EN DIRECT – Crise des sous-marins : Emmanuel Macron va s’expliquer avec Joe Biden cet après-midi – LCI

AFFAIRE – L’annulation par l’Australie d’une gigantesque commande de sous-marins français au profit des États-Unis a déclenché une crise diplomatique, la France dénonçant une “trahison” entre alliés. Suivez les dernières informations sur cette crise diplomatique inédite.

MACRON VA DISCUTER AVEC BIDEN CET APRÈS-MIDI

Gabriel Attal a rapporté ce qu’il s’était dit au cours du Conseil des ministres alors qu’Emmanuel Macron n’a toujours pas pris la parole dans cette crise diplomatique. “Il a surtout renvoyé aux prochaines étapes, dont la principale qui a lieu d’aujourd’hui : un échange avec Joe Biden, a annoncé le porte-parole du gouvernement. Ce sera un échange de clarification, pour clarifier à la fois les conditions dans lesquelles cette annonce a été décidée et faite et clarifier les conditions d’un réengagement américain dans une relation d’allié.” 

Emmanuel Macron et son homologue américain doivent s’entretenir cet après-midi. 

RETOURNEMENT

Quelques heures à peine avant l’annonce de la rupture du contrat, les autorités australiennes semblaient très satisfaites

Crise des sous-marins : la surprenante lettre envoyée par l’Australie à la France

MACRON VA DISCUTER AVEC BIDEN CET APRÈS-MIDI

Gabriel Attal a rapporté ce qu’il s’était dit au cours du Conseil des ministres alors qu’Emmanuel Macron n’a toujours pas pris la parole dans cette crise diplomatique. “Il a surtout renvoyé aux prochaines étapes, dont la principale qui a lieu d’aujourd’hui : un échange avec Joe Biden, a annoncé le porte-parole du gouvernement. Ce sera un échange de clarification, pour clarifier à la fois les conditions dans lesquelles cette annonce a été décidée et faite et clarifier les conditions d’un réengagement américain dans une relation d’allié.” 

Emmanuel Macron et son homologue américain doivent s’entretenir cet après-midi. 

LE DANEMARK DÉFEND BIDEN

Le Danemark, un des plus proches alliés des Etats-Unis en Europe, “ne comprend pas du tout” les critiques françaises et européennes visant Washington dans la crise des sous-marins, a affirmé sa Première ministre Mette Frederiksen mercredi, défendant le “très loyal” président américain Joe Biden.

La position de Copenhague tranche avec la réunion à Bruxelles mardi où les Européens ont exprimé leur solidarité avec Paris, même si plusieurs pays ont insisté pour préserver la relation transatlantique.

“Je pense qu’il est important de dire – par rapport aux discussions qui ont lieu en Europe en ce moment – que je vois Biden comme très loyal envers l’alliance transatlantique. Et globalement, on ne devrait pas transformer des défis concrets, qui existeront toujours entre alliés, en quelque chose qu’ils ne devraient pas être”, affirme Mme Frederiksen dans un entretien réalisé depuis New York (Etats-Unis) par le quotidien danois Politiken.”

QUITTER LE COMMANDEMENT DE L’OTAN ?

Le député LR et candidat à une primaire de la droite Eric Ciotti s’est prononcé mercredi pour une sortie de la France du commandement intégré de l’Otan.

“La réaction doit être extrêmement forte. La sortie du commandement intégré de l’Otan je crois est aujourd’hui nécessaire pour dire que la France doit retrouver une souveraineté plus forte, une politique gaullienne”, a-t-il déclaré sur franceinfo.

“Nous pouvons conserver une alliance naturellement, mais on ne traite pas des alliés comme les Américains l’ont fait”, a-t-il justifié.

Sous la présidence de Nicolas Sarkozy la France avait fait son retour, en 2009, dans le commandement intégré de l’Otan, 43 ans après l’avoir quitté sous l’impulsion du général de Gaulle.

ÉLYSÉE  : NON, LA FRANCE N’ABANDONNE PAS SON SIÈGE A L’ONU

“Non, la France n’a pas proposé de laisser son siège au Conseil de sécurité des Nations-Unies”. Le compte Twitter de l’Élysée a répondu sans ambiguïté ce matin aux rumeurs selon lesquelles la France s’apprêterait à abandonner son siège au Conseil de sécurité des Nations-Unies. 

