Incendie à Rouen. Une semaine après, ce que l’on sait – Ouest-France

Une semaine après l’incendie de l’usine Lubrizol, des mesures ont montré la probable émission de dioxines. Le préfet de Seine-Maritime a tenu une nouvelle conférence de presse, ce mercredi 2 octobre 2019.

Le préfet de Normandie, Pierre-André Durand, a donné une conférence de presse, ce mercredi 2 octobre 2019, une semaine après l’incendie de l’usine Lubrizol, pendant lequel plus de 5 000 tonnes de produits chimiques sont parties en fumée.

Des émissions de dioxines possibles

Fait majeur : « Il est possible que l’incendie ait provoqué l’émission de dioxines », des polluants organiques toxiques persistant dans l’environnement, a déclaré le directeur général de l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris), Raymond Cointe.

Comment se déroulent les analyses ? « Nous avons pris des lingettes que l’on frotte sur des surfaces qui se trouvaient sous le panache de fumée. Et, à côté, nous avons une lingette témoin d’un site qui se trouvait hors panache, détaille Raymond Cointe. Pour six lingettes, les niveaux d’écart sont relativement faibles. » Deux autres interrogent davantage : des résultats complémentaires sont nécessaires pour vérifier ces données. « La source principale de contamination aux dioxines est l’ingestion », a ajouté le scientifique, confirmant que les risques à long terme pouvaient aller jusqu’aux cancers.

« Nous ne savons pas tout aujourd’hui parce que les analyses sont en cours et parce qu’il va falloir les poursuivre et pendant longtemps », a déclaré au Sénat Édouard Philippe, dont le gouvernement est critiqué pour sa gestion de ce que les pouvoirs publics présentent désormais comme « une catastrophe industrielle ».

Les analyses d’amiante élargies

Concernant l’amiante (contenue dans le toit des bâtiments qui ont brûlé) aussi, des analyses sont toujours en cours. Et elles vont être élargies par rapport au rayon initial de 300 m. « Dans cette zone, les premiers résultats révèlent un taux de trois fibres d’amiante par litre d’air alors que le seuil au-delà duquel le désamiantage est obligatoire est de cinq fibres. »

Pour écarter tout risque, de nouvelles investigations dans un rayon de 800 mètres débutent dès ce mercredi soir. Car, lors des explosions, du fibrociment a atterri chez des riverains. Les particuliers concernés doivent se signaler auprès de la préfecture.

Situation sur le site

Deux « chantiers » sont en cours au sein de l’usine Lubrizol. « D’une part, l’évacuation des 160 fûts dans un état délicat qui va avoir lieu dans les prochains jours avec l’installation d’une tente de protection. D’autre part, le pompage des huiles, dont l’odeur incommode des habitants. On espère avoir terminé cette opération en fin de semaine. » Des dépenses qui seront « à la charge de Lubrizol », a insisté le préfet de Seine-Maritime, qui tiendra désormais une conférence de presse quotidienne sur le suivi de la crise.

Suivi des particuliers et des professionnels

Six personnes se sont rendues, ce mercredi, à la cellule de soutien psychologique mise en place au centre Charlotte-Delbo. Concernant les quelque 240 pompiers mobilisés au plus fort de l’incendie, ils vont subir des prises de sang. 800 ordonnances ont été prescrites pour ces prochains jours, puis pour un suivi dans un mois et six mois.

Sur les critiques liées à la gestion de la crise, le préfet est resté ferme : « J’ai fait des choix qu’on peut critiquer mais je fais mon métier, j’explique et j’assume les choses. »

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