Cette usine fabrique des vêtements à l’aide d’un ordinateur vieux de 40 ans

Au Japon, une entreprise de confection de vêtements utilise encore un vieil ordinateur signé Sharp. Sorti dans les années 80, ce dernier sert à produire les cartes perforées nécessaires pour piloter les métiers à tisser. Une situation qui peut paraitre paradoxale dans un pays bénéficiant de technologies industrielles très avancées. Mais cela montre aussi toute la complexité de la numérisation de l’artisanat.

ordinateur sharp vieux 40 ans
Crédit : Process X

Le Japon est un pays de contraste. Vous avez les festivals traditionnels où les Japonais sont habillés en kimono. Et vous avez des concours de Dance Dance Revolution dans les salles d’arcade d’Akihabara. La journée, les travailleurs nouent leur cravate autour de leur cou. Et en soirée, ils la portent autour de la tête, dans une soirée karaoké. Vous avez des plages sublimes dans la région d’Osaka. Et vous avez de grands domaines skiables, comme à Nagano où se sont déroulés les Jeux olympiques d’hiver en 1998.

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Ce contraste s’exprime aussi dans les entreprises. Le Japon est connu pour sa haute maitrise technologique, avec des marques telles que Sony, Sharp, Toshiba ou Panasonic. Et vous avez l’artisanat où les techniques industrielles évoluent à un rythme différent. Nous en voulons pour preuve un reportage diffusé sur la chaîne YouTube Process X (et que vous pouvez retrouver en fin de cet article). Le sujet de ce reportage : l’usine japonaise Miyata Orimono qui conçoit des vêtements traditionnels, comme les Hanten, des vestes matelassées que les ouvriers, agriculteurs et pêcheurs japonais portent depuis plusieurs siècles.

Un ordinateur vieux de 40 ans sert encore à fabriquer des vêtements

Cette entreprise confectionne à la main les vêtements, depuis le fil qui est utilisé pour fabriquer le tissu, jusqu’au produit final, en passant par la création des patrons. L’une des étapes de fabrication s’appuie sur un vieil ordinateur que l’entreprise utilise depuis 40 ans. Sur cette vieille machine tourne le programme informatique servant à créer des cartes perforées. Ces cartes sont nécessaires pour piloter les métiers à tisser de l’usine. Chaque carte permet de créer un tissu avec des couleurs et des motifs différents.

L’ordinateur en question est un MZ-80K2 de Sharp, sorti au Japon et en Europe au début des années 80. Évolution du MZ-80K sorti en 1978, cette machine comprend l’ensemble des éléments pour fonctionner : un clavier alphanumérique, un moniteur monochrome, l’unité centrale et un lecteur de bande magnétique où sont stockés les programmes. La série MZ-80K supporte plusieurs langages de programmation et plusieurs systèmes d’exploitation qu’il faut charger dans la mémoire vive. Ces ordinateurs ont été remplacés dans les années 80 par le Sharp X1, puis le fameux Sharp X68000.

L’exemple de Miyata Orimono montre la dichotomie entre l’artisanat, qui utilise des techniques séculaires, et certains domaines industriels qui s’appuient sur les technologies de pointe. Cet ordinateur est conservé parce qu’il est le seul à faire tourner le logiciel qui contrôle la machine à fabriquer les cartes perforées des métiers à tisser. Cette chaîne (ordinateur, machine à perforer, métier à tisser) assure le maintien de la qualité des produits textiles de l’entreprise. Si elle veut moderniser son processus de production, elle mettrait alors en péril cette qualité. Voilà encore un paradoxe.

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