L’allégation provenait d’un article du journal conservateur britannique The Telegraph, qui cite un “allié du président français” selon lequel la France cèderait son siège à l’Union européenne, “si celle-ci soutenait son projet d’armée européenne”.

AMPLEUR DE LA CRISE

“La crise est très profonde. Elle est comparable en intensité à celle de Suez en 1956”, affirme sur LCI Jean-Louis Bourlanges, président de la commission des affaires étrangères à l’Assemblée nationale.

“Aujourd’hui nous sommes sans doute l’Allié le plus motivé, le plus attentif à la réalité militaire des États-Unis et ils ont choisi de nous humilier, de nous rouler dans la farine. Ce qu’ils ont fait depuis deux ans n’est pas une incartade amoureuse, c’est un adultère de longue durée”, insiste-t-il.

OTAN

Quitter l’Otan comme certains le proposent ? “Quand il pleut, il y en a toujours un qui propose la politique de Gribouille, qui consiste à se jeter à l’eau. Mais ce n’est pas forcément le bon système”, affirme sur LCI ce mercredi Jean-Louis Bourlanges, président de la commission des affaires étrangères à l’Assemblée nationale.

“Est-ce que nous avons des valeurs communes aux pays d’Europe occidentale, aux États-Unis, à l’Angleterre ? Oui ! Nous défendons une certaine idée de l’Homme, de la démocratie”, dit-il. “L’Otan est une organisation militaire, et non politique. Donc les rapports entre la Chine et le monde occidental ne doivent pas se régler politiquement à l’intérieur de l’Otan, mais entre l’UE et les États-Unis”, fait-il de plus remarquer.

AUTOSABOTAGE AMÉRICAIN

“La priorité donnée par les Américains au Pacifique fait qu’ils ont besoin d’une Europe plus forte, militairement plus organisée, politiquement plus volontaire, notamment en Méditerranée. Je crois qu’ils se tirent une balle dans le pied”, affirme sur LCI ce mercredi Jean-Louis Bourlanges, président de la commission des affaires étrangères à l’Assemblée nationale, qui souligne que Joe Biden avait pourtant exprimé la volonté au début de son mandat de resserrer les liens avec ses alliés.

COLÈRE 

“Les Australiens sont durs, sont maladroits, le premier ministre est un personnage très particulier et infiniment moins sympathique et intelligent que son prédécesseur. Les Anglais, ils sont ce qu’ils sont, mais les Américains, on voit dès le début qu’ils sont dans une situation de duplicité absolue”, regrette sur LCI Jean-Louis Bourlanges, président de la commission des affaires étrangères à l’Assemblée nationale.

“Toute la construction politique qui a été menée par Blinken et Biden vis-à-vis de nous était basée sur le mensonge, sur la défiance et sur une rupture du contrat qui est inimaginable entre alliés”, ajoute-t-il.

CHANGEMENT DE CAP BRUTAL

“Ce qu’on découvre jour après jour sur cette affaire est terrifiant”, estime ce mercredi sur LCI Jean-Louis Bourlanges, président de la commission des affaires étrangères à l’Assemblée nationale. “Les Australiens ont changé d’attitude pour des raisons qui leur sont propres avec une brutalité extrême. Dans les chancelleries, il y a un oxymore qu’on dit toujours : ‘diplomate australien’, parce que les Australiens ne sont pas connus pour leurs vertus diplomatiques”, rapporte-t-il.

LE DRIAN ET BLINKEN RÉUNIS MERCREDI, PAS DE TÊTE-A-TÊTE PRÉVU

Les ministres des Affaires étrangères français et américain pourront “échanger leurs points de vue” mercredi à l’occasion d’une réunion avec d’autres puissances de l’ONU, mais aucun tête-à-tête n’est prévu. 

Une rencontre bilatérale est par ailleurs prévue mercredi entre Antony Blinken et Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne qui avait manifesté la solidarité de l’UE avec Paris.

LA MISE EN GARDE DE L’ANCIEN PREMIER MINISTRE AUSTRALIEN

Dans une tribune dans Le Monde, Kevin Rudd, l’ancien premier ministre australien, et signataire de l’accord stratégique entre Paris et Canberra, se montre très critique quant à la volte-face du gouvernement australien.

