Covid-19 : l’Autriche décide de confiner l’ensemble de sa population et instaure une obligation vaccinale à partir de février – Le Monde

Le ministre de l’intérieur, Karl Nehammer, le chancelier, Alexander Schallenberg, et le ministre de la santé, Wolfgang Mückstein, s’adressent aux médias lors d’une conférence de presse, à Vienne, en Autriche, le 14 novembre 2021.

La mesure pour endiguer le nombre considérable de nouveaux cas de contamination en Autriche marque son étape la plus radicale. Alexander Schallenberg, le chancelier autrichien, a annoncé, vendredi 19 novembre, l’entrée en vigueur dès lundi d’un confinement général de tout le pays pour vingt jours. Il a également fait savoir qu’une obligation vaccinale serait instaurée à compter du 1er février 2022.

Après avoir décidé de confiner les personnes non vaccinées puis annoncé le confinement de deux régions, ce confinement général constitue une première en Europe depuis le printemps. Il faut « regarder la réalité en face », a déclaré le chancelier conservateur, lors d’une conférence de presse dans le Tyrol, après des discussions avec l’ensemble des gouverneurs de région.

« Malgré des mois de persuasion, nous n’avons pas réussi à convaincre suffisamment de gens à se faire vacciner », a-t-il souligné, déplorant la surcharge actuelle des unités de soins intensifs. « Augmenter durablement le taux de vaccination est le seul moyen de sortir de ce cercle vicieux », a estimé M. Schallenberg, jugeant qu’il s’agissait du « ticket de sortie » de la pandémie.

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« La dynamique des contaminations n’est pas tenable », expliquait jeudi Wilfried Haslauer, gouverneur (ÖVP, Österreichische Volkspartei, Parti populaire, chrétien conservateur) du Land de Salzbourg, où le taux d’incidence sur sept jours a dépassé 1 700 cas pour 100 000 habitants.

Près de 66 % de la population entièrement vaccinée

Depuis lundi déjà, les deux millions de personnes non vaccinées n’avaient pas le droit de quitter leur domicile sauf pour faire leurs courses, du sport ou pour des soins médicaux. Désormais, l’ensemble de la population (8,9 millions d’habitants) est concerné par la mesure, malgré l’instauration d’un passe sanitaire dès le printemps.

Sur le modèle des confinements précédents dans la république alpine, aucune attestation de déplacement ne sera nécessaire ; les habitants sont appelés à rester chez eux, excepté pour se rendre à leur travail ou faire des achats essentiels. Ils conserveront aussi le droit de prendre l’air. Les commerces non essentiels, à commencer par les restaurants et les hôtels, seront fermés.

Certes, sous la pression des mesures et de l’épidémie, le nombre de vaccinés a légèrement progressé ces derniers jours, avec 65,6 % de l’ensemble de la population ayant reçu deux doses, ce qui est inférieur à la moyenne européenne (67 %) et loin de pays comme l’Espagne (79 %) ou la France (75 %). M. Schallenberg avait qualifié ce taux d’« honteusement bas » quand il avait fait état du projet de confinement des personnes non vaccinées.

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Mais le bond épidémique actuel ne s’explique pas seulement par la faible couverture vaccinale. Environ 40 % des personnes symptomatiques positives au coronavirus durant les quatre dernières semaines avaient reçu deux doses de vaccin. Les lits de soins intensifs restent toutefois presque entièrement occupés par des non-vaccinés. Avec près de 500 patients en soins intensifs sur tout son territoire, l’Autriche est encore loin de la situation qu’on observe dans les pays voisins, tous frappés durement par cette quatrième vague.

En Europe, la pandémie s’emballe et plusieurs pays – la Suède, l’Allemagne, la Grèce – ont annoncé un durcissement des restrictions ces derniers jours.

Le Monde

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