Donald Trump repart en campagne et insulte à tout-va – Paris Match

Donald Trump a participé à un meeting de campagne vendredi soir dans le New Hampshire, durant lequel il a multiplié les insultes contre Joe Biden et s’est déchaîné contre les manifestants qui s’opposent à lui.

Une pandémie, quelle pandémie? Donald Trump, au lendemain de son discours de clôture à la convention républicaine a repris la route pour un meeting de campagne organisé presque comme si le coronavirus n’existait pas. Sur le tarmac de l’aéroport de Londonderry dans le New Hampshire, une foule en délire, comme Trump les aime, a applaudi l’atterrissage de l’avion présidentiel Air Force One, qui s’est arrêté juste devant le podium du président, pour un spectacle maximum. Les fans de Donald Trump, gonflés à bloc par une bande-son de classiques du rock, de Phil Collins aux Animals, brandissaient des pancartes en phase avec l’actualité et le discours anti-Black Lives Matter du président : «Manifestants pacifiques», «Les flics avec Trump». Une gigantesque bannière portant le slogan «Make America Great Again», le même qu’il y a quatre ans, témoignait toutefois du contexte particulier auquel est confronté le milliardaire : une crise sanitaire mortelle qui a tué plus de 1000 personnes sur la seule journée du 28 août et plus de 181 000 au total; un désastre économique qui prive Trump d’un de ses arguments favoris et un mouvement anti-raciste qu’il rejette.

Ces temps de crise n’ont rien changé à la méthode de Donald Trump. Accusé d’avoir grossièrement abusé des moyens du gouvernement pour organiser la convention républicaine, en particulier l’ultime soirée sur la pelouse sud de la Maison-Blanche, le président semble se réjouir des réactions qu’il suscite. Selon le «New York Times», ses conseillers ont rapporté qu’il se félicitait de l’indignation de ses détracteurs, ravi de constater qu’ils n’ont rien pu faire pour l’empêcher de piétiner la loi. Dans le New Hampshire, Donald Trump a renoué avec un format qu’il adore : un meeting durant lequel il peut haranguer la foule en improvisant et en s’éloignant de son téléprompteur. La pandémie l’avait privé de cet espace de liberté auprès de ses partisans. Il avait même connu un fiasco avec son meeting de Tulsa dans l’Oklahoma, le 20 juin dernier : la salle était très peu remplie et une vague de contaminations au coronavirus avait suivi.

Jeudi soir, à la convention républicaine, il avait suivi pendant 70 minutes le texte prévu en adoptant un ton plutôt monotone. Vendredi, il s’est adonné aux dérapages qui font la joie de ses plus fervents admirateurs, qui étaient environ 500, dont la plupart ne portaient pas de masque, selon le «Washington Post». Il a multiplié les insultes contre Joe Biden, le candidat démocrate. «Il va sortir de sa cave (…) Il ferait mieux de rester là où il est», a attaqué Donald Trump, dont l’adversaire a affiché ces derniers mois son respect des consignes de confinement et de distanciation physique. «C’est un faible type», a-t-il tranché un peu plus tard. «Un individu à faible QI», a-t-il encore ajouté. «La marionette de la gauche radicale», a-t-il encore caricaturé. «Il ne sait même pas qu’il est vivant!», a cinglé Trump, reprenant une attaque tentant de faire de Joe Biden un vieillard sénile incapable de faire face aux exigences de la présidence. «C’est le pire candidat, le candidat le plus lent», a-t-il insisté.

“Je ne parle pas de mon cul”

Le président a aussi doublé la mise dans la critique des manifestants anti-racistes, de nouveau mobilisés depuis que Jacob Blake, un homme noir non armé, a reçu sept balles dans le dos lors d’une intervention de police à Kenosha dans le Wisconsin. Sans un mot pour la victime de ces tirs, toujours hospitalisée, Donald Trump n’a pas non plus évoqué l’arrestation d’un de ses partisans, un adolescent de 17 ans qui a abattu deux manifestants. Il a en revanche insulté des manifestants qui s’étaient rassemblés à Washington D.C., jeudi soir, pour faire dénoncer le président et ses alliés réunis pour la fin de la convention républicaine. «Des voyous», a-t-il balayé. Puis il a récusé le qualificatif de «manifestants», en détournant une formule vulgaire : «Des manifestants… Vous savez ce que je dis? Manifestants, vos culs! Je ne parle pas de mon cul.»

Donald Trump recycle son slogan de 2016, après plus de 3 ans et demi de mandat, comme ici à Londonderry, dans le New Hampshire, vendredi soir.

Donald Trump recycle son slogan de 2016, après plus de 3 ans et demi de mandat, comme ici à Londonderry, dans le New Hampshire, vendredi soir. © Spencer Platt/Getty Images/AFP

Donald Trump a conclu son discours après plus de 70 minutes, en se moquant de Joe Biden, qui a récemment déclaré qu’il pourrait décider d’un confinement si la situation sanitaire l’exige. Puis, il a terminé par un copié-collé de ses discours de 2016 : «Nous allons rendre l’Amérique riche à nouveau, nous allons rendre sa force à l’Amérique, nous allons rendre sa fierté à l’Amérique, nous allons rendre l’Amérique sûre à nouveau et nous rendrons à l’Amérique sa grandeur», a-t-il scandé, à l’unisson avec la foule.

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