“Un tel manquement n’est pas acceptable entre adversaires, il l’est encore moins entre alliés. Du reste, Morrison n’a pas compris les répercussions plus larges de sa décision sur la politique étrangère, et c’est peut-être le plus consternant de toute cette histoire”, écrit-il notamment.

“La décision de Morrison aggrave donc encore un peu plus les tensions stratégiques en Asie du Sud-Est, région où la Chine a déjà remporté de grandes victoires sur les plans de l’économie et des relations internationales. Cette décision fait le jeu de la propagande déployée à travers le monde par la Chine”, développe-t-il.

MACRON REMERCIE MODI

Alors qu’Emmanuel Macron et le Premier ministre indien Narendra Modi se sont entretenus ce mardi pour réaffirmé leur volonté d’agir ensemble dans la zone indo-pacifique, le président français a remercié sur Twitter son homologue. 

“Merci d’avoir réaffirmer l’importance de notre partenariat. L’Inde et la france sont fortement engagées pour faire de la zone indo-pacifique un espace de coopération et de valeurs partagées. Nous continuerons notre travail dans ce sens”, a écrit le chef de l’État. 

POUR SARKOZY, “C’EST INADMISSIBLE”

Interrogé sur la crise des sous-marins à la sortie d’une séance de dédicace de son livre à Neuilly, l’ancien président Nicolas Sarkozy a estimé que “le président Macron a eu raison de réagir fermement. Entre alliés, ça ne se fait pas, c’est inadmissible”.

“Quand on est amis, ça donne des droits et des devoirs. Il va falloir en tirer les conséquences”, a-t-il ajouté.

BIDEN : “NOUS NE CHERCHONS PAS UNE NOUVELLE GUERRE FROIDE”

“Nous devons coopérer et gérer nos relations de manière calme, pour éviter un conflit. Nous avons tous cette responsabilité. Les États-Unis vont être un compétiteur féroce et défendre ses alliés, pour qu’aucun pays ne domine un autre. Nous ne cherchons pas une nouvelle  guerre froide ou un monde divisé en blocs”, a assuré le chef de l’État américain. 

“Les États-Unis sont prêts à travailler avec toute nation qui s’engage et recherche une résolution pacifique pour partager les défis, même si nous avons des désaccords intenses dans d’autres domaines. Nous allons tous faire face aux conséquences de nos échecs si nous n’arrivons pas à nous rassembler”, a-t-il ajouté. 

“NOUS VOULONS METTRE FIN AUX TENSIONS”, AFFIRME BIDEN

Le président américain a assuré vouloir “mettre fin aux tensions”, pour privilégier une coopération entre alliés. 

“Nous sommes à un tournant de notre histoire, nous sommes engagés pour un monde plus pacifique”, a-t-il affirmé. 

BIDEN : “NOUS ALLONS CONTINUER À TRAVAILLER AVEC NOS PARTENAIRES”

A la tribune, devant l’Assemblée générale des Nations unies, Joe Biden a affirmé : “Nous allons investir sur de nouvelles manières de nous engager dans le monde”. 

“Nous allons continuer à travailler avec nos partenaires, nos alliés, comme les Nations unies pour augmenter notre puissance collective et pour lutter contre des défis communs”, a-t-il détaillé.

Et d’ajouter : “Cette décennie va déterminer notre avenir face à des crises urgentes et des opportunités devront être saisies”.

CONSEIL DE DÉFENSE

JOE BIDEN VA S’EXPRIMER

Joe Biden doit s’exprimer vers 16h devant l’Assemblée générale des Nations unies à New York.

POUR PARLY, “C’EST UNE RUPTURE DE CONFIANCE ENTRE ALLIÉS”

S’exprimant à l’Assemblée nationale, la ministre des Armées a estimé que cette crise était “bien plus qu’une rupture de contrat”. “C’est une rupture de confiance entre alliés”, a-t-elle affirmé.

BERLIN JUGE LE COMPORTEMENT DE WASHINGTON “IRRITANT”

Le comportement des Etats-Unis dans l’affaire des sous-marins qui l’oppose à la France est “irritant et décevant”, a déclaré mardi le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas en marge de l’Assemblée générale de l’ONU.

