Coupures d’électricité : du pire au meilleur, voici les scénarios envisagés par RTE pour l’hiver – Ouest-France

Emmanuel Macron est revenu, ce mardi 6 décembre, sur la perspective de coupures d’électricité durant l’hiver. « Les scénarios de la peur, c’est non », a prévenu le président français. Ces scénarios sont pourtant prévus par le Réseau de transport électrique (RTE) qui les actualise mensuellement.

Trois pistes sont ainsi partagées par le gestionnaire du réseau électrique, variant notamment en fonction de la remise en état des réacteurs nucléaires et de la froideur de l’hiver. Ils permettent d’avoir une vision claire des risques qui pèse sur le risque de « surchauffe » du réseau électrique. Et qui induisent entre 0 et 28 activations du signal Ecowatt rouge, pouvant actionner les fameuses coupures d’électricité d’une durée maximum de deux heures, « ciblées et tournantes ».

RTE précise que, « dans la très grande majorité des situations », il n’envisage que peu de coupures électriques, et que les « situations extrêmes (qui cumuleraient tous les aléas défavorables) ne sont pas les plus probables ». Un black-out est par ailleurs totalement écarté par le gestionnaire du réseau électrique.

Lire aussi : Coupures d’électricité : Enedis dévoile un site pour connaître les zones concernées

Un scénario « haut », sans coupures mais improbable

Le premier scénario, dit « haut », s’appuie sur une « remontée plus rapide » de la disponibilité de l’énergie nucléaire. Il faudrait pour qu’il soit possible que le parc nucléaire français soit en capacité de produire 40 GW au premier décembre, et 50 GW début janvier. Le 5 décembre, 20 des 56 réacteurs nucléaires étaient à l’arrêt.

Ce scénario n’envisage aucun signal Ecowatt rouge en cas d’hiver chaud (comme celui de 2019-2020), et en envisage entre un et trois en cas d’hiver très froid (comme celui de 2010-2011).

Lire aussi : Coupures d’électricité : quel sera le protocole dans les écoles ?

Cependant, dans sa note actualisée du mois de novembre, RTE annonce revoir à la baisse ses projections sur le parc nucléaire français, rendant improbable la tenue du scénario « haut ».

Le poids de la production pèse lourd dans les différents scénarios de RTE. Et le gestionnaire du réseau électrique a déjà revu ses prévisions de septembre à la baisse. Ici, les tours de refroidissement du site de la centrale nucléaire du Tricastin (Drôme). Photo d’illustration. | ERIC GAILLARD / REUTERS

Un scénario intermédiaire prudent

Le second scénario table sur une évaluation plus prudente de la capacité de production du parc nucléaire (et qui correspond plus aux prévisions actualisées du gestionnaire du réseau électrique), ainsi que sur une consommation électrique stable, et sur des échanges d’électricité entre les pays européens, « qui continuent de fonctionner correctement, en intégrant toutefois certaines prudences ».

Ici, la crainte de RTE se focalise principalement sur les risques d’hivers froids, et plus particulièrement de « situations combinant vague de froid et absence de vent », et donc de production d’électricité grâce aux éoliennes. En cas d’hiver chaud, il n’y aurait pas de signal rouge Ecowatt. Si la météo suit la médiane des simulations, jusqu’à deux délestages pourraient être nécessaires. Enfin, en cas d’hiver très froid, entre une et six coupures d’électricités sont prévues par RTE.

Un scénario catastrophe, comptant jusqu’à 28 coupures de courant

Le scénario « dégradé », représente une situation où les échanges européens sont perturbés du fait d’une pénurie de gaz, augmentant largement le risque de surchauffe du système électrique, « même si les conditions météorologiques demeurent proches des normales », estime RTE. Le gestionnaire précise que ce scénario ne fait pas partie des plus probables.

Même en cas d’hiver chaud, le signal rouge serait alors déclenché entre 4 et 7 fois. En cas d’hiver très froid, ce serait entre 20 et 28 fois.

Une situation particulièrement tendue en janvier

Selon l’actualisation de novembre de RTE, le risque est considéré comme moyen jusqu’à la mi-décembre, avec un risque modéré de vague de froid, et une disponibilité nucléaire légèrement en dessous du niveau escompté.

Le vrai risque s’annonce au mois de janvier 2023, avec des incertitudes concernant les conditions météo, mais aussi sur les dates de retours effectifs des réacteurs nucléaires à l’arrêt, sur l’évolution de la consommation et sur la disponibilité du gaz en Europe. Le degré de vigilance est noté à 4/5 par RTE, avec un faible niveau de confiance sur les prévisions.

RTE publiera une nouvelle actualisation de l’évolution du risque à la mi-décembre.

Leave a Reply

Discover more from Ultimatepocket

Subscribe now to keep reading and get access to the full archive.

Continue reading