En Ile-de-France, de nombreuses interventions chirurgicales reportées pour libérer des lits Covid – Le Monde

Dans les bureaux du service de soins intensifs Covid-19 de l’hôpital Delafontaine AP-HP, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), le 29 décembre 2021.

Le pire n’est jamais sûr mais les hôpitaux franciliens s’y préparent une nouvelle fois. Alors que la vague de Covid portée par Delta n’en finit pas, et que les cas d’Omicron atteignent chaque jour de nouveaux records, l’agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France a annoncé, jeudi 30 décembre, la déprogrammation à partir de la semaine prochaine de toutes les activités chirurgicales et médicales non urgentes dans la région. « Nous préservons les activités de cancérologie, de néphrologie, de pédiatrie, de greffes et de chirurgie cardiaque qui doivent être à tout prix maintenues », précise Didier Jaffre, directeur de l’offre de soins de l’ARS.

La veille, la direction de l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) avait déjà demandé à tous ses établissements de « limiter l’activité programmée de la semaine prochaine aux prises en charge pour lesquels un pronostic vital est en jeu ». Dans son message aux chefs de service, elle dressait ce tableau alarmant : « Les SAMU traitent un nombre d’appels considérablement plus élevé que d’habitude à la même époque de l’année; le nombre de lits brancards dans les services d’urgence est régulièrement au-dessus de 100 le matin; les lits de soins critiques sont tous occupés tout cela dans un contexte où les plannings sont encore plus complexes à faire compte tenu des arrêts maladie. »

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Frappée de plein fouet lors de la première vague de Covid, il y a près de deux ans, la région se prépare une nouvelle fois à affronter la tempête. Le taux d’incidence y a atteint un record : environ 1 400 Franciliens sur 100 000 étaient positifs au SARS-CoV-2 au cours des sept derniers jours, et l’incidence dépasse les 2 000 cas pour 100 000 à Paris. Les contaminations par le variant Omicron – plus contagieux mais moins dangereux que le variant Delta, selon les premières données – y représentent 70 % du total. « On a encore un peu de mal à le quantifier, mais on prépare les hôpitaux à un impact important », indique Didier Jaffre.

Déjà 735 lits de soins critiques sont occupés par des malades du Covid, soit environ 40 % de la capacité totale des établissements publics et privés (plus de 2 600 au pic de la vague du printemps 2020). La déprogrammation d’une partie des interventions chirurgicales permettra d’« armer » les 15 % de lits des soins critiques que les hôpitaux ont été contraints de fermer ces derniers mois faute d’infirmiers et d’infirmières.

La déprogrammation atteint 20 %

C’est le cas à l’hôpital Bichat, dans le nord de Paris. « Nous allons réaffecter une partie des infirmiers et infirmières des blocs opératoires pour rouvrir des lits de réanimation », témoigne Aurélie Gouel, anesthésiste et coprésidente du conseil de bloc, en soulignant l’effort consenti par ces soignants devenus la « variable d’ajustement » à chaque nouvelle vague. Alors que les chirurgiens n’ont pas rattrapé le retard accumulé au cours de l’année, la déprogrammation atteint déjà 20 %. « Les patients comprennent mais il y a une certaine lassitude », témoigne-t-elle.

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