“Je peux comprendre la colère de nos amis français”, “ce qui a été décidé – et la manière dont cela a été décidé – est irritant et décevant, pas seulement pour la France”, a-t-il dit à des journalistes à New York.

L’ONU EXHORTE LES ÉTATS-UNIS ET LA CHINE “AU DIALOGUE”

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a mis en garde mardi les Etats-Unis et la Chine contre une nouvelle dégradation du monde déjà “au bord du gouffre”, les appelant au “dialogue” et à la “compréhension”, à l’ouverture de l’Assemblée générale annuelle des Nations unies.

“Nous sommes confrontés à la plus grande cascade de crises de notre vie”, a-t-il relevé. “Je crains que notre monde ne se dirige vers deux ensembles différents de règles économiques, commerciales, financières et technologiques, deux approches divergentes dans le développement de l’intelligence artificielle – et finalement deux stratégies militaires et géopolitiques différentes”, a-t-il dit.

INTERVIEW

Le ministre français des Affaires Étrangères n’en finit pas de dire sa colère. La rupture d’un contrat d’armement par l’Australie aura généré la première brouille franco-américaine de l’ère post-Trump. Pour le spécialiste des États-Unis Jean-Eric Branaa, il n’y a pourtant pas matière à s’étonner.

Crise des sous-marins : “C’est du multilatéralisme… mais sans la France”

MAIN TENDUE À L’INDE

Le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre indien Narendra Modi se sont entretenus mardi en pleine crise des sous-marins australiens et ont réaffirmé leur volonté “d’agir conjointement dans un espace indo-pacifique ouvert et inclusif”, a annoncé l’Elysée.

Le chef de l’État “a rappelé l’engagement de la France à contribuer au renforcement de l’autonomie stratégique de l’Inde, y compris sa base industrielle et technologique, dans le cadre d’une relation étroite fondée sur la confiance”, a précisé la présidence française.

LE PEN VEUT QUE MACRON “SORTE DU SILENCE”

La présidente du Rassemblement national Marine Le Pen a appelé le chef de l’Etat à réagir face à la crise des sous-marins qui oppose la France aux Etats-Unis.

Se voyant demander si elle était surprise que le président ne se soit pas encore exprimé sur cette crise diplomatique, elle a estimé que “ce silence exprime une gigantesque gêne”. “Personne ne peut imaginer que nous n’ayons pas eu connaissance de la volonté de l’Australie d’abandonner, de rompre ce contrat”, a-t-elle lancé, en marge d’un déplacement à la Tour-du-Pin (Isère). 

“Emmanuel Macron, depuis le début de son mandat, va d’échec en échec (…) 

“C’est d’autant plus inquiétant que cette zone indo-pacifique est une zone où précisément la France est présente”. “Il faut qu’il (Macron) prenne la parole”, a-t-elle insisté

L’ALLEMAGNE RÉAGIT

La crise des sous-marins entre la France, les Etats-Unis et l’Australie est “un signal d’alarme pour tous dans l’UE”, a estimé mardi à Bruxelles le secrétaire d’Etat allemand aux Affaires européennes, Michael Roth.

“Nous devons nous poser la question sur la façon de conforter notre souveraineté, comment nous pouvons montrer plus d’unité sur les questions de politique extérieure et de sécurité”, a-t-il déclaré à son arrivée à une réunion des ministres des Affaires européennes.

ERIC CIOTTI SUR LCI

Le candidat à la primaire de la droite déplore l’absence de “réponse forte” de l’Europe.

Crise des sous-marins : “C’est l’arrogance d’Emmanuel Macron qui est sanctionnée”, assène Éric Ciotti

“SOLIDARITÉ” DES MINISTRES DE L’UE POUR LA FRANCE, ASSURE LE CHEF DE LA DIPLOMATIE EUROPÉENNE

Les pays de l’Union européenne ont apporté lundi leur “soutien” à la France dans la crise des sous-marins qui l’oppose aux États-Unis, a déclaré le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

Les ministres des Affaires étrangères des Vingt Sept, réunis à New York en marge de l’Assemblée générale annuelle de l’ONU, “ont exprimé clairement leur solidarité à l’égard de la France”, “un soutien clair”, a-t-il dit à la presse.

