Guerre en Ukraine en direct : sans le gaz russe, c’est la récession pour l’Allemagne – Le Parisien

A la veille des célébrations de Pâques, le pape François a une fois encore évoqué la guerre en Ukraine. «La paix que Jésus nous donne à Pâques n’est pas la paix qui suit les stratégies du monde», a défendu le Souverain Pontife. « L’agression armée qui fait rage des jours-ci est un outrage à Dieu, une trahison blasphématoire du Seigneur de la Pâque», a-t-il dénoncé, estimant que «la guerre est toujours une action humaine pour conduire à l’idolâtrie du pouvoir».

L’état-major général des forces armées ukrainiennes affirme que la Russie a déclaré un « niveau jaune de menace terroriste » en Crimée et dans les zones frontalières. Cette élévation du risque jusqu’au 26 avril permettrait de faire appel aux réservistes, notamment à un bataillon d’environ 400 personnes. Il est composé exclusivement d’anciens militaires ayant une expérience du combat, il aurait été formé dans la région de Saint-Pétersbourg.

L’Allemagne plongerait dans la récession en 2023 en cas d’arrêt immédiat des approvisionnements en gaz russe, affirment ce matin les six principaux instituts allemands de prévisions économiques (DIW, IFO, IfW, IWH et RWI). La perte de PIB cumulée sur 2022 et 2023 s’élèverait à environ 220 milliards d’euros, précisent-ils.

Le maire de Marioupol a démenti sur BFM que des soldats ukrainiens se soient rendus (lire à 9h17), mais le ministère russe de la Défense soutient que 1026soldats se sont rendus, dont 126 officier. Il y avait 47 femmes parmi les forces ukrainiennes. 150 blessés ont été pris en charge à l’hôpital de la Marioupol. Dans la nuit de mardi à mercredi, un reportage de la télévision publique russe diffusé sur Rossiïa 24 montrait des hommes en tenue de camouflage transportant des blessés sur des brancards ou interrogés, debout, dans ce qui semble être une cave.

Sergueï Orlov, maire-adjoint à Marioupol, a démenti sur BFM l’information : « je comprends que c’est faux, des combats se déroulent dans la ville, au cours des combats, il peut y avoir des captures, mais ce que dit la propagande est faux ». 

La défenseure ukrainienne des droits civils Oleksandra Matviichuk, membre du Comité des Nations Unies contre la torture, évoque la double peine des Ukrainiennes violées pendant l’offensive quand elles arrivent en Pologne, où l’avortement est illégal sauf en cas de viol attesté par un juge. Selon elle, « les psychologues en Pologne » tentent de les convaincre « qu’une nouvelle vie merveilleuse » s’ouvre à elles.

Les forces russes annoncent la reddition de 1000 soldats ukrainiens Marioupol. « Dans la zone de l’usine métallurgique Ilitch (…) 1026 militaires ukrainiens de la 36ème brigade marine ont volontairement déposé les armes et se sont rendus »,  a annoncé le ministère russe de la Défense dans un communiqué. Ces hommes étaient depuis des jours retranchés dans l’usine sans aucun approvisionnement.

La nomination par la Russie du général d’armée Alexander Dvornikov pour commander la guerre montrer, selon les services secrets britanniques, « une incapacité à assurer la cohérence et la coordination des activités militaires » russes en Ukraine. Surnommé en Occident « le boucher de Syrie », Dvornikov commande depuis 2016 le district militaire sud de la Russie, limitrophe de la région ukrainienne du Donbass, où se concentrent les efforts russes.

Il n’y aura pas de couloirs d’évacuation pour les civils en Ukraine ce mercredi, a déclaré la vice-Première ministre du pays, Iryna Vereshchuk.

Mme Vereshchuk. « Dans la région de Zaporijjia, les occupants ont bloqué les bus d’évacuation, et dans la région de Louhansk, ils violent le cessez-le-feu », reproche-t-elle. Selon la ministre, les forces russes « non seulement ne respectent pas les normes du droit humanitaire international, mais elles ne peuvent pas non plus contrôler correctement leur personnel sur le terrain », « tout cela crée un tel niveau de danger sur les routes que nous sommes contraints de nous abstenir d’ouvrir les corridors humanitaires aujourd’hui » a-t-elle déclaré.

Le président américain Joe Biden a parlé de « génocide » en Ukraine, « c’est une étape pour forcer la Russie à s’asseoir sur le banc des accusés », a réagi Mykhaïlo Podolyak, conseiller du président Zelensky. « Appeler génocide un génocide, c’est mettre fin aux massacres en Ukraine », espère-t-il dans un tweet.

957 établissements d’enseignement ont été endommagés, dont 88 ont été complètement détruits, en Ukraine, par les frappes russes, selon le bureau du procureur général.

Les présidents de la Pologne, de l’Estonie, de la Lettonie et de la Lituanie sont en chemin pour Kiev où ils doivent rencontrer le président Zelensky.

Selon le procureur général d’Ukraine, 191 enfants sont décédés et plus de 349 ont subi des blessures, depuis le début de l’offensive. Ce bilan ne peut tenir compte des victimes dans les zones assiégées et/ou occupées. Selon le bureau du magistrat, lundi un bébé d’1 mois et demi et un adolescent de 12 ans sont morts à Kharkiv et quatre autres enfants ont été blessés à la suite d’attaques russes contre des infrastructures civiles. A Borodyanka, les corps brûlés d’une jeune fille de 16 ans et d’un garçon de 10 ans ont été retrouvés. Lundi aussi, dans l’Oblast de Kherson, une jeune fille de 15 ans a été gravement blessée. 

