées à débroussailler, élaguer les bords de route pour limiter les départs de feux, pointant du doigt le réchauffement climatique. À la question “Quel conseil donnez vous aux sapeurs-pompiers ?”, il avait répondu : “C’est un métier de passion. Nous sommes guidés par l’adrénaline et l’envie de sauver notre nature.”

“On est tous accros. Il y en a même parfois qui disent qu’on est fous.”

Le pompier pyromane de l’Hérault

dans une interview au Journal toulousain

Sur place, le choc, la “colère” et “des soupçons”

Dans la caserne de Saint-Jean où il travaille, les pompiers interrogés par France Bleu Hérault se disent sous le choc et expliquent ressentir un sentiment de “trahison“. Une cellule psychologique y a été mise en place. 

“Il y avait des soupçons, il y avait des signalements” à propos de cet homme, selon le lieutenant-colonel Jérôme Bonnafoux, porte-parole de sapeurs-pompiers de l’Hérault. “Nous essayons au mieux de détecter des profils qui seraient suspects”, assure-t-il, notamment en demandant le casier judiciaire de ceux qui veulent devenir sapeur-pompier, mais “ce n’est pas forcément suffisant. (…) Il faut qu’on améliore effectivement ces systèmes”. Mais le porte-parole des sapeurs-pompiers de l’Hérault estime que “ce qu’il faut retenir, c’est que c’est une minorité.”

“Tout le monde le condamne parce que quand on devient pompier, on devient d’abord pompier pour aider les autres.”

Lieutenant-colonel Jérôme Bonnafoux, porte-parole des pompiers de l’Hérault

à franceinfo

Le maire de Saint-Jean-de-la-Blaquière, Bernard Jannich, lui-même ancien pompier professionnel du Sdis, est “très en colère et consterné”, a-t-il déclaré au micro de France Bleu Hérault. “On ne soupçonnait pas du tout ce garçon. Un pyromane, c’est un garçon isolé qui a des pulsions et qui est malade.” Il met lui aussi en garde contre de possibles amalgames : “Je veux bien qu’on le classe sapeur-pompier, forestier, élu, c’est normal. Mais il y a 3 500 pompiers dans l’Hérault et il y a un cas.” À noter que cet homme n’est pas mis en cause dans l’important incendie qui s’est propagé dans le secteur de Gignac le 26 juillet et qui a été “fixé” le lendemain.

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