Selon lui, les Européens ont estimé que la dispute franco-américaine autour de l’annonce d’une alliance indo-pacifique entre les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie n’était pas “un sujet bilatéral” mais qu’il “affectait” toute l’Union européenne. Il a déploré que cela “n’aille pas dans la direction d’une plus grande coopération dans la zone indo-pacifique”.

RÉOUVERTURE DES FRONTIÈRES DES USA : UNE TENTATIVE D’APAISEMENT EN PLEINE CRISE DIPLOMATIQUE ?

Semblant vouloir déminer le terrain à l’orée d’une semaine d’entretiens tous azimuts à New York, la Maison Blanche a annoncé lundi la réouverture de ses frontières aux voyageurs vaccinés contre le Covid-19 – une demande récurrente des alliés européens.

Si la décision a été prise sur des bases sanitaires, la solution trouvée est aussi le fruit de la diplomatie, a glissé un haut responsable américain, laissant entendre que le timing n’était pas sans lien avec la crise transatlantique.

“L’EUROPE EST EXCLUE DE L’INITIATIVE” 

Jean-Yves le Drian s’est exprimé lundi soir devant l’ONU sur l’alliance militaire dans l’Indo-pacifique. “Certes, nous considérons qu’il y a une compétition avec la Chine (…) et qu’il importe parfois de répondre de manière musclée à la stratégie offensive de la Chine. Mais il faut proposer une stratégie de compétition et de concurrence assumée dans l’indo-pacifique pour qu’un modèle alternatif puisse être trouvé. Pour l’instant, l’Europe est exclue de cette initiative”, a-t-il estimé. 

LE DRIAN SUR LA CRISE DIPLOMATIQUE 

Le ministre des Affaires français étrangères Jean-Yves Le Drian a dénoncé devant l’ONU un “défaut de concertation” et a déploré la persistance de “réflexes d’une époque révolue” de la part des États-Unis, dans la crise diplomatique provoquée par la création d’une alliance stratégique militaire pour l’indo-pacifique entre l’Australie, les États-Unis et le Royaume-Uni aux dépens de la France. 

Il a appelé à des “réflexions lourdes” entre Européens sur la conception des alliances face à cette “rupture de confiance”, et encouragé à “continuer de construire avec les partenaires de bonne volonté”. L’enjeu est aussi “notre capacité à défendre ensemble le multilatéralisme”, a estimé le ministre. 

CONSEIL DE DÉFENSE 

Un conseil de Défense restreint se tiendra mardi 21 septembre au matin à l’Élysée, dédié à l’affaire des sous-marins et à la crise diplomatique qu’elle a entraîné entre les nations de l’OTAN. 

Le conseil a notamment pour but de préparer l’appel prévu entre le chef de l’État et le président américain dans les jours qui viennent. Emmanuel Macron devrait s’entretenir avec Jean Castex à l’issue de la réunion, puis avec sa ministre des Armées Florence Parly en fin de journée. 

BIDEN NE VEUT PAS DE “GUERRE FROIDE” 

Joe Biden, qui doit s’exprimer mardi 21 septembre devant l’Assemblée générale des Nations unies à New York, annoncera qu’il ne “cherche pas à mener (…) une nouvelle Guerre froide avec quelque pays que ce soit”, a précisé la porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki, lors d’un point presse. 

“Les États-Unis ne se replient pas sur eux-mêmes”, a-t-elle assuré, en ajoutant que “remettre des alliances en place ne signifie pas ne plus avoir de désaccords”. Elle a aussi affirmé que les États-Unis ne comptent pas renoncer à fournir à l’Australie des sous-marins à la place de la France. 

CHARLES MICHEL DÉNONCE UN MANQUE DE LOYAUTÉ

Le président du Conseil européen Charles Michel a dénoncé un “manque de loyauté” de la part des États-Unis dans l’affaire de la “crise des sous-marins” et de la formation d’un nouveau pacte militaire pour l’indo-pacifique aux dépens de la France. 

“Les principes élémentaires entre alliés, c’est la transparence et la confiance, ça va ensemble. Et là, que voyons-nous ? Un clair manque de transparence, de loyauté”, a-t-il déclaré des journalistes en marge de l’Assemblée générale de l’ONU à New York.

