EN IMAGES. L’incendie en forêt de Brocéliande a laissé 400 hectares de désolation – Ouest-France

« Il n’y a plus rien ici, c’est désolant. » Jean-Jacques, pompier à Ploërmel (Morbihan), la cinquantaine, n’en est pourtant pas à son premier feu de forêt. Dès les premières heures de l’incendie qui a ravagé près de 400 hectares aux portes de la forêt légendaire de Brocéliande, il a lutté aux côtés de ses collègues. Devant cette étendue noire, il tente néanmoins de se consoler. « Il n’y a pas eu de morts ni de blessés. On a sauvé toutes les maisons. C’est déjà une victoire. » C’est la première fois qu’il retourne sur les lieux de l’incendie depuis que celui-ci est fixé.

« Un feu intelligent »

En compagnie du lieutenant Arnaud Pelard, chef du centre de secours de Campénéac, il se remémore les trois derniers jours. « C’était un feu intelligent. À chaque fois qu’il voyait des pompiers, il les contournait. » Malgré la fatigue et la tristesse, la plaisanterie provoque un léger sourire sur le visage émacié des deux soldats du feu.

Certaines zones ont été complètement ravagées par les flammes. | VINCENT MICHEL / OUEST-FRANCE

Sans la pluie de dimanche matin « on y serait encore »

À la manière d’entraîneurs de football, ils refont le match, tentent de comprendre comment le feu a évolué. En toute humilité. « On a eu vraiment de la chance qu’il pleuve dimanche matin, concède le chef de centre de Campénéac. Je pense que sinon, on y serait encore. » La peur, le danger, ils ne l’évoquent qu’à demi-mot. « À cet endroit, on fait demi-tour, le feu était trop puissant. »

Ce lundi 15 août, environ 50 pompiers et huit camions restaient sur place pour maintenir la surveillance et éteindre les dernières fumerolles. | VINCENT MICHEL / OUEST-FRANCE

Un seul bâtiment détruit

Pendant plus de trois heures, ils arpentent les 630 hectares parcourus par le feu. Ils repèrent au loin une énième reprise de feu, s’assurent calmement qu’elle est prise en charge et reprennent leur chemin. « Là, tu vois, indique Arnaud Pelard à son collègue, les flammes ont une première fois contourné ce moulin sans le toucher mais dans un second temps, il a complètement brûlé. » La vieille bâtisse datant du XVIIIe siècle avait été rénovée en gîte il y a neuf ans. C’est le seul bâtiment détruit. « Il y avait des locataires cette nuit-là. Ils ont été évacués le samedi matin. Quelques heures après, tout brûlait. »

Le moulin de Rohan datait du XVIIIe siècle. Il était devenu, depuis 2014, un gîte de 40 m2, au charme atypique. | VINCENT MICHEL / OUEST-FRANCE

Dans quelques mois, « juste un sale souvenir »

Le feu est désormais totalement fixé. Sur place à Campénéac, le dispositif a largement été diminué. Cinquante pompiers surveillent constamment la zone, éteignent les dernières fumerolles. Arnaud et Jean-Jacques parlent déjà de l’avenir. « Cet hiver, la vie devrait déjà commencer à reprendre le dessus. Il faudra de la pluie à l’automne mais dans quelques mois, ce sera juste un sale souvenir. »

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