Flambée des tarifs de l’énergie : Jean Castex annonce un « bouclier tarifaire », la hausse des prix du gaz bloquée à partir de novembre – Le Monde

Jean Castex sur le plateau de TF1, le 30 septembre 2021.

A sept mois de la présidentielle, l’augmentation continue des prix du gaz et de l’électricité est un sujet sensible pour l’exécutif. Jeudi 30 septembre, le premier ministre, Jean Castex, a annoncé au 20 heures de TF1 la mise en place d’« un bouclier tarifaire », pour « prémunir [les Français] contre ces hausses de tarifs ».

L’exécutif prévoit de bloquer le prix réglementé du gaz, qui concerne 5 millions de Français, jusqu’au printemps. A partir d’avril, « le prix du gaz devrait dégringoler » sur les marchés. Cette baisse sera répercutée plus lentement dans les factures des consommateurs, afin de lisser l’augmentation du prix sur toute l’année. La hausse de 12,6 % toutes taxes comprises, effective dès vendredi, des tarifs réglementés du gaz appliqués par Engie, sera la dernière appliquée.

Concernant le prix de l’électricité, qui devait augmenter d’environ 12 % en février, l’exécutif annonce qu’il diminuera le montant des taxes, afin de limiter la hausse finale sur la facture des consommateurs à 4 %.

A ce stade, le montant et l’assiette du chèque énergie restera « inchangé », précise le premier ministre, sauf « si les mesures de modération des prix ne suffisent pas ».

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Hausse générale des tarifs de l’énergie

Depuis plusieurs jours, la pression s’accentuait sur le gouvernement. « Les Français n’ont pas à prendre de plein fouet cette augmentation des prix du gaz […]. Nous assurerons notre rôle de protection des Français face à la flambée des prix de l’énergie », a assuré jeudi Bruno Le Maire, le ministre de l’économie, devant le Conseil national de l’hydrogène. Outre la hausse appliquée au 1er octobre, d’autres hausses avaient été déjà appliquées au 1er septembre (8,7 %), en août (plus de 5 %) et en juillet (près de 10 %).

Le bond des tarifs du gaz s’explique par une conjonction de raisons : stocks bas, forte demande due à la reprise économique, incapacité de la Norvège et de la Russie à augmenter leurs livraisons, spéculation sur les matières premières…

Les tarifs de l’électricité doivent eux aussi augmenter, car ils évoluent en fonction de ceux du gaz et de ceux des quotas de CO2, tous deux en train de flamber.

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Le spectre des « gilets jaunes »

Afin de faire face à ces hausses, le gouvernement avait pris les devants en annonçant le 15 septembre un versement exceptionnel de 100 euros en décembre pour les 5,8 millions de ménages qui bénéficient du chèque énergie.

Au-delà de l’enjeu social, l’exécutif cherche à désamorcer les risques d’un mouvement de protestation rappelant les « gilets jaunes », qui s’était cristallisé à l’automne 2018 autour de l’augmentation du prix des carburants automobiles.

Or, Emmanuel Macron, s’il est candidat à sa succession, fera en partie campagne en se présentant comme le défenseur du pouvoir d’achat des Français, qui, malgré la crise du Covid-19, a été globalement préservé en 2020 (+ 0,4 % selon l’Insee). Cette année, il « va augmenter de 1,5 % à 2 %. Donnons-nous rendez-vous fin 2021 pour vérifier », a déclaré jeudi matin Jean Castex, interrogé par Midi Libre en marge d’un déplacement à Montpellier.

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Depuis plusieurs jours, opposition, syndicats et associations de consommateurs pressent l’exécutif de prendre des mesures plus énergiques. « Avec 600 euros [de plus] sur la facture de gaz, l’aide de 100 euros annoncée par le gouvernement n’est clairement pas à la hauteur de la gravité de la situation », a dénoncé le député écologiste (ex-LRM) Matthieu Orphelin.

Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a pour sa part jugé nécessaire d’« augmenter encore » le chèque énergie et de l’« élargir » à plus de bénéficiaires, en particulier aux « franges des salariés qui sont un peu au-dessus » des critères actuels.

L’UFC-Que choisir propose plutôt une baisse temporaire de la TVA, prenant exemple sur l’Espagne, où elle a été réduite temporairement de 20 % à 10 %. « L’Etat matraque les consommateurs avec des taxes et une TVA à 20 % », a dénoncé son président, Alain Bazot.

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Le Monde avec AFP

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