Emmanuel Macron débute une « visite officielle et d’amitié » de trois jours en Algérie – Le Monde

Emmanuel Macron lors d’une réception marquant le 60e anniversaire de la fin de la guerre d’indépendance algérienne, à l’Elysée, le 19 mars 2022.

Ce n’est pas une « visite d’Etat », mais une « visite officielle et d’amitié ». A Paris, s’agissant des relations franco-algériennes, on pèse ses mots quand il s’agit de décrire le déplacement qu’effectue Emmanuel Macron en Algérie du 25 au 27 août. Après une brouille de plusieurs mois, les deux capitales considèrent ce voyage comme « une première étape ». « Les deux présidents ont considéré que c’était un choix qui convenait à cette période. On peut espérer qu’une visite d’Etat viendra ensuite, dans les deux sens d’ailleurs », explique l’Elysée.

Les relations franco-algériennes avaient connu un coup de froid lorsque, en septembre 2021, Emmanuel Macron avait reproché au système « politico-militaire » algérien d’entretenir une « rente mémorielle » autour de la guerre d’indépendance. Cette fois, cette visite officielle se veut tournée vers la « jeunesse et l’avenir » afin de « refonder » cette relation. Accompagné d’une imposante délégation, parmi laquelle figure le grand rabbin de France, Haïm Korsia – une première pour une telle visite –, le président s’entretiendra avec son homologue algérien à deux reprises avant de se rendre à Oran, la deuxième ville du pays, qui a ses « spécificités culturelles », explique l’Elysée. « Un souhait » personnel pour montrer que, quand il va en Algérie, il ne se rend pas que dans la capitale, mais qu’« il veut s’adresser à tout le pays ».

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Dans les rues d’Alger, l’annonce de la visite de la délégation française suscite beaucoup moins d’enthousiasme que le premier déplacement d’Emmanuel Macron, cinq ans plus tôt. En cause, les propos polémiques prononcés par le chef d’Etat français il y a presque un an dans les colonnes du Monde au sujet du système politique algérien et surtout de l’existence d’une « nation algérienne » avant la colonisation française. Bien que le président français ait exprimé depuis ses « regrets », l’opinion publique algérienne n’a pas complètement tourné la page.

Quelques semaines après la célébration en grande pompe du 60anniversaire de l’accession du pays à l’indépendance, certains attendent un geste symbolique de la part du président Macron. « Par exemple, la restitution des archives de la période coloniale », avance Mohamed, petit-fils de chahid (combattant mort pendant la guerre d’Algérie), qui rêve d’un apaisement entre les deux pays à l’image de la réconciliation franco-allemande.

Nouveau souffle économique

Le déplacement vise aussi à donner un nouveau souffle à un partenariat économique et commercial qui n’a pas tenu toutes les promesses affichées lors de la première visite d’Emmanuel Macron en tant que chef d’Etat français, en décembre 2017. « Sur les onze accords signés lors du Comité intergouvernemental de haut niveau algéro-français, il y a cinq ans, seul un projet a vu le jour. C’est désolant », déplore Lyes Boudiaf, président fondateur de la société d’investissement Isly Holding.

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