Exclusif-sondage de la présidentielle : à neuf jours du premier tour, Macron et Le Pen toujours qualifiés – Paris Match

Frédéric Dabi, directeur général de l’Ifop, et Jean-Philippe Dubrulle, directeur des études analysent pour Paris Match une nouvelle semaine de notre sondage Ifop-Fiducial pour Paris Match-LCI-Sud-Radio, #LaPrésidentielleEnTempsRéel.

Le duel Macron – Le Pen tend à s’enraciner

Les intentions de vote en faveur du président sortant demeurent stables sur une semaine, pour s’établir aujourd’hui à 28% – un niveau certes inférieur aux sommets qu’il avait tutoyés au plus fort de la guerre en Ukraine, mais supérieur à l’avant-conflit. Cette stabilisation à un niveau élevé, à peine une semaine avant le premier de tour de l’élection présidentielle, semble donc paver la route du second tour à Emmanuel Macron . Une question subsiste néanmoins pour les derniers jours de la campagne : quel sera l’effet de « l’affaire McKinsey » ? Évoquée dans les conversations de 28% des Français et pleinement utilisée par les challengers du président sortant, l’usage massif des consultants privés durant le quinquennat pourrait constituer un « caillou dans la chaussure » du candidat et ce, au pire moment possible pour lui.

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Match de l’exécutif : Macron en position de force

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A ce stade, Emmanuel Macron reste néanmoins en tête des intentions de vote et à 6,5 points de sa première rivale, Marine Le Pen. Cette dernière atteint ce vendredi 21,5% et poursuit sa dynamique (+3 points en deux semaines). Elle retrouve d’ailleurs son score du 23 avril 2017, alors même qu’elle est cette fois concurrencée à droite par Éric Zemmour (crédité de 11%). La dynamique Marine Le Pen s’accompagne, dans une certaine mesure, d’une normalisation de son électorat : contrairement aux élections passées, la candidate du Rassemblement national enregistre des scores significatifs après de segments de population qui lui étaient habituellement hermétiques (12% chez les cadres, 14% chez les retraités). Avec un « ticket d’entrée » au second tour autour de 20% des suffrages, et une avance confortable sur les autres candidats, le duel Macron – Le Pen annoncé depuis des années tend donc à s’enraciner…

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Mélenchon en mesure de troubler le duel de second tour ?

… mais le leader de La France insoumise est-il en mesure de venir troubler cette hypothèse de second tour ? Crédité de 15% des intentions de vote aujourd’hui, Jean-Luc Mélenchon ne « grimpe » plus mais reste « perché » sur sa dynamique des dernières semaines. S’il accuse un retard de 6,5 points sur Marine Le Pen, on ne peut définitivement exclure que cet écart au demeurant « net » s’amenuise dans les derniers jours de la campagne dans la mesure où Jean-Luc Mélenchon est considéré comme le candidat le plus crédible sur le pouvoir d’achat, sujet incontournable du moment, devant Marine Le Pen (qui a progressé dans les intentions de vote notamment grâce à cette thématique). Le « trou de souris » visé par La France insoumise pour accéder au second tour semble d’autant plus atteignable que Jean-Luc Mélenchon bénéficie à date d’un électorat « interclassiste » : il recueille 15% chez les cadres, 18% chez les professions intermédiaires, 19% chez les employés et 17% chez les ouvriers. En s’érigeant en champion de « la France (de gauche) du travail », Jean-Luc Mélenchon pourrait donc relancer sa dynamique et enclencher une mécanique de vote utile dans la dernière ligne droite, au moment où ses concurrents à gauche, déjà affaiblis, montrent des signes de baisse.

Pécresse et Zemmour à la peine

La campagne de Valérie Pécresse prend un tour qui menace de rappeler aux Républicains le douloureux souvenir des élections européennes. Créditée de 11,5% des intentions de vote il y a une semaine, la présidente du conseil régional d’Ile-de-France a depuis reflué de deux points, pour passer sous la barre symbolique des 10%, à 9,5%. Ce faisant, elle se retrouve à 1,5 point derrière Éric Zemmour et pâtit de sa difficulté persistante à récupérer son électorat naturel : moins d’une personne sur deux ayant voté pour François Fillon en 2017 (45%) demeurerait fidèle aux Républicains. Si, par contraste, Éric Zemmour assoit sa place de quatrième dans la course à l’Élysée avec 11% d’intentions de vote en sa faveur, on n’observe aucun frémissement notable dans la foulée de son meeting au Trocadéro . Plus que pour la présidentielle, sa légère avance sur la candidate des Républicains le place en position de force dans la perspective d’une recomposition de la droite qui apparaît plus que jamais inévitable.

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