Cybermalveillance fait peau neuve

Cybermalveillance fait peau neuve

La plateforme Cybermalveillance.gouv.fr se montre sous son nouveau jour : le site proposé par le groupement d’intérêt public Acyma s’offre aujourd’hui une nouvelle version, pensée pour faciliter la mise en relation entre victimes et prestataires. Si celle-ci bénéficie d’un design plus propre et plus soigné, elle repose toujours sur les principes de base de la première version de la plateforme : la victime arrive sur le site et décrit le problème qu’elle rencontre à travers un arbre de choix, et la plateforme l’amène vers une solution appropriée. Elle sera alors dirigée vers des conseils pour mieux sécuriser son appareil, des plateformes de signalement en ligne pour les contenus illicites (type Pharos) ou bien directement vers une liste de prestataires régionaux capables de l’accompagner et de répondre à son problème.

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Améliorer la mise en relation

Cette mise en relation entre prestataires et victimes est l’un des aspects de la plateforme Cybermalveillance qui a le plus bénéficié de cette refonte. Si auparavant, la plateforme se contentait d’afficher un annuaire statique des prestataires référencés, la nouvelle version pousse la logique de mise en contact plus loin : à l’issue de son parcours, la victime pourra ainsi faire une demande d’assistance. Cette demande sera alors notifiée par e-mail ou SMS aux prestataires de la région, avec un résumé de la situation et du problème identifié par la plateforme. Les prestataires pourront ensuite se déclarer disponibles pour venir en aide à la victime, et les victimes verront s’afficher sur le site la liste des prestataires disponibles pour répondre à leur problème.

 

« Nous afficherons trois prestataires disponibles dans l’heure pour répondre à la victime. Le pari, c’est de parvenir à proposer une prise de contact dans les temps. Mais si cela ne convient pas, ou si les prestataires ne répondent pas assez vite, on peut rebasculer sur l’affichage classique », nous explique-t-on sur le stand de Cybermalveillance au FIC. Le temps de réponse des prestataires sera observé de près afin d’ajuster le fonctionnement du dispositif, mais le pari ne sera réussi que si les prestataires jouent le jeu et sont effectivement prêts à répondre à temps.

Pour l’occasion, Cybermalveillance a demandé à l’ensemble de ses prestataires de se réinscrire sur la plateforme afin de s’assurer que les propositions sont à jour. Au total, la plateforme peut compter aujourd’hui sur plus de 1 600 prestataires référencés. Si elle s’appuie toujours sur les déclarations des entreprises pour le référencement, Jérôme Notin, directeur de Cybermalveillance.gouv.fr, précise néanmoins que 25 % des candidatures ont été refusées.

Mieux vaut prévenir que guérir

« L’autre enjeu de cette nouvelle plateforme, c’est de faciliter la remontée d’informations. On aura une meilleure visibilité sur les parcours, et sur le fait de savoir si la victime a bien contacté le prestataire », explique le directeur. La nouvelle plateforme permet en effet de mieux suivre le parcours des victimes, mais aussi d’inciter les prestataires à faire remonter des éléments techniques au travers de rapports d’interventions réalisés sur le terrain. Une donnée essentielle pour permettre à cybermalveillance de remplir son rôle d’observatoire de la menace. C’était ces remontées d’incidents qui avaient permis à la plateforme d’identifier en 2019 les campagnes d’arnaque au support technique. Celle-ci entend donc continuer de creuser le sillon en étudiant de près les rapports d’interventions de ses prestataires.

La nouvelle plateforme permettra toujours aux victimes de noter la qualité des prestations et devrait intégrer sous peu l’affichage du label “Expert Cyber” présenté en fin d’année dernière. Reste à déterminer la façon dont les sociétés disposant de ce label seront mises en avant sur la plateforme. « Notre problématique, c’est d’éviter une distorsion artificielle de la concurrence. On est donc en train d’étudier la question », explique Jérôme Notin. Pour Cybermalveillance, la limite est parfois fine entre le rôle d’assistance aux victimes et celui de potentiel apporteur d’affaire pour les prestataires. En effet, si l’utilisation de la plateforme est entièrement gratuite, les interventions des prestataires sont facturées. Sur ces sujets, la plateforme avance donc à pas mesurés.

Outre cette refonte de sa plateforme, Cybermalveillance.gouv.fr a également publié son premier rapport d’activité, qui revient sur les chiffres et les actions organisées dans l’année 2019. Le dispositif peut s’enorgueillir d’une large progression des parcours réalisés sur son site : 28 000 personnes en 2018, 90 000 personnes en 2019, dont 10 % de professionnels. « Les chiffres de 2019 sont largement portés par certaines affaires comme les arnaques aux sextortions (arnaques à la webcam), mais on veut continuer à gagner en notoriété », expliquait à ce sujet Jérôme Notin.

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