L’Union européenne demande à Washington une “clarification” pour “tenter de mieux comprendre quelles sont les intentions” derrière l’annonce de ce partenariat entre les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie, “car c’est incompréhensible”, a-t-il ajouté. 

UN “COUP DE TONNERRE” SELON LA BELGIQUE 

La ministre belge des Affaires étrangères Sophie Wilmès s’est exprimée sur la crise des sous-marins et la nouvelle alliance militaire entre les États-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni durant une réunion spéciale des États de L’union européenne à l’ONU. 

Cette alliance stratégique nouée aux dépens de la France est “un coup de tonnerre dans l’actualité française d’abord, européenne certainement, géostratégique au niveau mondial aussi”, a-t-elle affirmé. Elle a ajouté que l’Europe devra être “plus vocale” et “présente sur la scène internationale” pour ses intérêts stratégiques, notamment à l’égard de la Chine. 

WASHINGTON CONFIRME L’APPEL BIDEN-MACRON 

La porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki a confirmé lors d’une prise de parole officielle qu’un appel aura bien lieu entre Emmanuel Macron et Joe Biden “dans les prochains jours”, et que le président américain va “réaffirmer l’engagement [des États-Unis] à travailler avec l’un de nos plus anciens et de nos plus proches alliés”.

LE PDG DE NAVAL GROUP AUDITIONNÉ A L’ASSEMBLÉE 

Le PDG de Naval Group, le groupe de construction de défense navale français chargé de produire les 12 sous-marins qui devaient être vendus à l’Australie, sera entendu par les députés le 28 septembre à la suite de l’annulation du contrat par Canberra. 

Pierre Eric Pommellet sera entendu à huis clos par les commissions de la Défense et celle des Affaires économiques, selon des sources du Parisien et de BFM. Plusieurs parlementaires de l’opposition ont réclamé la création d’une commission d’enquête, après cette rupture de contrat ayant provoqué une crise diplomatique avec les gouvernements américain, britannique et australien. 

APPEL DE JOE BIDEN À EMMANUEL MACRON 

Le président américain Joe Biden est “impatient” de s’entretenir avec Emmanuel Macron au sujet de la nouvelle alliance Aukus, selon un haut responsable américain. Le porte-parole du gouvernement français Gabriel Attal a précisé plus tôt dans la journée que des explications seraient demandées sur ce qui “s’apparente à une rupture de confiance majeure”.

RÉACTION EUROPÉENNE

La France a été traitée de façon “inacceptable”, dénonce la présidente de la Comission européenne, Ursula von der Leyen lors d’une interview à CNN.

“L’un de nos États membres a été traité d’une manière qui n’est pas  acceptable (…), nous voulons savoir ce qui s’est passé et pourquoi”, a-t-elle  déclaré à la chaîne américaine. 

Ursula von der Leyen est la première dirigeante d’une institution européenne à réagir à l’annonce de ce pacte, ayant entraîné la rupture d’un contrat d’armement à 56 milliards d’euros passé par la France avec l’Australie, surnommé le “contrat du siècle”. 

LES MINISTRES À L’ONU

Le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian et le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken sont attendus dans la journée à New York à l’occasion de l’Assemblée générale annuelle de l’ONU. 

Aucun tête-à-tête n’est annoncé pour l’instant, mais le ministre français devrait s’exprimer dans la soirée au sujet de la rupture de contrat sur les sous-marins français et de la création de la nouvelle alliance Aukus entre les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie. 

UN COUP À LA CONFIANCE AU SEIN DE L’OTAN 

L’ancien ambassadeur britannique à Paris Peter Ricketts estime que le pacte de sécurité conclu entre les États-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni porte un coup à la”confiance” au sein de l’Otan. Cette décision devrait selon lui renforcer la volonté des Français “de se battre pour l’autonomie stratégique européenne”.

Cet événement “marque un tournant dans leurs relations avec les Américains et aussi les Britanniques, (…) et renforce le sentiment que les Américains tournent de plus en plus le dos à la sécurité européenne et aux alliés européens pour se concentrer sur leur confrontation avec la Chine”, ajoute-t-il. 

Il a également mis en garde contre des dégâts “durables” entre la France et le Royaume-Uni. 

