Coronavirus : Donald Trump déclare l’urgence nationale aux États-Unis – Le Figaro

Washington

Donald Trump a déclaré vendredi 13 mars l’état d’urgence nationale. La décision vise à accélérer le versement de crédits fédéraux aux États, collectivités locales, et municipalités dans le but de combattre la contagion du coronavirus.

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Voilà qui marque un tournant dans la gestion d’une épidémie que Donald Trump, il y a quelques jours encore, comparaît à une grippe saisonnière. Il est vrai que pour l’instant l’Amérique compte moins de 1300 cas vérifiés de contagion et une trentaine de morts. On soupçonne cependant que ces chiffres sous-estiment le problème, en raison du peu de tests réalisés sur les personnes présentant des symptômes.

Le pire effondrement de Wall Street depuis octobre 1987, observé jeudi, est en partie attribué à une perte de confiance des milieux financiers dans la capacité de Washington à gérer l’urgence à la fois sanitaire et économique crée par la pandémie, et prévenir une récession. Avant l’allocution du président Trump, les grands indices boursiers américains ne regagnaient vendredi en séance qu’une fraction des 10% brutalement concédés la veille.

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Dans l’entourage du Président de plus en plus de responsables, notamment Steven Mnuchin, le Secrétaire au Trésor, comparent la situation actuelle à celle des États-Unis au moment des attaques du 11 septembre 2001. Le choc subit par les compagnies aériennes ces derniers jours, du fait de la chute des réservations, est certainement comparable.

Rarissime

Une loi de 1938, le Stafford Act, amendée en 1974, permet au président américain de débloquer des crédits fédéraux d’urgence pour permettre à des États américains de faire face à une urgence, comme une catastrophe naturelle. Elle autorise ainsi à un État de solliciter des crédits fédéraux pour couvrir 75% de ses dépenses comme des tests et équipements médicaux ou encore des salaires de personnels urgentistes, ou ceux de forces de police pour les protéger.

Le recours à cette loi pour des raisons médicales est rarissime. Il faut remonter à 2000 pour en trouver un exemple. A l’époque le Président Clinton y avait eu recours pour combattre le virus West Nile.

Dans ce contexte, un compromis sur des mesures fiscales d’urgence était vendredi en voie d’adoption au Congrès, dans le but d’aider les victimes économiques du coronavirus. Le paquet législatif a été négocié par Steven Mnuchin avec les leaders républicains et démocrates des deux chambres.

L’idée de suspendre les prélèvements sociaux automatiques sur les salaires ne semble pas avoir été retenue, en dépit des efforts de la Maison-Blanche. Elle paraissait trop coûteuse aux élus républicains les plus conservateurs et pas assez équitable aux yeux des démocrates, puisque par définition elle ne profiterait pas aux chômeurs.

Le paquet législatif sur lequel la Chambre, dominée par les démocrates, devait se prononcer dans la soirée, comprend des financements pour couvrir 14 jours d’arrêt maladie et une revalorisation des indemnisations chômage pour les personnes mises à pied du fait des conséquences économiques de l’épidémie.

Le texte comprendrait aussi des crédits pour financer jusqu’à trois mois de congès pour que des salariés puissent aider des membres malades de leur famille. Les conditions de l’éligibilité à l’aide alimentaire aux plus défavorisés seraient également assouplies, pour la période de l’épidémie. Steven Mnuchin s’était par ailleurs fixé dans sa négociation comme autre priorité d’aider les compagnies aériennes, l’hôtellerie, les sociétés de croisières et les petites entreprises.

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