Coronavirus : une épidémie «inexorable», selon Emmanuel Macron – Le Parisien
Jamais, en l’espace d’une journée, il n’y a eu autant de personnes infectées ni autant de morts du coronavirus en France. 138 cas de plus et trois décès supplémentaires ont été annoncés jeudi soir.
Mais cette progression était attendue, logique… « Inexorable. » Telle sera l’arrivée en France de l’épidémie du Covid-19, selon Emmanuel Macron. L’adjectif choisi jeudi par le président de la République n’est pas anodin et suggère la « dureté » des semaines, voire des mois à venir.
Un nouveau cap a, en effet, été franchi jeudi, avec désormais plus de 400 personnes infectées en France — 423 exactement.
Un député LR du Haut-Rhin, Jean-Luc Reitzer, contaminé, a été hospitalisé. Les services de l’Assemblée nationale sont en train de mener une enquête pour connaître la liste des personnes avec qui le parlementaire a été en contact. L’inquiétude monte au Palais-Bourbon puisqu’en plus de l’élu alsacien, un salarié travaillant à la buvette est également porteur du coronavirus.
VIDÉO. Les personnes âgées face au coronavirus
Sept décès, six hommes et une femme, sont désormais à déplorer et 23 patients sont en réanimation. Alors, que faire ? « Nous pouvons freiner la propagation et limiter l’impact très efficacement en protégeant notamment les personnes âgées », assure le professeur Jérôme Salomon, directeur général de la santé.
La mutation du virus en question
Autre information nouvelle : la question de la mutation du virus a été évoquée. En effet, une étude préliminaire chinoise en fait le constat et indique que sa nouvelle version serait plus dangereuse que la précédente. Est-ce le cas ? À ce sujet, le directeur général de la santé s’est montré mesuré : « Il ne faut pas s’en inquiéter, mais s’en méfier. »
« J’ai discuté avec les deux responsables du centre national de référence de la grippe, prudence, ce n’est pas une mutation, c’est une évolution, a précisé Jérôme Salomon. Il s’agit de deux familles différentes, on ne sait pas si ces deux virus coexistent, s’ils évoluent l’un vers l’autre ou si on peut avoir des infections avec les deux. Et, pour l’instant, il n’a pas été démontré que l’un a une virulence supérieure à l’autre. » Il a indiqué que des études étaient en cours dans l’Hexagone. Des données pourront montrer « s’il y a des différences dans la capacité de ce virus à être agressif ».
Quoi qu’il en soit, les mesures de prévention sont les mêmes. Certes, le directeur général de la santé l’a déjà dit, mais les gestes barrières — du lavage régulier des mains à la limitation des visites à nos aînés lorsque nous sommes malades — restent les plus efficaces. La responsabilité individuelle et la solidarité : les meilleures armes contre l’épidémie, selon Jérôme Salomon.