L’INDONÉSIE CRAINT DES TENSIONS RÉGIONALES

Le ministre des Affaires étrangères indonésien a exprimé dans un communiqué sa préoccupation quant à “la poursuite de la course aux armements et la projection de puissance dans la région”, selon le Jakarta Post relayé en France par Courrier International

Il exhorte l’Australie à respecter le traité d’amitié et de coopération qu’elle a signé concernant la sécurité régionale en Asie du Sud-Est. 

Le journal indonésien s’étonne que le pays, leader de l’association de 10 pays d’Asie du Sud-Est, n’ait pas été informée au préalable de la signature de l’Aukus, et s’inquiète d’être de nouveau le théâtre de tensions internationales avec la Chine. 

LA MISE EN GARDE DE LA CORÉE DU NORD

La nouvelle alliance américaine dans la région Asie-Pacifique et le récent contrat américain pour des sous-marins avec l’Australie pourraient déclencher une “course aux armements nucléaires” dans la région, a jugé lundi la Corée du Nord.

“Il s’agit d’actes extrêmement indésirables et dangereux qui vont troubler l’équilibre stratégique dans la région Asie-Pacifique et vont déclencher une course à l’armement nucléaire”, a écrit l’agence de presse d’État nord-coréenne KCNA citant un responsable du ministère nord-coréen des Affaires étrangères.

“Cela montre que les États-Unis sont le principal coupable qui met en danger le système international sur la non-prolifération nucléaire”, a ajouté l’agence.

L’IMPORTANCE DU “SANG FROID” EN DIPLOMATIE

Renaud Girard, chroniqueur international au Figaro, estime sur LCI, ce lundi, que les “mouvements de colère” marqués par la France n’étaient “peut-être pas la chose la plus indiquée à faire.”

Face à “l’humiliation” subie par la France, il estime que Paris aurait dû “garder son sang froid” et “ne pas pleurer comme un enfant”. Il juge aussi qu’à la place, “un communiqué assez glacial” aurait été préférable. “Mais je ne pense pas qu’il fallait rappeler l’ambassadeur”, poursuit-il.

RÉUNION DE LA DIPLOMATIE DES 27

Les ministres des Affaires étrangères de l’UE examineront lundi soir les conséquences et les implications du pacte de sécurité conclu entre les États-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni, lors d’une réunion en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, a annoncé un porte-parole de la Commission européenne.

Le chef de la diplomatie européenne “Josep Borrell présidera cette réunion qui sera la première occasion de discuter des implications et des conséquences de cet accord pour l’UE et ses États membres”, a-t-il précisé. L’Union européenne dit n’avoir été “ni consultée ni informée” du partenariat stratégique pour la région indo-pacifique conclu entre Washington, Londres et Canberra.

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves le Drian reproche aux dirigeants des trois signataires du pacte AUKUS d’avoir dissimulé pendant des mois leurs négociations et dénonce une “rupture majeure de confiance” entre alliés de l’Otan.

L’AUSTRALIE ÉVOQUE SON “ATTACHEMENT” À LA FRANCE

“L’Australie n’a pas besoin de prouver son attachement, son amitié et sa volonté de veiller à la liberté et à l’égalité de la France”, a déclaré Barnaby Joyce, qui assure l’intérim du Premier ministre Scott Morrison en visite à Washington.

“Des dizaines de milliers d’Australiens sont morts sur le sol français ou sont morts pour protéger le territoire français (…) lors de la Première Guerre mondiale et de la Deuxième”.

REACTION DE BORIS JOHNSON

Le premier ministre britannique Boris Johnson a souligné dimanche l”‘immense importance” de la relation entre le Royaume-Uni et la France, et l’amour “indéracinable” de Londres envers Paris.

Le Royaume-Uni et la France ont “une relation très amicale”, d’une “immense importance”, a-t-il déclaré à des journalistes à bord de l’avion qui l’emmenait à New York, selon l’agence de presse britannique Press Association. “Notre amour de la France est indéracinable”, a-t-il assuré.

ANNULATION D’UNE RENCONTRE FRANCO-BRITANNIQUE

Une rencontre prévue cette semaine entre la ministre française des Armées, Florence Parly, et son homologue britannique, Ben Wallace, a été annulée à la demande de Paris, a appris l’AFP dimanche auprès d’une source au ministère français.