« La Russie a déclenché de manière unilatérale une guerre brutalissime », « il faut trouver les responsables des crimes de guerre et aller devant la justice », a avancé Emmanuel Macron sur France 2. Interrogé sur le mot de « génocide » employé par le président américain Joe Biden, le président français a expliqué: « je serai prudent avec les termes – génocide, ça  a un sens-. « Le peuple ukrainien et le peuple russe sont des peuples frères ». « C’est une folie ce qui est en train de se passer , c’est d’une brutalité inouïe », a-t-il dit, ajoutant qu’il voulait continuer à « pouvoir arrêter cette guerre » et à parler de paix.

Et d’ajouter: « Je ne suis pas sûr que l’escalade des mots serve la cause ».

L’économie russe est en passe de se contracter de plus de 10 % en 2022, soit la plus forte baisse du produit intérieur brut depuis les années qui ont suivi la chute de l’Union soviétique en 1991, selon l’ancien ministre des Finances Alexeï Koudrine, qui dirige désormais la Chambre des comptes.

Les précédentes prévisions du gouvernement russe envisageaient une croissance du produit intérieur brut de 3 % cette année après une expansion de l’économie de 4,7 % en 2021.

Yuri Ignat, porte-parole de l’armée de l’air ukrainienne, assure qu’hier, les forces ukrainiennes ont abattu un avion d’attaque russe Su-25, la 300e cible de leurs missiles anti-aériens. « Le temps n’était pas très favorable aux missions et par par conséquent, l’intensité des vols d’avions ennemis était faible », a-t-il relevé.

Selon le Premier ministre ukrainien Denis Shmygal, les agriculteurs ont semé dans toutes les régions d’Ukraine, sauf dans le Louhansk. « Nous aidons les agriculteurs. Nous leur avons déjà fourni un financement préférentiel de 3,5 milliards de grivnia » (environ 109 millions d’euros).

A Marioupol, assiégée depuis plus de 40 jours, les forces russes resserrent leur étau sur les soldats ukrainiens « encerclés et bloqués » dans la ville où « des dizaines de milliers » de personnes ont péri et où « 90% des maisons » ont été détruites, selon le conseiller présidentiel ukrainien Mykhaylo Podolyak. Selon le chef de l’administration d’État régionale de Donetsk, 20 à 22 000 personnes pourraient être décédées à Marioupol.

Les États-Unis devraient annoncer aujourd’hui une aide militaire de 750 millions de dollars à l’Ukraine, selon l’agence Reuters, citant deux sources américaines. Si elle est approuvée, elle porterait l’aide totale à l’Ukraine à plus de 3 milliards de dollars depuis le début de l’offensive russe.

L’équipement, qui n’est pas encore arrêté, serait financé en utilisant l’autorité présidentielle de retrait (Presidential Drawdown Authority, ou PDA), en vertu de laquelle le président peut autoriser en urgence le transfert d’articles et de services des stocks américains sans l’approbation du Congrès.

« Nous prenons avec grande attention les rapports d’hier sur l’utilisation de munitions avec une substance toxique à Marioupol contre les défenseurs de la ville. Il n’est pas encore possible de tirer des conclusions à 100% sur le type de substance dont il s’agissait », a affirmé Volodymyr Zelensky mardi soir. Il a ajouté qu’une enquête « complète » était actuellement « impossible ». Néanmoins, a-t-il dit, « le monde » doit « réagir de manière préventive ». « Car après l’utilisation d’armes de destruction massive, toute réaction ne changera rien. Et elle ne ressemblera qu’à une humiliation pour le monde démocratique. »

Située en Russie, à 360 km de Kharkiv, la ville de Lipetsk compte un aérodrome militaire. Des images satellites prises lundi montré que plus de 30 avions militaires russes y stationnent, deux fois plus nombreux que le 27 mars dernier. Selon des experts militaires, à qui les photos ont été montrées, on peut voir six chasseurs Su-27 lourds polyvalents à haute maniabilité, quatorze bombardiers Su-30 ou Su-34, dix bombardiers Su-24 ainsi que quatre avions non identifiés.

Le chef de l’équipe de négociation ukrainienne David Arahamiya a assuré sur Telegram que les modalités de négociations étaient toujours celles du « communiqué d’Istanbul ». « La seule différence est que nous ne prenons pas en compte toutes les questions supplémentaires qui n’étaient pas incluses » dans ce communiqué. « Cela a peut-être conduit à une mauvaise interprétation de l’état actuel du processus de négociation », a-t-il dit. Hier, Poutine a parlé d’une impasse, affirmant avoir appris lundi que «la partie ukrainienne avait changé quelque chose dans la position de négociation », mais qu’il ne connaissait pas encore les détails.

Hier, une bataille de cinq heures a fait rage dans le district de Polohy, que les forces ukrainiennes tentent de reprendre à l’armée russe. Polohy se trouve au nord-est de la ville de Melitopol, occupée par les Russes. 

« Je propose à la Fédération de Russie d’échanger votre type contre nos garçons et nos filles en captivité russe ». Dans une vidéo, le président Zelensky a raillé les circonstances de la tentative de fuite de Viktor Medvedchuk, principale personnalité pro-Russe en Ukraine, qui avait été sanctionné par les USA et le Canada après l’invasion de la Crimée. Il était assigné à résidence depuis un an pour des soupçons de « trahison » et avait disparu deux jours après le début de l’offensive russe, laissant penser qu’il s’était rendu à Moscou. 

Le ministère de l’Economie et des Finances a publié ce mardi un nouveau bilan des sanctions infligées à une partie des oligarques russes. 33 biens immobiliers, quatre yachts ou encore six hélicoptères ont ainsi été gelés. Au total, 22,8 milliards d’euros ont été bloqués sur les comptes français de la Banque centrale de Russie. Lire notre article ici.