Guerre en Ukraine, en direct : couvre-feu de 36 heures à Kiev, progression des Russes dans le sud de l’Ukraine… le point sur la situation à la mi-journée – Le Monde

Le point sur la situation en Ukraine à la mi-journée

L’armée russe avance lentement et continue sa campagne de bombardements. Alors que les négociations entre les deux camps doivent reprendre ce mardi, l’opération militaire russe s’étend dans toute l’Ukraine. L’état-major de l’armée ukrainienne dit que « l’ennemi continue de mener des frappes avec des missiles et des bombes, de l’artillerie et des chars sur des infrastructures et des quartiers civils » dans plusieurs grandes et moyennes villes.

A Kiev. La capitale ukrainienne sera sous couvre-feu de mardi à 20 heures jusqu’au 17 mars à 8 heures du matin. Son maire, Vitali Klitschko, a justifié la décision en disant que « le moment [était] dangereux et difficile ». Cela alors que les premiers ministres de la Pologne, de la République tchèque et de la Slovénie sont en route pour rencontrer le président Volodymyr Zelensky et montrer « le soutien sans équivoque » de l’UE.

Plusieurs explosions ont retenti dans Sviatochyn et Podil, quartiers résidentiels de la ville, à l’aube. Selon les services d’urgence, plusieurs bâtiments ont été touchés, dont un d’une quinzaine d’étages qui a ensuite pris feu, provoquant la mort d’au moins deux personnes. De violents combats ont lieu depuis plusieurs jours à la périphérie nord-ouest de Kiev, dans les villes d’Irpin, Hostomel ou Boutcha. « De nombreuses rues sont devenues une bouillie d’acier et de béton. Les gens se cachent dans les caves depuis des semaines », a dit Oleksi Kouleba, gouverneur de la région de Kiev.

Selon un haut responsable américain, cité par Associated Press, les troupes russes sont à environ 15 kilomètres du centre-ville. Cependant, notre envoyé spécial Rémy Ourdan rapporte : « Kiev est encore ouverte au sud (…), les routes du sud sont praticables, permettant aux Kiéviens de fuir et à la capitale d’être ravitaillée. »

Dans le Sud. Le siège de Marioupol, ville portuaire stratégique, dure depuis plus d’une semaine. Le Comité international de la Croix-Rouge parle de conditions de vie « qui ne sont rien de moins qu’un cauchemar » pour les quelque 400 000 personnes qui s’y trouvent encore. Selon un bilan de la mairie de ce week-end, au moins 2 187 civils y ont péri depuis le 24 février, mais le nombre de morts serait en réalité bien plus élevé.

Pendant que les combats entre forces armées ukrainiennes et russes ont lieu au nord de la métropole, les missiles russes tombent et pulvérisent bâtiments civils et militaires, sans distinction. Le ministre des affaires étrangères turc, Mevlut Cavusoglu, a dit ce mardi que « les conditions pour l’évacuation des civils de Marioupol [étaie]nt en train d’émerger », après un échange avec son homologue russe rapporté par The Guardian.

Le ministère de la défense russe a lui assuré, selon plusieurs agences officielles russes, que l’armée avait désormais le contrôle de l’ensemble de la région autour de Kherson. Cette ville de 290 000 habitants, tombée il y a près de dix jours, est la seule grande agglomération ukrainienne sous contrôle russe depuis le début de l’invasion.

Dans l’Est. Les Russes tentent toujours de prendre Kharkiv, deuxième plus grande ville ukrainienne, selon l’état-major de l’armée du pays. « D’après les informations disponibles, l’ennemi prévoit de renforcer le regroupement de troupes (…) en direction de Kharkiv », affirme-t-il. Selon Michel Goya, historien militaire et ancien colonel, « un quart des forces [russes] sont consacrées aux sièges de Marioupol et Kharkiv », où « les forces ukrainiennes résistent et même contre-attaquent, mais pour combien de temps ? ». Le Comité international de la Croix-Rouge indique qu’un convoi de 30 bus est prêt à quitter la ville de Soumy, à 150 kilomètres au nord-ouest de Kharkiv.

Valentin Reznitchenko, gouverneur de la région de Dnipro, affirme que l’armée russe a bombardé l’aéroport international de la ville dans la nuit de lundi et mardi, détruisant notamment les pistes de décollage et d’atterrissage. Dnipro est une ville de près d’un million d’habitants dont l’emplacement est stratégique sur le fleuve Dniepr. C’est l’un des principaux points de franchissement nécessaires à l’armée russe pour prendre le contrôle de l’est de l’Ukraine, en prenant en tenaille les soldats ukrainiens massés près du Donbass.

Un bilan humain encore incertain et près de 3 millions de réfugiés. Au moins 636 civils ont été tués depuis le début de cette guerre, selon le décompte fait dimanche par l’ONU, qui souligne que ce bilan est probablement très inférieur à la réalité. Près de 3 millions de personnes, dont 1,6 million d’enfants, ont fui les combats et les bombardements en quittant le pays et environ 2 millions d’autres ont été déplacées à l’intérieur de ce dernier. Près de 1 300 militaires ukrainiens ont été tués, selon le président Volodymyr Zelensky, alors que la Russie a diffusé le 2 mars son seul et unique bilan : 498 soldats tués. Le Pentagone a fourni pour sa part une estimation de 2 000 à 4 000 morts russes en quatorze jours.

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