Ce coup de pression de Donald Trump qui permet au Cac 40 de gagner plus de 2% – Investir

La Bourse de Paris a fortement rebondi ce lundi. Le Cac 40 finit sur une belle hausse de plus 2%, ce qui lui permet de reprendre le seuil des 5.000 points. Les volumes d’échanges ont été très faibles (2,5 milliards d’euros), mais les quelques investisseurs présents ont joué ce qu’ils perçoivent comme des avancées dans la lutte contre le coronavirus à un moment où les craintes d’une deuxième vague commencent à se matérialiser.

« La pandémie de Covid-19 reste au centre des préoccupations, le nombre de décès confirmés dans le monde ayant dépassé les 800.000 », constate l’analyste Henry Allen de chez Deutsche Bank, qui indique que « c‘est l’Europe qui a commencé à redevenir une source d’inquiétude compte tenu de la dernière augmentation du nombre de cas, une tendance qui s’est poursuivie tout au long du week-end. » En France, ce sont près de 4.900 nouveaux cas qui ont été diagnostiqués hier, soit le plus grand nombre depuis la mi-avril. En Allemagne, « souvent citée en exemple pour sa gestion de l’épidémie », note Christian Parisot, chef économiste chez Aurel BGC, ce sont 2.000 cas supplémentaires en 24 heures qui ont été comptabilisés. Quant à l’Italie, elle « a enregistré 1.210 nouveaux cas, confirmant la nette reprise de l’épidémie, étroitement liée aux déplacements et au divertissement estival des vacanciers » alors que l’Espagne redevient le pays le plus touché en Europe avec plus de 8.000 nouveaux cas recensés en une seule journée.

Dans ce contexte, la décision des Etats-Unis d’autoriser à une large échelle la transfusion de plasma sanguin de personnes guéries aux patients hospitalisés est bien accueillie par les boursiers. « Les investisseurs réagissent positivement à tout progrès réalisé dans la lutte contre le Covid-19 », commente Milan Cutkovic, analyste de marché chez AxiCorp. La transfusion de plasma riche en anticorps fait partie des traitements potentiels qui font l’objet d’essais cliniques. Si son efficacité fait encore débat, des études ont montré des effets positifs pour les malades de moins de 80 ans qui n’ont pas besoin d’assistance respiratoire et qui reçoivent le traitement dans les trois jours qui suivent le diagnostic. Jusque-là, seul le remdesivir de Gilead, initialement utilisé pour le traitement du virus Ebola, avait reçu l’autorisation des autorités sanitaires américaines pour une utilisation d’urgence. La Maison-Blanche qualifie cette annonce de « percée thérapeutique majeure ».

« Tentative dangereuse »

Donald Trump, soucieux de refaire son retard dans la course à la présidentielle, met actuellement la pression sur la FDA pour que l’administration sanitaire assouplisse ses règles d’approbation. Selon le Financial Times, qui cite trois personnes au fait des discussions, le président américain envisage d’aller plus loin et réfléchit à faire en sorte de rendre disponible, avant même les élections de novembre, le vaccin expérimental actuellement développé par le Royaume-Uni. Le quotidien d’affaires britannique rapporte qu’une des options envisagées par l’administration Trump « serait que la Food and Drug Administration américaine accorde ‘une autorisation d’utilisation d’urgence’ (EUA) en octobre à un vaccin en cours de développement dans le cadre d’un partenariat entre AstraZeneca et l’université d’Oxford. » Ce candidat vaccin est l’un des plus avancés au monde. Il a déjà été testé sur 10.000 personnes, ce qui est un plus par rapport à celui développé par l’américain Moderna ou celui sur lequel travaille Pfizer avec la biotech allemande BioNTech, mais ce seuil reste inférieur aux standards de la FDA qui exige des tests sur 30.000 personnes. 

La présidente de la Chambre des représentants, la democrate Nancy Pelosi, a exhorté la FDA à ne pas céder aux pressions politiques. « La tentative dangereuse de Trump de s’injecter dans les décisions scientifiques de @US_FDA met en danger la santé et le bien-être de tous les Américains », a-t-elle twitté ce week-end. En fin de semaine dernière, un haut fonctionnaire de la FDA a déclaré qu’il démissionnerait si un vaccin venait à être approuvé avant qu’il ait été prouvé qu’il soit efficace.

En Bourse, les actions du laboratoire AstraZeneca ont gagné jusqu’à plus de 4% à Londres, signant l’une des meilleures performances de l’indice européen Stoxx 600, avant réduire ses gains et de finir en hausse d’un peu plus de 2%. A Paris, toutes les composantes du Cac 40 clôturent dans le vert mise à part Accor qui fut l’une des seules à échapper à la purge de la semaine dernière.

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