La “rencontre prévue cette semaine à Londres (…) n’aura pas lieu sur annulation française”, a indiqué cette source.

L’annulation intervient en pleine crise entre les États-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni, qui ont annoncé mercredi un partenariat stratégique pour contrer la Chine, AUKUS. Cet partenariat incluait la fourniture de sous-marins américains à propulsion nucléaire à Canberra et provoquant alors l’annulation du contrat conclu par la France.

LE DRIAN A REÇU LES AMBASSADEURS

Dans un communiqué publié ce dimanche soir, le Quai d’Orsay confirme que Jean-Yves Le Drian a reçu les ambassadeurs français aux États-Unis et en Australie, rappelés en France ces derniers jours. Objectif : “évoquer avec eux les conséquences stratégiques de la crise actuelle et les conclusions à en tirer”.

LES AMBASSADEURS DE FRANCE AUX ÉTATS-UNIS ET EN AUSTRALIE REÇUS PAR MACRON

Les ambassadeurs de France aux États-Unis et en Australie seront reçu ce soir par le président de la République Emmanuel Macron et le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, selon des informations confirmées à LCI. 

C’est l’une des plus fortes crises diplomatiques qu’ait connu notre pays au cours des dernières décennies. L’annulation par l’Australie du “contrat du siècle” sur la livraison de sous-marins français au profit des États-Unis a suscité la colère de la France, qui a dénoncé un “coup de poignard dans le dos”. Après le rappel de ses ambassadeurs en Australie et aux États-Unis, le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a jugé le 18 septembre que cette crise pèserait sur la définition même du nouveau concept stratégique de l’Otan. 

Alors que l’Australie se défend d’avoir préparé un accord secret avec le Royaume-Uni et les États-Unis – ce qu’affirme le quai d’Orsay -, Emmanuel Macron devrait s’entretenir la semaine prochaine avec son homologue Joe Biden. 

Pour rappel, les États-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni ont annoncé mercredi 15 septembre un partenariat stratégique pour contrer la Chine : AUKUS. Il inclut la fourniture à Canberra de sous-marins américains à propulsion nucléaire, entrainant l’annulation, par le gouvernement australien, du “contrat du siècle”, signé avec Paris en 2016. D’un montant équivalent à 56 milliards d’euros, il prévoyait la livraison à l’Australie de 12 sous-marins à propulsion diesel.

Toute l’info sur

Affaire des sous-marins : une crise inédite entre la France, l’Australie et les États-Unis

“L’Otan a engagé une réflexion, à la demande du président de la République, sur ses fondamentaux. Il y aura au prochain sommet de l’Otan à Madrid l’aboutissement du nouveau concept stratégique. Bien évidemment, ce qui vient de se passer aura à voir avec cette définition”, a estimé le locataire du Quai d’Orsay. Pour autant, il n’a pas évoqué de sortie de l’alliance atlantique. 

Cette déclaration vient cependant contredire les premières analyses faites par certains responsables de l’organisation transatlantique. Plus tôt dans la journée, l’amiral et président du comité militaire de l’Alliance, Rob Bauer a ainsi assuré que la perte de ce contrat ne devrait pas avoir d’impact sur “la coopération militaire” au sein de l’Otan.

“Il y a eu mépris donc ça ne va pas entre nous”

Ce samedi, sur France 2, Jean-Yves Le Drian a également commenté le rappel, par Paris, de ses ambassadeurs en Australie et aux États-Unis, la première dans l’histoire des relations entre Paris et Washington. Une mesure“très symbolique. Il y a eu mensonge, il y a eu duplicité, li y a eu rupture majeure de confiance, il y a eu mépris donc ça ne va pas entre nous”, a-t-il déclaré. “Nous avons rappelé nos ambassadeurs pour essayer de comprendre et pour montrer à nos pays anciennement partenaires que nous avons un très fort mécontentement, qu’il y a vraiment une crise grave entre nous”. 

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La diplomatie française a en revanche jugé inutile le rappel de l’ambassadeur français à Londres. “On connait leur opportunisme permanent”, a ironisé le ministre, quelques mois après le Brexit. “La Grande-Bretagne dans cette affaire, c’est quand même un peu la cinquième roue du carrosse”.

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