COP26, jour 6 : « Le changement climatique est bien là et nous finirons par en payer le prix » – Le Monde

Les manifestants à Glasgow, samedi 6 novembre 2021.

Retrouvez chaque jour en fin de journée les moments forts de la 26Conférence des parties (COP) pour le climat des Nations unies, qui se tiendra jusqu’au 12 novembre, ainsi que les éclairages des journalistes du Monde.

Ce qu’il faut retenir :

  • Plus de 50 000 personnes dans les rues de Glasgow

Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté samedi 6 novembre dans de grandes villes dans le monde et en particulier à Glasgow, pour réclamer la « justice climatique » . En Ecosse, ils ont bravé pluie diluvienne et rafales de vent pour exiger des dirigeants réunis pour la COP26 des actions face au dérèglement climatique qui menace l’humanité. Si Greta Thunberg n’a pas pris la parole, la militante pour la justice climatique ougandaise Vanessa Nakate a résumé l’injustice climatique en rappelant que l’Afrique était responsable de 3 % des émissions de gaz à effet de serre mais qu’en Ouganda et dans les pays voisins, le réchauffement provoque déjà sécheresses, inondations catastrophiques et glissements de terrain meurtriers.

Au moins un millier de personnes se sont rassemblées à Londres devant la Banque d’Angleterre. A Sydney et à Melbourne, des manifestants déguisés en tas de charbon ou en Scott Morrison, le premier ministre australien, grand défenseur de l’industrie minière, ont dénoncé la COP26 comme étant « une comédie » et leur chef de gouvernement comme « une honte absolue ». En Corée du Sud, quelque 500 personnes ont défilé à travers les rues de la capitale Séoul. A Paris, plusieurs centaines de personnes ont défilé, accrochant devant la mairie de la capitale française une banderole « Inactifs à la COP26, mourant.e.s en 2050 ».

  • La moitié des terres des autochtones ne leur appartient pas

Les peuples autochtones de 24 pays, en Amérique latine mais aussi en Afrique centrale et en Asie subtropicale, possèdent seulement la moitié des forêts et des terres sur lesquelles ils vivent, souligne un rapport publié samedi par l’Initiative pour les droits et ressources, le Woodwell Climate Research Center et la Fondation Rainforest, en marge de la COP26.

« Ils ont des droits juridiques sur (…) 447 millions d’hectares », une « insécurité [qui] rend les communautés et leurs terres bien plus vulnérables aux accaparements et pressions extérieurs », ajoutent les auteurs de cette étude.

Selon un rapport de la FAO (l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) rendu public au printemps, environ 80 % de la biodiversité mondiale se trouvent aujourd’hui sur des territoires habités par des peuples autochtones, avec par exemple un taux de déforestation en Amérique latine et aux Caraïbes bien inférieur sur les terres où les gouvernements leur ont reconnu des droits territoriaux collectifs.

La déclaration du jour :

« Le changement climatique est bien là et bien réel et nous finirons par en payer le prix. (…) Nous sommes une espèce récente et avons néanmoins réussi à détruire de manière irréversible une partie de notre planète. »

L’acteur britannique Idris Elba

L’image du jour :

L’artiste allemand Arnd Drossel a marché pendant près de trois mois depuis Paderborn, en Allemagne,  jusqu’à Glasgow avec un boule en métal. A Glasgow, le 6 novembre 2021.

Le tour du monde :

Premier exportateur mondial de charbon et de gaz naturel liquéfié, l’Australie n’entend pas tourner le dos aux ressources naturelles qui assurent sa prospérité, ni instaurer de taxe carbone, ni même imposer de mesures contraignantes. Pour réussir sa transition énergétique, le pays privilégie une autre méthode : investir massivement dans les « nouvelles technologies » et notamment dans l’hydrogène « propre ».

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Les mots pour comprendre la COP26 :

Acidification

L’océan est un puits de carbone, qui absorbe environ 30 % des émissions de dioxyde de carbone dues aux activités de l’homme. Mais, alors que ces rejets d’origine humaine ne cessent de progresser, le CO2, en se dissolvant partiellement dans l’océan, diminue son pH et le rend plus acide. L’acidification de l’océan a ainsi augmenté de 26 % depuis le début de l’ère préindustrielle (1800). Certains modèles de prédiction prévoient une hausse de 150 % de cette acidité d’ici à 2100 sans réduction de nos émissions de dioxyde de carbone. Or de nombreux organismes marins (mollusques, crustacés, planctons, etc.) sont très sensibles à l’acidité de l’eau. Les chercheurs n’ont pas de certitudes sur la capacité des écosystèmes marins à s’adapter à un bouleversement aussi rapide.

Le chiffre :

38 °C

C’est le record de température atteint à Verkhoïansk, une ville située à 67° de latitude nord, en Sibérie, le 20 juin 2020. Selon les météorologues, jamais une telle température n’a été observée au-delà du cercle polaire. Selon The Weather Channel, la moyenne à Verkhoïansk à cette période de l’année se situe autour de 20 °C.

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Des solutions pour la planète :

Traquer l’ADN des poissons dans l’eau, augmenter le maillage des filets, repousser les prises accessoires avec des LED… Chercheurs et pêcheries se penchent sur les solutions du futur.

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Retrouvez tous les articles de notre dossier spécial COP26 ici.

Le Monde avec AFP

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